Le guide de survie des parents pour gérer enfants et télétravail

06 avr. 2021

7min

Le guide de survie des parents pour gérer enfants et télétravail
auteur.e
Mélissa Darré

Editorial manager @Welcome to the Jungle

Les nouvelles mesures gouvernementales en matière de crise sanitaire prennent effet dès cette semaine. Parmi elles, la généralisation du télétravail (à ceux qui le peuvent) et la fermeture prochaine des crèches, écoles, collèges et lycées, pour 3 à 4 semaines. Parents, vous l’avez compris, la vie professionnelle et la vie personnelle se télescopent une nouvelle fois et vous revoilà bientôt nez à nez, 24h sur 24 et 7 jours sur 7 avec… vos enfants. À vous les joies des conf calls sur fond de hurlements et interruptions toutes les 10 minutes (plus fréquentes encore si votre enfant est en bas âge).

Comment faire pour que la cohabitation ne tourne pas au chaos ? Voici quelques principes tirés des expériences de parents qui ont vécu le premier confinement en télétravail. Et quelques règles indispensables pour réussir à trouver un équilibre au quotidien entre télétravail et vie parentale.

Reco n°1 : accepter de ne pas pouvoir être sur tous les fronts

Inutile de vouloir en faire “trop”. La période est mal choisie pour espérer être à 100% sur votre job ces prochains jours (semaines ?), tout en briguant le statut de meilleur parent au monde. Marine, cheffe de projet digital et maman d’une petite fille de 2 ans, témoigne : « Le plus important c’est de permettre à ma famille de vivre au mieux ce nouveau “confinement”. J’évite de vouloir à tout prix réaliser la même charge de travail que d’habitude, simplement parce que la situation ne le permet pas. »

Un lâcher prise qui, il faut bien l’avouer, a de quoi être facilité par une charge de travail souvent réduite par les directions bienveillantes. Aussi, si certains employeurs n’hésitent pas à arranger leurs salariés à l’aide d’un emploi du temps aménagé, toutes les entreprises ne se montrent pas, par choix ou par nécessité, aussi conciliantes. Sollicitée quotidiennement, Anne essaye elle aussi de garder le cap. « Il y a peut-être des super héroïnes mamans. Moi je fais le max, mais ce que je fais je veux bien le faire. Malgré tout l’attachement que j’ai pour ma boîte et ma conscience professionnelle, ma devise est et restera #familyfirst », explique cette responsable RH et maman de trois enfants âgés de 9 mois, 4 ans et 6 ans.

Reco n°2 : mettre en place une nouvelle routine pour tous

Pour de nombreux parents, il va falloir définir de nouvelles routines familiales. Les précédents confinements ont vu fleurir, notamment sur la toile, des chartes de confinement et autres programmes d’activités pour mettre en lumière les règles et le planning type décidés en famille. Compilant plages de travail pour les uns et devoirs ou loisirs pour les autres, ils présentent l’avantage de donner un rythme à l’enfant, pour s’adapter au mieux à cette situation. Caroline et son conjoint n’ont pas attendu longtemps avant de mettre en place un programme commun avec leurs enfants de 3 et 6 ans, lors du premier confinement. « On a mis en place un planning quasiment heure par heure, en mixant travail scolaire, loisirs, temps d’écran… Ce qui est drôle, c’est que dès les premiers jours, au réveil, les garçons ont été le regarder. Ils se le sont complètement appropriés. Après, on l’a laissé en faisant évoluer les activités qu’on choisissait ensemble la veille. Ça a permis de mettre un peu de rigueur dans notre organisation, tout en dégageant du temps avec les garçons ou de productivité pour le travail », explique cette responsable marketing.

Exercices physiques, écoute de podcasts, activités manuelles… chacun fait preuve de créativité pour occuper sa progéniture. Au global, le mot d’ordre semble être le même : lâcher du lest. Nathalie Franc, pédopsychiatre au CHU Saint-Eloi de Montpellier appelle effectivement à plus de souplesse qu’à l’accoutumée dans une interview au Monde. « Il faut en effet veiller à trouver des contenus adaptés à l’âge de l’enfant, mais là aussi je crois qu’il faut s’adapter à la situation et surtout qu’il ne faut pas culpabiliser à avoir recours aux écrans pendant cette période très spéciale », rassure-t-elle.

Pour les parents, c’est l’assurance aussi de s’aménager des règles pour travailler plus sereinement et disposer d’un temps de concentration. « Au premier confinement, j’allais dans leur chambre pour m’isoler quand je devais faire une conférence téléphonique. Si la porte était fermée, ils savaient qu’il ne fallait pas rentrer à moins d’une urgence », explique Emilie, chef d’agence d’un réseau de distribution électrique et maman d’une famille recomposée de 3 enfants de 5, 10 et 12 ans.

Reco n°3 : adapter son planning de travail

À mesures exceptionnelles, planning exceptionnel ! Pour tenter d’assurer en télétravail, Marine avait mis en place une stratégie avec son conjoint : «Tous les matins, on se levait plus tôt pour pouvoir bosser pendant que la petite dormait encore, même chose pendant la sieste de l’après-midi, et si besoin on s’y remettait le soir après manger une fois qu’elle était couchée. » Nombreux sont les couples en télétravail à opter pour cette tactique. Soit en alternant matin et après-midi, soit par roulement toutes les 2 heures environ : seule garantie de pouvoir assurer une journée minimum de 5 heures. Mais pour être vraiment efficace, encore faut-il que la parité soit respectée. « J’ai dû rappeler à mon mari que mon travail était aussi important que le sien et qu’on était tous les deux dans la même galère. Sinon c’est pas le covid qu’il faut craindre, mais le divorce ! », peut-on notamment lire en commentaire du compte Instagram Bordel de mères.

