Absence d’évolution : comment se motiver en cette rentrée si spéciale ?

10 janv. 2022

5min

Absence d’évolution : comment se motiver en cette rentrée si spéciale ?
auteur.e.s
Thomas Decamps

Photographe chez Welcome to the Jungle

Caroline Roux

Journaliste freelance

(Article initialement publié le 6 septembre 2021, mis à jour le 10 janvier 2022)

Des journées qui rallongent, notre foie et notre estomac qui ont terminé de digérer la dinde et le dernier verre de digeo de la saison chez tata Sylvie, une nouvelle liste de bonnes résolutions à tenir… Pas de doute, c’est la rentrée ! Et pour cette nouvelle année, le retour au travail s’annonce, encore une fois… compliqué. Entre Omicron qui fait des siennes, le retour en force du télétravail et les mesures barrières qui s’éternisent, le moral des troupes est au plus bas. Mais tout n’est pas perdu, et oui, il existe encore un moyen d’échapper au blues de janvier en suivant les conseils de Marine Flévin coach en développement personnel et professionnel. Vous voulez repartir du bon pied ? Un conseil, suivez ses enseignements à la lettre !

Identifiez vos sources de motivation

La crise sanitaire impacte une nouvelle fois plusieurs secteurs d’activité et certaines entreprises se retrouvent parfois forcées de ralentir provisoirement leur activité voire de la suspendre totalement. Si vous évoluez dans l’une de ces structures, aborder la rentrée avec entrain et engagement peut être un exercice particulièrement périlleux. Marine Flévin propose de mettre cette période « creuse » à profit pour réfléchir et faire le point sur vous-même.

Pour cela, il est important d’identifier vos moteurs d’épanouissements professionnels et personnels, et de vous interroger sur ce qui « vous donne envie de vous lever le matin, et ce qui fait que votre journée a du sens à vos yeux ». C’est le moment idéal pour réaliser une introspection et identifier dans nos tâches quotidiennes voire dans nos anciennes expériences ce qui nous plaît le plus. Une façon de reprendre le pouvoir sur notre vie. Et si le professionnel tourne au ralenti, nous pouvons combler nos besoins par le biais d’autres activités. La majorité de nos « moteurs » peuvent être traduits par des verbes d’action : « échanger, résoudre, manager », il faut alors trouver un moyen d’y répondre. Si ce qui vous anime au travail, c’est “aider”, pourquoi ne pas s’engager dans une association sur votre temps libre, par exemple ?

Mais, ne perdez pas de vue que le travail a lui aussi ses saisons, et que parfois il faut accepter de ralentir pour se recentrer.

Entreprendre des formations

Un autre moyen d’aller de l’avant lorsqu’on « stagne », c’est de débuter une formation. Cela peut prendre la forme d’une formation professionnelle pour se « muscler », renforcer ses compétences, pallier d’éventuelles lacunes et favoriser ses possibilités d’évolution lorsque le contexte sera plus favorable. Vous pouvez par exemple vous perfectionner dans une langue vivante ou dans l’utilisation des outils informatiques. Mais il peut aussi s’agir d’une formation qui a pour but de développer votre employabilité et d’agrandir votre champ professionnel : graphisme, design, numérique…

N’hésitez pas à consulter votre Compte Personnel de Formation, mais si vous préférez, vous pouvez également vous former par vous-même (Internet est plein de ressources ). Pour cela, Marine Flévin recommande notamment d’organiser sa journée de travail en différents « temps productifs » et de dédier un créneau à la formation. N’hésitez surtout pas à échanger avec votre responsable sur la façon de mettre ce temps à profit, il ne faut pas « en faire un tabou » soutient notre coach professionnelle. Si vous expliquez à votre N+1 que cela ne vous empêchera pas de réaliser vos missions et que cela peut vous aider à progresser, il y a peu de chances qu’il s’y oppose.

