Le récap des infos RH : que s'est-il passé en mars ?

01 avr. 2021

6min

Le récap des infos RH : que s'est-il passé en mars ?
auteur.e
Cindy Valeine

Rédactrice

83% des cadres interrogé.e.s ont déjà pensé à une reconversion professionnelle

Si on pensait que la crise sanitaire allait ralentir les envies de se lancer à corps perdu dans un projet de reconversion, le sondage mené par Cadremploi vient prouver le contraire. Parmi les 1 800 cadres répondant.e.s, l’étude révèle que « 14% ont effectué une reconversion professionnelle ; 20% sont actuellement en reconversion professionnelle ; 40% sont actuellement en recherche d’informations et 16% n’ont pas concrétisé leur projet. ». L’une des premières raisons qui explique ce désir de reconversion ? L’ennui. En effet, 48% d’entre eux/elles déclarent « un manque d’épanouissement professionnel » et 40% « un désir de changement ».

La quote du mois

« Je pense que la crise n’est pas une excuse pour ne pas donner suffisamment de place aux femmes dans les équipes de direction. Non seulement, c’est effectivement ce que l’index leur demande de faire mais au-delà de ça, je pense vraiment que c’est une force pour les entreprises d’avoir des équipes de direction qui sont plus représentatives de la diversité en général »

Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, interviewée par Welcome to the Jungle pour la journée internationale des droits des femmes.

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Confinement le rereretour

Le mois de mars s’est clôturé avec l’allocution du Président de la République annonçant de nouvelles mesures pour endiguer la troisième vague de l’épidémie de Covid-19. Quelles sont les nouveautés pour les entreprises ? Voici un récap :

  • Activité partielle : prolongation des taux actuels de prise en charge, avec un reste à charge nul pour les employeur.e.s des secteurs protégés ou des secteurs faisant l’objet d’une fermeture administrative (tels que les cafés, bars, restaurants, salles de sport, etc.) Pour les autres secteurs, les employeur.e.s devront supporter 15% du coût de l’indemnité jusqu’à fin avril.

  • Télétravail et écoles fermées : les parents salariés ne pouvant pas pratiquer leur métier à distance seront indemnisés et placés en chômage partiel dans la mesure où l’enfant a moins de 16 ans ou se trouve en situation de handicap. À savoir : seul un parent peut être placé en chômage partiel. L’indemnisation s’élève à 75% du salaire brut (soit 84% de la rémunération nette) et 100% pour les salarié.e.s touchant le SMIC, avec un reste à charge nul pour l’employeur.e.

  • Le télétravail doit être “systématisé selon les termes d’E. Macron. Selon la ministre du Travail, 3 millions d’actifs qui pourraient télétravailler ne le faisaient pas à la mi-mars. Si les détails de l’encadrement de ce renforcement ne sont pas encore explicites, l’Anact a mis en place début mars une plateforme d’accompagnement gratuit à destination des TPE et PME pour les conseiller individuellement dans le déploiement du télétravail. Renseignements et prise de contact ici.

La justice accorde le droit à une entreprise de refuser les tickets-restos à ses employé.e.s en télétravail

Discorde entre le groupe de protection sociale UES Malakoff Humanis et ses collaborateur.trice.s. Le litige en question ? L’entreprise n’attribue plus de tickets-restaurants aux employé.e.s placé.e.s en télétravail et ce depuis mars 2020. Remonté, le syndicat de l’UNSA Fessad a décidé de saisir l’entreprise en justice au nom de l’article L1222-9 du Code du travail stipulant que « le télétravailleur a les mêmes droits que le salarié qui exécute son travail dans les locaux de l’entreprise ». Contre toute attente, le Tribunal de Nanterre a rendu sa décision le 10 mars 2021 : l’employeur.e est en droit de refuser l’attribution des tickets-restos à ses employé.e.s puisque « les salariés de l’UES, placés en télétravail, le sont à leur domicile et ne peuvent donc prétendre, en l’absence de surcoût lié à leur restauration hors de leur domicile, à l’attribution de tickets restaurant ». D’après Marion Kahn-Guerra, avocate spécialiste en droit du travail interrogée par BFMTV, l’UNSA Fessad n’a pas dit son dernier mot et compte faire appel à cette décision.

