Envie de tout plaquer ? 5 conseils pour (enfin) oser changer d’air

05 janv. 2022 - mis à jour le 01 janv. 2022

4min

Envie de tout plaquer ? 5 conseils pour (enfin) oser changer d’air
auteur.e
Elise Assibat

Journaliste - Welcome to the Jungle

Entre nous, qui n’a jamais rêvé de tout plaquer ? Que ce soit lorsqu’on est bloqué dans les transports en commun, en jetant un coup d’œil à la grisaille hivernale par la fenêtre, ou encore quand le réveil sonne trop tôt le lundi matin ? Depuis le début de la crise sanitaire, ces envies d’ailleurs, d’émancipation du salariat et de vies davantage tournées vers la nature, ont le vent en poupe et chaque jour de plus en plus de Français osent quitter les grandes agglomérations et/ou n’hésitent plus à changer de voie professionnelle. Selon une enquête Obsoco parue en mai 2021, 2,6 millions de nos concitoyens ont osé sauter le pas en changeant de métier ou en déménageant ailleurs depuis un an. Et si, vous aussi, vous passiez à l’action ?

« Rêvez, osez, foncez », telle est la méthode prêchée par Hélène Picot, coach en reconversion professionnelle. L’idée ? Ne plus avoir peur du changement pour réussir à choisir sa vie avec un grand « V ». La spécialiste, qui a mis au point un parcours d’émancipation pensé pour s’étaler sur une durée de trois mois et découpé en sept séances, a accepté de condenser son mantra en cinq conseils à suivre d’urgence !

1. Se le formuler

Vous avez envie de changement ? Seulement, savez-vous vraiment ce que vous voulez et pourquoi ? Pour éviter de rester dans le brouillard, il est important de parvenir à clairement formuler son désir. Si certains ont une envie claire et nette et l’appliquent à la lettre, d’autres doivent réussir à mettre des mots dessus pour l’accepter et mettre en place une stratégie pour la concrétiser. Selon Hélène Picot, il est possible de sentir que le changement de vie arrive en observant ce qui se passe en nous. « Cela peut partir d’une petite voix dans votre tête, d’un sentiment d’imposteur qui vous donne une sensation désagréable de ne pas vous sentir à votre place, explique-t-elle. Physiquement cela va se traduire par une boule dans la gorge, dans le ventre avant d’aller au travail ou le dimanche soir, voire des maux de dos… Attention, si vous ne parvenez pas à vous le formuler instantanément, le corps le fera toujours à votre place. Et le risque, c’est le burn out. » Alors faites attention aux signes et écoutez-vous !

2. Se libérer des injonctions

Lorsque le désir de changer de vie est clairement formulé, il faut réussir à se libérer de toutes les injonctions qui nous entourent. L’idée ? Ne pas réduire le champ des possibles. Souvent l’envie de bouger est là mais on se retrouve bloqué par des croyances sur le monde du travail, elles-même conditionnées par l’éducation, l’école, les études et la vie professionnelle. « Non, il ne faut pas nécessairement travailler dur pour gagner sa vie, non, on n’est pas obligé de ne pas faire ce que l’on veut, non, on ne doit pas travailler à temps plein pour avoir un bon salaire, non, travailler moins ne rime pas forcément avec situation précaire et non, faire un métier qui a du sens ne tient pas que du bénévolat, détaille l’auteure de Libres : vers un travail qui a du sens (1). Tous ces conditionnements sont faux et il est important de réussir à s’en détacher pour se reconnecter à ses envies et suivre son intuition. » Une fois que vous y parvenez, vous pouvez enfin définir ce qui vous convient.

3. Suivre son instinct

Une chose est sûre : s’affranchir des idées toutes faites est l’étape la plus importante de ce processus vers le changement, car elle permet d’élargir les options qui se présentent à vous. C’est aussi pour cette raison que lorsque vient le moment de planifier le futur, la question du travail ne doit pas être abordée en premier. En effet, il est important de d’abord questionner le sens de la vie que vous souhaitez mener. « Lors de mes coachings, ce n’est pas le bilan des compétences qui importe mais la manière dont vous envisagez l’avenir, tant sur le plan professionnel que familial, sentimental, spirituel et géographique, explique la spécialiste. Aussi interrogez la vie que vous désirez mener, la personne que vous voulez être et la contribution que vous souhaitez apporter au monde. Voilà les points essentiels à aborder pour savoir où vous devez aller. » Et si vous doutez, laissez-vous guider par ce qui vous rend heureux : « Quelqu’un, quelque chose ou quelque part vous procure de la joie ? Foncez ! »

4. Choisir le lieu où l’on se sent le mieux

Pour ce qui est de choisir un nouveau lieu de vie, là encore un seul mot d’ordre : l’intuition. « Qu’est-ce qui est important pour vous au quotidien ? Le fait de pouvoir marcher facilement ? L’animation de la ville ? Les espaces verts ? La mer ? La proximité avec des activités physiques qui vous plaisent telles que le surf, le ski, la randonnée ?, interroge Hélène Picot. Choisissez l’endroit qui regroupe à vos yeux le plus d’avantages. » Ensuite, renseignez-vous sur la zone géographique qui vous intéresse, passez-y des vacances et des week-end. Bon à savoir : « Certaines régions cherchent à attirer du monde en accompagnant les nouveaux arrivants dans leurs déménagements, mais aussi en ce qui concerne les reprises d’entreprises et proposent des espaces de coworking. Il suffit de contacter les municipalités en question pour en savoir davantage. » Vous vous y voyez déjà ? Préparez vos cartons !

5. Adapter le travail qui va avec

« Enfin, adaptez votre future activité à votre nouvelle vie, de manière à faire ce que vous aimez, où vous voulez et de la façon qui vous correspond le mieux, conclut la coach professionnelle. Pour ce dernier point, laissez libre cours à vos envies les plus profondes. » Vous aimeriez garder votre travail tout en changeant de ville ? Il est toujours possible d’essayer de négocier un poste en 100% télétravail avec votre supérieur. Vous avez un projet en tête qui mûrit depuis longtemps ? Pourquoi ne pas profiter de ce nouveau départ pour vous lancer en freelance ? Vous voulez garder un pied dans le salariat et commencer par de petits projets en dehors de vos horaires de travail pour un démarrage en douceur ? Avez-vous envisagé le 4/5ème ? Bouger d’un endroit à l’autre au gré des rencontres et des envies vous fait vibrer ? Le nomadisme digital est peut-être fait pour vous ? Vous ne voulez plus vous cantonner à un seul domaine professionnel ? Devenez slasheur ! Non seulement ce ne sont pas les statuts qui manquent, mais en plus, la crise sanitaire a facilité leur émergence dans le monde du travail. C’est le moment d’en profiter.

Finalement, la méthode d’Hélène Picot, ne propose pas un calendrier à suivre à la lettre pour réussir à changer de vie, mais nous aide à ôter les peurs qui bloquent l’accomplissement de nos désirs. Et cela tombe bien, car, paraît-il, une fois les croyances oubliées, on se remet à rêver. Alors, à vous de jouer !

(1) Libres : vers un travail qui a du sens, Hélène Picot, aux éditions Declic Factory, 198 p., 20€.

Photo by WTTJ
Édité par Romane Ganneval

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