Communiquer sur ses besoins

Pour chaque problématique rencontrée, il ne faut pas hésiter à en discuter avec son supérieur hiérarchique. Si l’on fait face à une réorganisation des équipes ou que l’on fait partie d’une team en sous-effectif et que cela impacte votre bien-être au travail, parlez-en ! Pour cela, Marine Flévin recommande de « questionner sans revendiquer », soit interroger en restant à l’écoute, plutôt que d’opter pour un comportement belliqueux ou agressif. Ouvrez le dialogue afin d’obtenir la meilleure répartition possible de la charge de travail, organisez des « réunions de partage », où chacun pourra identifier ses points bloquants, ses tâches chronophages, tirer la sonnette d’alarme et demander de l’aide si cela est nécessaire.

Autre point essentiel : avec la pandémie, de nombreux salariés ont vu leur perspective d’évolution repoussée à plus tard. Nous connaissons tous l’importance de cette question qui impacte directement la motivation du salarié, puisque la gratification est l’un des moteurs professionnels numéro 1, ce que confirme l’étude « The Workforce View in Europe in 2018 » pour un salarié sur deux. Elle permet de se sentir soutenu et encouragé par sa direction, tandis que les primes et autres avantages font figures de « récompenses ».

Mais comment se sentir reconnu autrement que par le salaire ? Là encore, communication et transparence sont les maîtres mots. Si aucune évolution salariale n’est possible, l’employé peut proposer des alternatives, en sondant la mise en place d’autres types de gratifications sous diverses formes, par exemple : des horaires allégés, des tickets cultures, un accès à de nouvelles responsabilités, demander à être associé à un projet qui nous intéresse depuis longtemps. Bien sûr, n’oubliez pas la question du salaire et tentez de sonder votre manager pour avoir un peu plus de visibilité sur la suite des événements : y a-t-il une date à laquelle votre entreprise pense pouvoir vous accorder une promotion ?

Redéfinir au mieux les contours de son projet professionnel

Et si l’on décidait malgré tout d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs ? Ça tombe bien, après une période de gel des embauches et de création de postes, la situation sur le marché de l’emploi s’améliore et des secteurs peinent même à embaucher.

Mais quand on n’arrive pas à trouver une alternative professionnelle qui nous convient un des meilleurs moyens de gérer sa frustration est, selon notre experte, de prendre du temps pour concevoir un réel plan de changement en se posant des questions concrètes : « Quelle tâche ai-je envie de conserver, quelles sont celles que je veux changer, est-ce que je souhaite rester ou changer de secteur… ? » Cette réflexion « peut être menée seule ou avec l’aide d’un coach professionnel », selon Marine Flévin.

Si notre secteur est en apnée malgré la reprise, il faut peut-être envisager de tirer profit de ces moments de calme pour se préparer au mieux dans l’optique de futurs entretiens : « Apprenez à parler d’une manière impactante de vos compétences, essayez de les raccrocher à des réalisations concrètes, constituez une bibliothèque de réalisations dont vous êtes fiers » Selon la coach professionnelle, il serait également dommage de négliger le « marché caché » (toutes les offres d’emploi non diffusées), qui est un vivier d’opportunités, et qui offre une concurrence importante aux possibilités d’embauche plus “classiques”. Elles sont accessibles par le biais de candidatures spontanées et le bouche-à-oreille. On peut aussi faire savoir à son réseau que l’on est en recherche, rencontrer des professionnels pour échanger, demander un retour sur son profil, ses expériences, son CV, en somme : se nourrir de l’expertise des autres et, en fonction des retours, s’adapter, se réajuster, ou développer des missions en interne pour acquérir des compétences qui pourraient nous manquer.

Prendre soin de soi

Pour finir, voici la règle d’or à ne surtout pas négliger : pensez à vous ! Puisque la rentrée s’accompagne toujours de son lot de tracas, décuplés durant cette période particulièrement anxiogène, il ne faut surtout pas mettre de côté son bien-être personnel.

Pour cela, Marine Flévin conseille de faire au moins une chose par jour qui nous fait plaisir et surtout de s’y tenir : « Concrètement, moins on a le moral, moins on a le moral », il faut donc à tout prix tenter de s’extirper de ce cercle vicieux. Il peut s’agir de petits rituels accessibles, à la portée de tous : dévorer un bon livre, se faire couler un bain, profiter d’une séance de cinéma, se dépenser lors d’une session running… L’important c’est de prendre soin de soi et de s’octroyer des moments de détente nécessaires pour souffler durant cette période de transition.

Article édité par Gabrielle Predko ; Photo by WTTJ