IKEA France dans la panade après l’espionnage de ses salarié.e.s

Qu’est-ce que « L’opération Corned Beef », « OSS 117 », et IKEA ont en commun ? Non, il ne s’agit pas de l’utilisation contestable du tartan sur des canapés, mais de l’espionnage, bien-sûr ! C’est en 2012 que les médias les Canard enchaîné et Mediapart révèlent le scandale pour la première fois expliquant « comment Ikea a mis au point une vaste entreprise d’espionnage des salariés. » Qu’ont-ils fait au juste ? Récupération d’informations dans les fichiers de police, enquêtes clandestines sur la vie personnelle des salarié.e.s, détectives privés embauché.e.s comme caissier.e.s ou intérimaires pour prendre en filature les syndicalistes… Au total, 15 personnes sont poursuivies dans un procès qui a démarré le 22 mars dernier (toujours en cours à l’heure où l’on boucle cet article), à savoir : deux ex-PDG, des responsables et des policiers. D’après Jean-François Paris, ancien responsable de sécurité, le géant suédois allouait entre « 500 000 et 600 000 euros » de budget annuel dans la surveillance de ses employé.e.s et de ses client.e.s. Mardi 30 mars, le parquet a requis un an de prison ferme pour un des ex-PDG et 2 millions d’amendes pour l’entreprise.

L’Espagne parie sur la semaine de travail de quatre jours

Ça y est, l’Espagne veut à son tour mettre en place la semaine de quatre jours. Lancé par Inigo Errejon, président du parti espagnol de gauche Más País, un projet expérimental à grande échelle a été accepté par le gouvernement. Il concernerait environ 200 entreprises et près de 3000 à 6000 travailleur.se.s espagnol.e.s. L’Etat espagnol s’engage à financer le projet à hauteur de 50 millions d’euros. Cette somme sera dispatchée sur trois ans entre les entreprises impliquées, afin de minimiser les potentiels risques de pertes financières. L’objectif principal est d’observer les mêmes résultats que Software Delsol, première entreprise espagnole à avoir mis en place la semaine de travail de quatre jours. Pour reprendre les propos d’Héctor Tejero, membre du parti Más País, dans The Guardian : « ils ont constaté une réduction de l’absentéisme, la productivité a augmenté et les travailleurs se disent plus heureux ». Pour le parti espagnol de gauche, les conditions sont posées : il n’est pas question ici d’augmenter les heures des employé.e.s, ni même de baisser les salaires ou de licencier. Cependant, des négociations sont toujours en cours pour déterminer le budget exact, la durée du projet et le nombre précis d’entreprises impliquées. Chez Welcome to the Jungle, nous connaissons bien le sujet puisque nous pratiquons depuis plus d’un an déjà la semaine de 4 jours. Vous voulez en savoir plus ? Découvrez notre étude sur les conséquences de l’implémentation de ce nouveau rythme de travail.

Le parlement néo-zélandais valide le “congé fausse couche”

Les parents l’espéraient, la Nouvelle-Zélande l’a fait : depuis le 24 mars 2021, le parlement octroie un congé payé de trois jours pour les personnes ayant vécu une fausse couche. Jusqu’à présent, les parents ne pouvaient en bénéficier que dans le cadre d’une fausse couche se produisant après 20 semaines de grossesse. Désormais, ce congé s’étend à toutes les étapes de la gestation, évitant ainsi aux parents de devoir poser des congés maladies, comme ce qui était usuellement le cas. « Le deuil qui accompagne une fausse couche n’est pas une maladie, c’est une perte, et il faut du temps pour se remettre physiquement et mentalement d’une telle perte » a déclaré la députée travailliste Ginny Andersen, lors de son allocution devant le Parlement, le 24 mars. En France, l’Assurance maladie octroie un congé maternité si la fausse couche survient après 22 semaines de grossesse. Avant cela, le parent peut se voir prescrire un arrêt maladie, non systématique, par son médecin. Pour rappel : la Nouvelle-Zélande s’inscrit comme le premier pays à avoir accordé le droit de votes aux femmes, en 1893, ainsi qu’un congé pour les victimes de violences conjugales, en 2018. Pionnier en droit des femmes, le pays compte bien poursuivre sa politique ambitieuse en la matière et quelque chose nous dit que ce n’est pas fini.

DRH et employeur.e.s en colère : ils se rassemblent ce week-end pour dénoncer la suppression des attestations

Les annonces d’Emmanuel Macron, ce mercredi 31 mars, ont réveillé une colère insoupçonnée chez les DRH et employeur.e.s français. Alors que le Président de la République a décidé de ne pas remettre en place les attestations de déplacement, plusieurs dirigeant.e.s ont vu leur rêve d’égalité en matière de gestion de paperasses, s’envoler. Dans la nuit du 1er avril, un groupe facebook intitulé « Attestation pour tout le monde ! » a émergé sur la toile rassemblant des milliers de personnes. À la tête du mouvement, un DRH souhaitant rester anonyme, qui prévoit un rassemblement ce week-end, dans plusieurs villes de France. Il appelle les DRH à se soulever pour lutter contre « une inégalité de traitement » (…) « les Français découvraient, eux aussi, pour le plus grand bonheur des professionnels des RH, un monde rempli de petits papiers à signer. » Dénonçant l’arrêt d’un soutien mental indirect à la fonction, il appelle tous les DRH à se rejoindre le mouvement S.E.U.M (Sans Egalité, Utilité Minimisée), pour porter au plus haut le message.