Partir travailler à... Londres

16 mars 2018

5min

Partir travailler à... Londres
auteur.e
Anouk Renouvel

Freelance @ Communication numérique

Selon la légende urbaine, Londres serait la troisième ville de France, si on se réfère au nombre de Français résidant sur place ! La capitale britannique vous promet une vie excitante, pleine de de rebondissements. Ce champ des possibles extra-large est probablement la raison pour laquelle ces Français émigrent, malgré la triste réputation de la gastronomie anglaise et la météo incertaine.

Le marché du travail

Avec un taux de chômage à 4,6% en mars 2017, Londres est une ville qui a des jobs à pourvoir. De fait, il est possible de trouver un job du jour au lendemain, via des plateformes de recrutement en ligne, les annonces du Job Centre le plus proche, ou des cabinets de recrutement ! Ces derniers sont légions à Londres donc n’hésitez pas à vous y inscrire. L’ambassade de France a même mis en place un programme spécial pour aider les ressortissants français à trouver du travail.

Les recruteurs londoniens sont moins à cheval sur les diplômes que leurs homologues français, donc vous pouvez tenter votre chance même sans une grande école à votre actif. Elyse, française diplômée du CELSA (École de journalisme et de communication, ndlr) résidant à Londres depuis plusieurs années nous l’explique : « À la fin de mes études, je cherchais en même temps à Paris et à Londres et j’avais beaucoup plus de propositions d’entretiens à Londres alors que ce n’était pas ma langue maternelle et que ma formation est reconnue en France. » Ce sont votre expérience professionnelle et votre motivation qui les intéressent en priorité.

En revanche, attention au revers de la médaille : ce dynamisme du marché du travail s’explique aussi par le fait que l’on peut vous remercier, à moins d’un an ancienneté, le jour même, en toute légalité. Selon Elyse, votre employeur peut vous annoncer votre départ pour la fin du mois, la fin de la semaine ou même de la journée… Comme disent les Londoniens, “play hard, work hard”, cela va s’en dire. Mais si vous souhaitez exercer un job qui correspond à vos études supérieures, il est impératif d’avoir un bon niveau d’anglais.

Les secteurs qui recrutent

  • Restauration et hôtellerie : salaire moyen de 22K/an (euros) pour un Chef
  • La finance : salaire moyen de 59K/an (euros)
  • L’informatique : salaire moyen de 45K/an (euros) pour un ingénieur

La vie en entreprise

De manière générale, les salariés sont censés commencer leur journée à 9h, terminer à 17h30 maximum, et profiter d’une heure de pause déjeuner. Elyse explique que toute française qu’elle était, il était difficile pour elle de partir avant 18h30-19h pendant ses premiers mois sur place. Si elle est maintenant habituée au rythme, ça ne lui pose pas non plus de problème de rester un peu plus tard si la charge de travail le demande.

Quoi qu’il en soit, sachez que les heures supplémentaires ne sont pas rémunérées, sauf exception, et vous pouvez dire au revoir aux RTT. L’ambiance de travail est studieuse mais décontractée. Les Britanniques ont tendance à être moins directs que les Français, donc communiquer avec tact est essentiel. La disposition au sein de l’entreprise est pensée de manière à ce que la communication entre les hiérarchies soit la plus simple possible : en général, le manager et son/ses managé-s sont assis à côté. Le vendredi, c’est jour de fête : une sortie au pub entre collègues s’organise souvent toutes les semaines, à la pause dej’ ou en fin de journée, et les boss paient leurs tournées !

Pour qui ?

À Londres, il ne faut pas avoir peur des montagnes russes émotionnelles : on peut être viré du jour au lendemain, mais retrouver un job dans les jours qui suivent. La ville est faite pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux, et qui veulent grimper les échelons.

Londres offre aussi un arsenal de sorties culturelles (théâtre, concerts, restaurants…), qui vous permettent de profiter pleinement de votre temps libre. Ainsi, la capitale britannique est une ville pour les bons vivants : si vous êtes plus cigale que fourmi, c’est mieux. De fait, la vie londonienne ne vous permettra pas d’économiser : si les salaires sont souvent plus élevés qu’en France, le coût de la vie est lui aussi plus important.

