8 conseils pour réussir son entretien avec le RH

17 févr. 2020

7min

8 conseils pour réussir son entretien avec le RH

Vous êtes sélectionné pour un poste dans l’entreprise de vos rêves. Félicitations ! Mais vous voilà désemparé : le premier entretien se déroule avec un membre de l’équipe RH. Or, vous ne savez pas trop de quelle manière vous “vendre” auprès de quelqu’un qui ne partage pas votre expertise : vous vous dites qu’il ne comprend pas totalement votre métier.

En effet, cet entretien ne se déroulera certainement pas de la même façon qu’un entretien avec votre futur manager, vos potentiels collègues ou le dirigeant de l’entreprise. En réalité, le RH n’est pas là pour examiner vos compétences et votre expertise mais plutôt pour valider votre capacité d’échange, d’adaptation ainsi que votre éthique. Le but ? Évaluer votre potentiel d’intégration au sein de l’équipe. Il s’agit d’une étape cruciale à ne surtout pas négliger : le RH est la première personne que vous devez convaincre dans ce parcours du combattant. Il a le pouvoir de donner suite ou non à votre candidature. Alors qu’est-il réellement attendu de vous à cet entretien et comment le réussir ?

Quels sont les enjeux de ce premier entretien ?

En processus de recrutement, chaque entretien a un objectif différent. Vous ne serez pas évalué sur les mêmes choses lors d’un entretien avec le RH que lors d’un entretien avec un manager ou le big boss de l’entreprise par exemple… Pour cette première étape - décisive - vous pouvez être sûr que le RH regardera :

Maintenant que vous avez en tête les points sur lesquels vous allez être évalué par le RH, voici quelques conseils pour passer ce cap avec brio.

1. Ne jouez pas un rôle, soyez honnête et transparent

Dans “Ressources Humaines” il y a “humain” et ce n’est pas pour rien ! Le RH doit vous percevoir tel que vous êtes et cerner votre véritable personnalité afin de voir si vous pourriez correspondre à l’entreprise. Mieux vaut donc rester naturel et détendu… Il est également important de soigner votre savoir-être et donc de mettre en avant votre professionnalisme. Veillez à être ponctuel, à vous introduire au recruteur avec politesse et à choisir une tenue adéquate, conforme à l’image de l’entreprise, mais aussi dans laquelle vous vous sentez bien.

« Au cours de mon expérience en recrutement, j’ai le souvenir d’avoir reçu un jeune candidat pour un stage de juriste. Il est arrivé avec quinze minutes de retard et… ne s’est pas excusé ! C’est dommage mais cela m’a tout de suite donnée une mauvaise image de lui. La moindre des choses aurait été d’être poli et de présenter des excuses, d’autant plus que le métier de juriste demande une certaine rigueur. Inutile de préciser que cette anecdote n’a clairement pas joué en sa faveur. » nous raconte Béatrice, DRH d’une association.

Le RH ne pourra déceler vos traits de personnalité que si vous êtes honnête. Si vous n’avez pas compris une explication que vous donne le RH, soyez franc et n’hésitez surtout pas à lui demander de vous expliquer, il ne vous mangera pas ! Ne soyez pas gêné, votre honnêteté instaurera un climat de confiance entre votre interlocuteur et vous.

2. Montrez votre enthousiasme pour le poste et ce qui vous anime

Lors de ce premier entretien, votre arme est votre enthousiasme. Rappelez-vous, c’est au RH de déterminer si oui ou non vous pourriez correspondre à la culture d’entreprise existante. Il est donc impensable de vous présenter à l’entretien sans vous être préalablement renseigné sur l’entreprise, ses valeurs, son passé. Faites des recherches sur l’activité, le nombre de salariés, l’actualité… Le RH ne manquera pas de vous demander ce que vous savez sur l’entreprise et vous ferez mauvaise impression si vous ne vous êtes pas informé, et ce même si votre parcours est intéressant. Faites comprendre au recruteur qui se trouve en face de vous pourquoi l’entreprise vous intéresse, ce qui vous a amené à la découvrir, la vision que vous en avez. Expliquez-lui clairement votre intérêt pour les missions du poste qui vous animent le plus, à l’instar de la jeune femme décrite par Natacha, recruteuse dans le secteur du médico-social :

« Je me souviens d’une candidate reçue pour un poste de directrice d’EHPAD. Il transparaissait de son discours une véritable passion et elle a su me toucher par son enthousiasme. Cela faisait ressortir ses qualités humaines, sa rigueur, son empathie. J’ai tout de suite su qu’elle n’était pas là par hasard et c’est de cette manière qu’elle s’est distinguée des autres candidats. »

En somme, rien de tel qu’être une personne passionnée pour impressionner et marquer le RH, plutôt qu’un candidat qui demeure impénétrable et stoïque.

3. Adoptez une attitude proactive face à votre interlocuteur

Lors de la présentation de l’entreprise et du poste au candidat, nombreux sont ceux qui font mine d’écouter mais dont l’esprit flotte à des milliers d’années lumière… Même si vous connaissez déjà l’entreprise et son organisation, le mieux est de vous montrer proactif. Pendant que le RH se lance dans des explications, n’hésitez pas à prendre des notes ou à rebondir sur des questions. Un candidat qui prend peu ou pas de notes n’est pas forcément vu d’un bon œil et peut paraître un peu trop désinvolte.

Par ailleurs, l’entretien ne doit pas être uniquement un rapport strict de votre vie professionnelle, mais bien un échange, une conversation. Posez des questions, rebondissez, reformulez, essayez d’engager un échange dynamique. L’entretien est le moyen pour deux humains de mieux se connaître et non une suite de monologues insipides, et évidemment, c’est encore moins une confrontation ou un interrogatoire.

