Les news pour briller à la machine à café (ou de son canapé) le 20 mai 2020

20 mai 2020

4min

Les news pour briller à la machine à café (ou de son canapé) le 20 mai 2020
auteur.e.s
Elise Assibat

Journaliste - Welcome to the Jungle

Juliette Cahen

Editorial project manager @ Welcome to the Jungle

Parce qu’on sait à quel point la crise du coronavirus bouscule notre quotidien et qu’il est difficile de s’y retrouver dans toute l’information que nous consommons et les ouï-dire, la rédaction de Welcome to the Jungle vous livre chaque semaine les dernières actualités chaudes du monde du travail, quelque peu bouleversé. Et n’oubliez pas de prendre soin de vous !

Les CSE autorisés à donner une partie de leur budget au financement des activités sociales et culturelles pour les salariés

Les députés ont adopté vendredi 15 mai, un projet de loi « portant diverses dispositions liées à la crise sanitaire » pour assouplir temporairement différentes règles sociales dans les entreprises. Parmi les mesures phares, la révision de la capacité d’initiative des comités sociaux et économiques (CSE), ces instances représentatives chargées d’assurer la défense des intérêts des salariés au sein des entreprises. En effet, un amendement pour « apporter un soutien matériel supplémentaire » a ouvert la possibilité aux CSE d’allouer une partie de leur budget de fonctionnement - ne pouvant excéder la moitié - au financement des ASC (activités sociales et culturelles) proposées aux salariés. Cette mesure est en vigueur « jusqu’à l’expiration d’un délai de six mois à compter de la date de cessation de l’état d’urgence sanitaire ». Pour plusieurs organisations syndicales, c’est la douche froide. Et pour cause. Elles déplorent que cette mesure ne soit pas, comme ses défenseurs le prétendent, favorable aux préoccupations des salariés en matières de pouvoir d’achat : elle aurait plutôt pour conséquence de restreindre les moyens alloués pour l’exercice des prérogatives des CSE sur le plan économique et sur celui de la santé, de la sécurité et des conditions de travail…

Royaume-Uni : une entreprise sur cinq prévoit de licencier

Une étude sur l’impact de la pandémie menée par le Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD) et le groupe de travail temporaire Adecco, révèle que plus d’une entreprise sur cinq au Royaume-Uni compte licencier certains de ses salariés. Dans le détail, on y apprend que les 2 000 entreprises britanniques interrogées ont gelé leurs recrutements et que 50% d’entre-elles prévoient de ne pas augmenter les rémunérations des salariés l’an prochain. Encore plus alarmant : 21% des employeurs veulent procéder à des licenciements dans les trois prochains mois ! Si au début de l’année 2020, le taux de chômage se maintenait sous la barre des 4% au Royaume-Uni, l’OBR (Office for Budget Responsibility), un organisme public qui élabore les prévisions économiques pour le compte du gouvernement, estime aujourd’hui que le taux de chômage pourrait frôler les 10% au deuxième trimestre de l’année. Plus largement, la crise économique liée au coronavirus pourrait ainsi rappeler la vague de chômage qu’a connu le pays au début des années 1980, suite au krach pétrolier de 1979. À cette époque, 3 millions d’anglo-saxons s’étaient alors retrouvés sur le marché de l’emploi.

Le gouvernement annonce un plan de contrôle pour détecter les fraudes au chômage partiel

Depuis le début du confinement, environ un million d’entreprises ont fait la demande d’une autorisation de chômage partiel. Si la plupart des structures concernées avaient en effet cessé leur activité depuis le 14 mars dernier, certains employeurs ont tout de même demandé en douce à leurs salariés de continuer à travailler en télétravail. Et les plaintes des salariés dénonçant les fraudes au chômage partiel de leurs patrons n’ont pas tardé à remonter à l’inspection du travail. Pour pallier ce dysfonctionnement, mais surtout « compte tenu de l’importance du soutien financier apporté par les pouvoirs publics » aux entreprises, le ministère du Travail a annoncé dans un communiqué publié mercredi 13 mai vouloir renforcer le contrôle sur les demandes de chômage partiel pour détecter les fraudes en adressant une instruction aux Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Selon la Dares, service de statistiques du ministère du travail, les entreprises ciblées en priorité par ce contrôle sont celles de « services spécialisés, scientifiques et techniques et services administratifs et de soutien », soit les secteurs les plus consommateurs de chômage partiel. Et les fraudeurs risquent gros : l’abus du chômage partiel pourra être puni de 30 000 euros d’amende et d’une sanction pénale allant jusqu’à deux ans de prison. En plus, les entreprises devront rembourser les aides illégalement perçues et se verront exclues de tout autre dispositif d’aide pendant… cinq ans.

Coup de frein pour les apprentis

Alors qu’ils étaient 368 000 apprentis en 2019 (+16% par rapport à 2019), la crise sanitaire risque de freiner si ce n’est stopper complètement l’apprentissage à la rentrée 2020. Aurélien Cadiou, président de l’Association nationale des apprentis de France (Anaf) l’a lui même annoncé : « Les processus de recrutement dans les entreprises sont à l’arrêt et ça va être difficile de signer des contrats d’apprentissage en juin-juillet pour septembre. » Aujourd’hui, pour faire face à la perspective d’un coup d’arrêt des offres à destination des alternants, l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) demande au gouvernement d’adopter des mesures choc et incitatives pour les entreprises avant juin. Une revendication qui devrait toucher Muriel Pénicaud, dans la mesure où la ministre du travail considère l’apprentissage comme l’une « des priorités du plan de relance ».

+87% d’arrêts de travail en avril 2020

À l’exception faite des soins infirmiers et des prises en charge dans les hôpitaux publics, les dépenses de santé des Français ont fortement diminué en avril, a annoncé l’Assurance maladie le 18 mai. Les dentistes ont par exemple, vu leurs remboursements chuter de 94% par rapport à avril 2019, précise la Caisse nationale d’assurance maladie dans un communiqué. Mais alors que la médecine de ville a été pratiquement mise à l’arrêt pendant toute la durée du confinement, les indemnités journalières suite à un arrêt maladie ont, quant à elles, nettement augmentées puisqu’elles enregistrent une hausse de 87%, pendant cette période. Parmi les principaux bénéficiaires d’un arrêt de travail : les salariés considérés comme vulnérables, mais aussi, ceux dans l’obligation de garder leurs enfants privés d’école.

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