Le métier d’auditeur : des chiffres, mais pas que...

06 févr. 2020

4min

Le métier d’auditeur : des chiffres, mais pas que...
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Si nous avons quasiment tous déjà entendu parler du métier d’auditeur, nous ne savons pas forcément comment les personnes qui exercent ce métier occupent leurs journées. En réalité, l’auditeur joue un rôle indispensable pour une entreprise puisqu’il l’aide à diagnostiquer sa situation pour l’aider à se développer. Pour tenter de mieux comprendre le métier d’auditeur et essayer d’y voir plus clair sur son évolution, nous avons rencontré Arthur Kasperzec, auditeur chez Afyneo depuis 2 ans.

Arthur, quel parcours as-tu suivi pour devenir auditeur ?

Alors déjà , il y a plusieurs parcours pour devenir auditeur. Pour ma part, disons que j’ai suivi le parcours universitaire “classique” : après une licence en gestion, j’ai intégré un Master 1 puis un Master 2 en comptabilité et en audit. En 2018, j’ai eu l’opportunité de rejoindre le cabinet Afyneo pour effectuer mon stage de Master 1. Le métier m’a plu, j’ai décidé de rester dans ce même cabinet pour effectuer mon second stage de Master 2. Suite à ces deux stages “longue durée”, j’ai pu réellement apprendre le métier d’auditeur, en comprendre les tenants et les aboutissants et finalement, je me suis fait embaucher chez Afyneo.

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Comment est ponctué ton quotidien ?

J’ai le sentiment qu’il n’y a pas deux journées qui se ressemblent quand on est auditeur. C’est certainement le cas dans de nombreux métiers, mais pour ma part, mes missions sont tellement variées que je découvre toujours de nouvelles tâches. Je peux par exemple avoir à échanger avec un dirigeant d’entreprise pour faire le point sur l’activité de l’année et les perspectives à venir afin de comprendre les enjeux du marché et les risques potentiels. Mais je peux tout aussi bien intervenir auprès de clients dans le secteur industriel en fin d’année, pour réaliser un contrôle d’inventaire. Même si sur le papier cette dernière mission ne fait pas rêver, je peux vous assurer que c’est très formateur pour un auditeur. Cela me permet de mieux comprendre l’activité de mon client et de l’aider au mieux dans ses démarches.

Mes missions sont tellement variées que je découvre toujours de nouvelles tâches.

Pour aller plus loin, je dirais que l’avantage avec un cabinet d’audit comme le mien c’est que, même si en théorie les tâches sont réparties en fonction de l’expérience, il n’y a pas de rôle prédéfini. Dans la pratique, les missions sont généralement attribuées et réparties en fonction des disponibilités de chacun, ce qui signifie que l’on peut travailler sur des sujets très variés. En tant que jeune auditeur, cela me permet d’apprendre beaucoup.

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Quel est l’aspect que tu préfères dans ton job ?

Pas simple de choisir… J’ai justement choisi ce métier pour la diversité des missions. Mais si je devais vraiment retenir un point qui me passionne plus que les autres, je dirais qu’il s’agit de la relation que j’entretiens avec mes clients. Le métier d’auditeur, c’est avant tout être là pour ses clients et accompagner les dirigeants dans leurs “grandes décisions”. C’est très particulier comme relation ! L’humain prend souvent le dessus sur l’aspect technique et purement comptable. Et c’est dans les moments d’échanges que je me sens le plus utile à mon client et que mon métier a le plus de sens à mes yeux. Et puis, cela comporte une certaine prise de risque, ce qui me plaît beaucoup.

C’est dans les moments d’échanges que je me sens le plus utile à mon client et que mon métier a le plus de sens à mes yeux.

Dirais-tu malgré tout que c’est un métier “technique” ?

Je comprends parfaitement la question, car dans l’esprit commun, le métier d’auditeur est très technique. Pour ma part, je ne sais pas si on peut dire qu’il s’agit d’un métier technique, en revanche ce qui est certain c’est qu’il faut un minimum de connaissances en finance, en droit et en comptabilité. Si on considère que ces matières sont techniques, alors oui, il faut il s’agit d’un métier technique (rires).

Si ces compétences peuvent être “facilement” acquises au cours du parcours scolaire, quand on met les pieds dans un cabinet d’audit, on se rend vite compte que la réalité du métier est tout autre. J’imagine que c’est le cas pour de nombreuses professions. Au fil des mois, j’ai le sentiment de me perfectionner et d’apprendre des choses qu’on ne peut pas apprendre à l’école, la relation client notamment.

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Quand on est auditeur, quelles sont les possibilités d’évolution ?

Un auditeur qui travaille dans un cabinet a plusieurs options : continuer de travailler dans un cabinet et grimper les échelons pour avoir de plus en plus de responsabilités et participer au développement global de l’entreprise. Autre possibilité : passer du côté de “l’annonceur” comme disent les professionnels du marketing et de la communication. Dans nos métiers, nous pouvons également espérer intégrer la direction financière d’une entreprise afin de consacrer tout notre temps à un seul et unique “client” qui est en réalité notre employeur. En passant du cabinet à l’entreprise, un auditeur va se spécialiser dans un domaine plus précis comme le contrôle de gestion, la consolidation, l’audit interne, ou la finance.

Quels conseils donnerais-tu à de futurs auditeurs ?

Je ne sais pas si on rêve de devenir auditeur dès notre plus jeune âge, comme on rêve d’être pompier ou astronaute. C’est une voie qui se dessine et se mature au fil des années et des rencontres. Le premier conseil que j’ai envie de donner est celui de ne surtout pas s’arrêter à l’image que le métier d’auditeur renvoie : celle d’un job absolument pas sexy, qui consisterait uniquement à faire des calculs sur des fichiers Excel. Heureusement, notre quotidien ne ressemble pas à ça. Il y a un véritable travail de communication à réaliser sur l’image de notre métier.

Un auditeur (ou futur auditeur) doit aussi être très persévérant. C’est notamment vrai au moment des études, qui ne sont pas si simples que cela. Je pense notamment qu’il est très important de passer le DSCG (Diplôme supérieur de Comptabilité et de Gestion) ainsi que le DEC ou CAFCAC. Ces diplômes offrent une palette de compétences supplémentaires à l’auditeur, et sont indispensables s’il souhaite se mettre à son compte ou s’associer.

Vous l’aurez compris, le métier d’auditeur ne se résume pas à l’image que vous pouviez en avoir. L’aspect relationnel a toute sa place dans le quotidien de l’auditeur, qui n’est pas seulement une “machine à calculer”. Ce métier pourrait d’ailleurs bien évoluer dans les années à venir. En effet, dans une récente tribune de Najoua Elommal-Manita, chercheuse et professeure de Marketing à l’EMLV, on peut lire que : « Les nouvelles technologies numériques viennent bouleverser l’organisation des entreprises, les amenant à faire évoluer leurs processus internes et à repenser leurs métiers. C’est notamment le cas des cabinets d’audit qui doivent faire face à l’arrivée sur le marché de spécialistes du digital et de l’analyse des big data qui pourraient venir, à terme, les concurrencer. » À terme, les spécialistes s’accordent à dire que ces nouvelles pratiques risquent de transformer le métier de l’audit en le réorientant vers des tâches à plus forte valeur ajoutée.

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Photo d’illustration by WTTJ