Moins évident encore, le cas des parents télétravailleurs en solo. Qu’ils soient séparés du second parent ou qu’ils gèrent lorsque celui-ci peut poursuivre son activité en extérieur, leur quotidien s’apparente souvent au parcours du combattant. Pendant le premier confinement, Julien, qui assure seul la garde de son garçon de 4 ans dont il est séparé de la maman, parait au plus urgent. « Je devais annuler mes réunions les moins importantes et je me limitais à deux heures de call par jour. Davantage ce n’était pas gérable, assure ce responsable développement d’un réseau de franchises. J’essayais au maximum de les fixer pendant sa sieste l’après-midi, comme ça je me rendais plus disponible à son réveil. »

Reco n°4 : se ménager un temps à soi

« Gérer les calls ou écrire relève du défi quotidien. Les trois premiers jours du confinement, je ne savais plus où donner de la tête. Et ensuite, c’est comme tout, on s’est habitués. On a trouvé une nouvelle dynamique, l’important étant de se ménager des temps de pause, hors boulot et enfant. Juste un temps à soi pour décompresser et déconnecter », suggère Hannah, journaliste et maman d’une petite fille de 3 ans dont elle s’occupe seule la journée.

Cette parenthèse est pour tous une question de survie compte tenu la double, voire la triple vie – l’ensemble des tâches domestiques s’ajoutant au combo déjà détonnant garde d’enfants et télétravail – mettant les nerfs des parents à rude épreuve. « Je bossais 10 heures par jour entre conférences téléphoniques et mails à gogo, alors qu’on était tous les cinq sur la table de la salle à manger à travailler. Je n’avais plus de patience et les neurones grillés. Autant dire que ma fille devait prier pour aller chez son père », confesse Emilie.

Lecture, sport, cuisine… à chacun sa soupape de sécurité pour rester à la fois patient envers ses enfants et le plus productif possible dans son travail. Le week-end est, plus que jamais, attendu avec impatience pour recharger les batteries. Avec la restriction des 10km, ils sont l’occasion de promenades pour s’aérer et décrocher du travail, en réalisant des activités différentes avec ses enfants. C’est aussi un moyen pour tout le monde de se défouler.

Reco n°5 : être transparent vis-à-vis de ses interlocuteurs

En télétravail, l’importance de se créer un espace de travail compte parmi les indispensables pour éviter de brouiller entièrement les pistes entre les sphères privée et pro. Mais, pour les parents, difficile de pouvoir s’y tenir et davantage de s’improviser un bureau au calme. « J’aurais pu potentiellement m’isoler dans la maison, car chacun à sa chambre. Mais comme elle est sur plusieurs étages, m’isoler voulait dire laisser mes enfants livrés à eux mêmes. J’ai préféré m’installer dans la salle à manger, entre la cuisine, le salon et avec vue sur le jardin, pour être à mon poste de tour de contrôle », souligne Anne.

Pour s’éviter la charge mentale d’avoir à dissimuler leurs conditions de travail atypiques, beaucoup ont fait le choix d’une totale transparence, que ce soit vis-à-vis de leurs collègues ou de leurs interlocuteurs externes. Mentionner le fait d’avoir un enfant lorsqu’il faut envisager un call ou un visio est devenu monnaie courante. Heureusement, le sentiment d’être “tous dans le même bateau” instaure un cadre de bienveillance quasi-général.

Reco n°6 : envisager les bons côtés de cette cohabitation

Ces périodes de vie à la maison nourrissent chez certains parents de véritables motifs de satisfaction. Juliette et son mari se félicitent notamment d’avoir pu assister à certaines étapes de la vie de leur bébé de 8 mois. « On avait décidé de prendre les choses de la façon la plus positive possible, philosophe cette professeure d’anglais. On savait, lui comme moi, qu’on ne pouvait pas être ultra productifs mais notre priorité c’était notre bébé. On s’est dit que c’était une chance d’avoir vécu cette étape charnière de sa vie où elle évolue hyper vite. »

D’autres en ont même tiré partie. Du gain d’autonomie à l’aide aux tâches quotidiennes, sans oublier la création de nouveaux moments de convivialité, les liens familiaux se sont parfois resserrés. Et malgré le stress de la situation, beaucoup de parents relativisent.

Au travail aussi, les initiatives pour maintenir le lien et s’entraider ne manquent pas. Une manière le plus souvent de (re)découvrir ses voisins d’open space et d’appréhender une nouvelle part de leur intimité, ne serait qu’à travers leurs conditions de travail actuelles. Julien notamment a eu l’occasion d’une discussion sincère avec sa manager. « Dès le début du confinement, elle m’a téléphoné pour me demander comment je gérais la situation. Là où on s’en était toujours tenu à un cadre strictement pro, on en est venus de fait à une discussion plus perso sur nos situations réciproques, avoue-t-il.Aujourd’hui, elle ne manque pas une occasion de me demander comment va Lucas. »

Bonus

Parce qu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, après ces quelques pistes de “gestion de crise”, voici notre sélection des meilleures activités trouvées sur la toile pour faire plaisir à vos kids :

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Photo by WTTJ

Retrouvez aussi nos 6 conseils vidéo pour bien gérer les enfants pendant le télétravail.

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