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4. Sachez dérouler votre parcours clairement, de manière synthétique

Le RH va vouloir évaluer votre esprit de synthèse et votre capacité à communiquer à travers le récit de vos expériences passées. Vous devez donc être capable de dérouler votre parcours, année après année ou mission après mission. Avant l’entretien, entraînez-vous à structurer la présentation de vos expériences de manière percutante. Restez proche de votre CV, évitez les digressions (sauf si votre interlocuteur vous demande une précision). Expliquez vos choix stratégiques, les changements de poste soudains. N’ayez pas peur d’être transparent et déterminé car c’est précisément ces qualités que le RH cherchera à évaluer chez vous. Si vous avez fait des erreurs de parcours, des essais infructueux, des revirements professionnels, restez honnête et justifiez-les clairement, avec diplomatie. Cela vous conférera une image positive, celle d’une personne qui sait ce qu’elle veut.

5. N’étalez pas “votre science”

Gardez à l’esprit que l’entretien avec le RH n’est pas là pour corroborer vos aptitudes techniques et votre expertise. N’entrez donc pas dans des détails trop poussés en utilisant un jargon spécifique à votre profession. Bannissez les acronymes. Il est très désagréable pour le RH (et n’importe quel interlocuteur) d’échanger avec quelqu’un qui use et abuse des abréviations et d’un langage très technique. Restez simple et clair(e). À défaut, vous risquerez de paraître un peu prétentieux. Entrez dans les précisions uniquement si votre interlocuteur vous le demande explicitement.

6. Faites une introspection sur vos expériences professionnelles passées

Le RH, pour estimer votre capacité d’intégration et votre probité, pourrait vous poser des questions sur l’existence de conflits dans d’anciens postes et sur la manière dont vous les avez résolus. Vous devez être capable de répondre à toutes ces interrogations avant de franchir le seuil du bureau dans lequel l’entretien se déroule. Si vous n’avez connu aucune situation fâcheuse préalablement, et c’est tout à fait possible, soyez tout de même prêt pour une mise en situation éventuelle. Il peut arriver que le RH vous décrive un conflit fictif au sein d’une équipe, vous laisse le temps d’y réfléchir et vous demande de proposer une solution afin de résoudre le problème.

« En tant que recruteuse, il s’agit vraiment d’un point primordial sur lequel j’aime interroger mon interlocuteur. D’une part, cela me permet de savoir de manière indirecte s’il a pris du recul sur son parcours et s’il réussit à s’analyser. Enfin, ça me permet de mieux connaître les valeurs que celui-ci chérit au travail et jusqu’où va sa capacité à travailler efficacement en équipe, voire son potentiel de manager. » nous confie encore Béatrice.

7. Travaillez votre argumentaire sur la rémunération et le package salarial

L’adéquation de la rémunération que vous espérez avec le package proposé par l’entreprise sera certainement un sujet abordé lors de cet entretien. Pensez-y en amont afin de ne pas être pris au dépourvu. Renseignez-vous sur les avantages sociaux fournis par l’entreprise et ceux sur lesquels vous voudriez négocier puis déterminez une fourchette de salaire qui vous conviendrait. Ne vous sous-estimez pas mais essayez de rester réaliste par rapport aux capacités de l’entreprise.

« Rien n’est plus désagréable pour le RH d’avoir précisé sans équivoque la fourchette salariale et de recevoir des candidats qui en demandent le double. En effet, en tant que recruteur, nous recevons énormément de CV et il arrive que nous hésitions longuement face à deux candidatures qui se valent. Il est un peu horripilant de convoquer un candidat pour un entretien au détriment d’un autre, d’y passer du temps pour finalement s’apercevoir que celui-ci a des prétentions salariales bien plus élevées que celles face auxquelles l’entreprise peut s’aligner. Ça implique une perte de temps pour les deux interlocuteurs. Et c’est d’autant plus embêtant lorsque la fourchette de salaire est précisé clairement sur l’annonce. » explique Natacha, recruteuse citée plus haut.

8. Révisez votre anglais / espagnol / mandarin ou autre !

S’il y a bien un entretien dans lequel vos capacités linguistiques seront testées, il s’agit de celui avec le RH car cela peut constituer un “no go” pour la suite du processus de recrutement. Si le poste suppose une maîtrise partielle ou totale de l’anglais, de l’espagnol, du mandarin ou autre, le RH risquera, à un moment de l’entretien, de switcher dans une de ces langues. Alors révisez bien votre capacité à communiquer dans la langue requise au préalable car vous serez attendu au tournant… comme nous le décrit Eric, chargé de Ressources Humaines pour une multinationale.

« En tant que RH, je saisis toujours l’opportunité de tester le candidat sur plusieurs points en basculant en anglais lors de notre échange sans crier gare. Ainsi, j’évalue sa réactivité à passer d’une langue à l’autre sans préavis mais aussi sa maîtrise de la langue. Cela arrive souvent lorsque je suis en train de l’interroger sur des détails de son CV comme par exemple ses hobbies ou son parcours géographique. »

Vous aurez de grandes chances de réussir votre entretien, si vous respectez ces quelques préceptes, et de passer ainsi à l’étape suivante. Toutefois, si vous n’êtes pas rappelé, gardez bien à l’esprit qu’il ne s’agit que d’un entretien et que cela ne remet pas forcément en cause vos capacités. Faites le point sur l’entretien et essayez d’en tirer des leçons… Cette expérience vous aura forcément servie, d’une manière ou d’une autre ! Si votre profil a fait mouche, bravo ! Maintenant, en route pour la suite…

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Photo d’illustration by WTTJ

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