Les gros plus

  • Congés payés équivalents aux français : environ cinq semaines, qu’on peut utiliser quand on veut. Pas besoin ni d’attendre un an, ni même la fin de la période d’essai pour poser des jours.
  • Les grands espaces verts dispersés dans la ville, « où vous pouvez admirer écureuils et cerfs, et qui ne sont pas bondés en été » précise Elyse.
  • Congé maternité de douze mois.
  • Tout est possible : « On te donne ta chance : je connais beaucoup de gens qui ont commencé réceptionnistes et qui sont aujourd’hui directeurs de département. » explique Elyse.

Les petits moins

  • Le coût de la vie peut vite exploser.
  • Les transports en commun sont très chers.
  • Si la plupart des consultations et les médicament sont gratuits, on peut attendre jusqu’à quelques mois pour avoir un rendez-vous « pour qu’on te dise de prendre du repos et de boire des tisanes » témoigne Elyse, ce qui peut être frustrant. Il est aussi très difficile d’avoir accès à des médecins spécialistes (gynécologues par exemple).
  • La sécurité de l’emploi est presque nulle (à moins d’un an d’ancienneté), l’allocation chômage faible et de courte durée, et vous cotiserez à peine pour votre retraite.

Infos pratiques

Loyer

Les loyers mirobolants de Londres ne sont malheureusement pas une simple rumeur : comptez minimum 1400 euros pour un deux-pièces dans un quartier central, sauf coup de chance. S’il y a beaucoup d’annonces pour des appartements ou des chambres en coloc’, il y a aussi beaucoup de demandes. Armez-vous de patience !

Transports

Le prix de la Oyster Card (la carte Navigo dans la langue de Molière) varie entre 141 euros (pour la moins chère !) jusqu’à, tenez-vous bien, plus de 380 euros. Comme il n’est pas obligatoire pour votre entreprise de vous rembourser vos frais de transport, il faut être stratégique. Si c’est possible, attendez d’avoir un travail stable avant de vous engager dans un logement afin de pouvoir être le plus proche possible de votre job.

Vous pouvez aussi vous lancer dans le cyclisme si le climat anglais ne vous fait pas peur : vous pouvez louer un Boris Bike, ce qui coûte 2 livres. Ensuite, les 30 premières minutes sont gratuites, et au delà, comptez 2 livres pour chaque demi-heure supplémentaire.

Santé

Une fois que vous avez trouvé un job, inscrivez-vous gratuitement au National Health Service et choisissez un general practitioner (ou médecin traitant) dans votre quartier. Les consultations sont ensuite gratuites et l’ordonnance coûte 9, 50 euros environ (en Angleterre, on paie l’ordonnance et non les médicaments). Celle-ci peut même être gratuite si vous avez une maladie qui requiert un traitement sur le long terme : vous aurez alors le droit à une medical exemption card valable cinq ans, qu’il faudra montrer à la pharmacie. Il existe un Dispensaire Français, pour ceux qui ne maîtrise pas l’Anglais : cotisation de 11 euros par an, puis 11 euros la consultation avec un médecin français.

Internet

Comptez une trentaine d’euros par mois, pour un abonnement Internet et une ligne téléphonique.

Infos visa

Avec votre passeport français, vous ne rencontrerez aucun problème pour aller vivre dans la capitale anglaise, et ce même depuis le Brexit. Cependant, pour travailler sur place vous avez besoin d’un numéro de Sécurité Sociale, ou le National Insurance Number, NIN pour les intimes. Il est gratuit pour les Européens, mais il faut prendre rendez-vous par téléphone (0800 141 2075 depuis le Royaume-Uni) dès votre arrivée pour l’obtenir : il est possible d’attendre jusqu’à un mois.

Ne perdez pas une minute et bookez votre Eurostar pour partir mener la grande vie de l’autre côté de la Manche ! Break a leg !

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