Semaine de 4 jours : les chiffres-clés

Publié dans Semaine de 4 jours

15 oct. 2020

4min

Semaine de 4 jours : les chiffres-clés
auteur.e
Simon Edelson

Journaliste - Welcome to the Jungle

Depuis plusieurs années, autour du globe, l’idée d’une semaine de travail de 4 jours fait son chemin. Si bien qu’en mai dernier, la première ministre Néo-Zélandaise Jacinda Ardern songeait à la mettre en place pour relancer l’économie après la crise du Covid. Les défenseur.e.s de la semaine de quatre jours assurent qu’elle permet un gain de productivité, une réduction du stress chez les employés, qu’elle a un impact positif sur l’environnement, etc. Quant à ses détracteurs.rices, ils/elles assurent que cela revient juste à travailler autant, voire plus, en un temps réduit, que beaucoup travaillent plus 35 h par semaine et qu’il serait impossible de réduire ce temps de travail pour certains postes ou certaines missions, que c’est un coup non négligeable pour les entreprises, etc.

Voici 9 chiffres-clés sur la semaine de quatre jours pour vous aider à y voir plus clair.

54 %

des DRH se disent prêt.e.s à passer à la semaine de 4 jours, d’après L’observatoire des Rythmes de Travail. Interrogé.e.s sur leurs préférences quant aux différents dispositifs d’adaptation du temps de travail, les DRH plébiscitent en premier lieu les horaires flexibles (70%), le télétravail partiel (66%) et les congés sabbatiques (59%). La semaine de 4 jours apparaît en quatrième position (54%), bien avant le télétravail complet (seul.e.s 22% des DRH se disent prêt.e.s à le mettre en place).

34 %

C’est le nombre d’employé.e.s qui voient la semaine de quatre jours comme le rythme de travail hebdomadaire idéal, d’après une enquête menée par la Workforce Institute auprès de 3000 employés de huit pays différents. La semaine de travail de 4 jours arrive en tête du classement, devant la semaine de 5 jours (28% des sondé.e.s) et la semaine de 3 jours (20% des sondé.e.s).

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61 %

des Français.e.s interrogé.e.s sont favorables à une semaine de 4 jours, d’après notre Observatoire des Rythmes de Travail 2020. Une ambition réalisable ? Les Français.e.s sont plutôt optimistes, 46% d’entre eux.elles, estiment qu’au niveau national de plus en plus d’entreprises auront recours à des dispositifs de ce type. Mais ils se montrent encore plus optimistes pour leurs voisin.e.s : 58% des Français.e.s sondé.e.s pensent qu’à l’avenir, ces dispositifs seront plus répandus dans les autres pays européens que dans le leur.

- 7 %

C’est le taux de réduction du stress chez les employé.e.s de l’entreprise Perpetual Guardian après la mise en place la semaine de 4 jours dans leur entreprise. Cela pourrait s’expliquer par le meilleur équilibre vie pro/vie perso qu’elle apporte aux employé.e.s : dans les causes du stress au travail listées par la CFE-CGC on retrouve « la difficulté à concilier vie professionnelle et vie privée ». Prudence cependant, « l’insuffisance de temps par rapport à la charge de travail » est aussi une des sources de stress évoquées.

- 35 %

C’est la diminution de l’utilisation quotidienne des réseaux sociaux au bureau par les employé.e.s de Perpetual Guardian. Selon une étude de 2016 réalisée sur 1 989 employés de bureau britanniques, le/la salarié.e ne travaille en réalité que trois heures par jour en moyenne. Le reste du temps est occupé par diverses activités : écouter/regarder/lire les informations (1h05), regarder ses réseaux sociaux (44 minutes) ou encore discuter avec les collègues de sujets non-liés au travail (30 minutes).

9,14

C’est le nombre d’heures travaillées par jour en octobre 2019 à la fin de l’expérimentation de la semaine de 4 jours chez Welcome to the Jungle. Avant le passage à la semaine de 4 jours, les salarié.e.s travaillaient en moyenne 8,86 heures /jour**. Une faible augmentation du nombre d’heures quotidiennes pour une diminution du nombre d’heures hebdomadaires sans pour autant impacter les résultats.

+ 40 %

C’est la hausse de productivité enregistrée par Microsoft Japon lorsque cette filiale de 2000 employé.e.s a testé la semaine de 4 jours pendant un mois, en août 2019. Des résultats intéressants dans un pays comme le Japon où le PIB horaire s’élève à 46 $ selon l’OCDE, alors qu’il est de 70 $ pour la France et de 57 $ pour l’Union Européenne. 92 % des salarié.e.s ont déclaré avoir apprécié ce nouveau rythme de travail.

- 23,1 %

C’est la réduction de la facture d’électricité par rapport au mois de l’année précédente, d’après les résultats de l’expérience de Microsoft Japon, lors de la mise en place de la semaine de quatre jours.

- 16 %

C’est la réduction des émissions de gaz à effet de serre lorsqu’une entreprise réduit de 20% son temps de travail, selon une étude suédoise. Un argument de plus en faveur de la semaine de 4 jours quand on sait l’urgence pour les entreprises de réduire leur empreinte environnementale.

88 %

des salari.é.e.s français.e.s et espagnol.e.s jugent l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle comme très important. 49 % des Français.es et 51% des Espagnol.es trouvent même ce critère plus important que leur salaire.

Le succès de la semaine de 4 jours illustre l’aversion grandissante des salarié.e.s pour le présentéisme. Mais malgré tous ses avantages, elle peut avoir son lot de défauts : certaines activités nécessitent une présence 7/7, 24h/24, ce qui est incompatible avec un tel rythme de travail. Certaines entreprises sont d’ailleurs revenues de la semaine de 4 jours. C’est le cas de Treehouse, qui a fait machine arrière, après avoir expérimenté la semaine de 32 heures, étalées sur 4 jours. Quels que soient le modèle et les objectifs recherchés, ces nouveaux rythmes de travail dessinent les contours des rythmes de travail de demain, qu’il est intéressant d’appréhender dès aujourd’hui.

Retrouvez également notre ebook sur la semaine de 4 jours.

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