Quelles formations pour travailler au sein d’une ONG ?

23 oct. 2019

6min

Quelles formations pour travailler au sein d’une ONG ?
auteur.e
Cécile Pichon

Psychologue du travail, coach et consultante RH

Pour travailler dans la coopération et la solidarité, être disponible et plein de bonne volonté ne suffit-il pas ? Apparement non. À part si vous souhaitez faire du bénévolat sur vos soirs et week-end, ce qui peut-être une excellente idée par ailleurs, il est plutôt souhaitable de vous former si vous souhaitez rejoindre une ONG en tant que salarié. Le secteur se professionnalise chaque jour un peu plus et nécessite de réelles compétences. Et c’est plutôt logique : il faut de bons soldats pour mener de beaux combats.

Alors, quels parcours et quelles formations suivre pour rejoindre une ONG ? Formations courtes, parcours complets… Nous vous aidons à y voir plus clair.

Choix de formation : à chaque domaine d’intervention, ses besoins spécifiques

Avant de choisir une formation, il est important de cibler le type d’ONG qui vous intéresse. En fonction de leurs domaines d’intervention et de leurs actions, les ONG recherchent des expertises bien précises. Vous renseigner sur leurs besoins et leurs attentes vous permettra de choisir au mieux votre parcours de formation.

Que ce soit dans l’aide d’urgence (catastrophe naturelle, catastrophe industrielle, conflits et guerres, etc.) ou pour des projets de développement plus long terme, les ONG agissent dans différents grands domaines :

  • La santé : pour les médecins, infirmiers, sages-femmes, nutritionnistes, etc.
  • L’éducation : pour les enseignants, éducateurs, formateurs d’enseignants, etc.
  • L’agriculture et la protection de la nature : pour les ingénieurs agronomes, vétérinaires, scientifiques, etc.
  • L’ingénierie, la construction et les transports : pour les ingénieurs construction, ingénieurs hydrauliques, chefs de chantier, spécialistes de l’énergie, mécaniciens, etc.

Cette liste est non exhaustive mais vous donne une bonne idée des professions les plus recherchées au sein des ONG. Mais ce n’est pas tout. Si vous n’êtes ni médecin ni ingénieur, les ONG ont aussi besoin de profils plus classiques pour leur fonctionnement - en finance, en RH, en communication - ainsi que de spécialistes du droit, de la logistique, de la coordination de projets, de la collecte de fonds, etc.

Mais quel que soit votre projet et votre expertise initiale, il peut aussi être intéressant de vous spécialiser via une formation spécifique qui peut vraiment faire la différence. Nous vous proposons de passer en revue les différentes options…

Les écoles spécialisées : un parcours d’études complet

Si vous n’avez pas encore fait votre choix d’études ou si vous envisagez une reconversion, vous pouvez vous diriger vers un parcours de formation complet dans le développement et la coopération. Des écoles vous proposent directement une formation en cinq ans qui délivrent un diplôme orienté vers le développement international, cela tombe bien ! Deux exemples :

  • Une école de management : l’École Supérieure de Commerce et de Développement 3A, (Lyon I, Paris I, Rennes) est une école de qui propose des bachelors et des masters spécialisés dans le développement : un Bachelor en Développement International & Sociétal, un Bachelor en Développement & Économie Responsable et un Master en Management de projets internationaux, par exemple.
  • Une école d’ingénieur : l’ISTOM, école supérieure d’agro-développement international, à Angers, propose un diplôme d’ingénieur en 5 ans avec 8 domaines de spécialisation autour du développement agro-économique dans les pays en développement.

Les formations universitaires : du post-bac à la reprise d’études, on trouve de tout !

Les formations universitaires sont très nombreuses et s’adressent tant aux étudiants en post-bac qu’aux personnes ayant déjà travaillé !

Bachelors, licences et diplômes universitaires (DU)

Si vous sortez du lycée ou si vous voulez reprendre vos études, pourquoi ne pas vous inscrire à l’université ? C’est gratuit et il existe plusieurs types de licences ou de formations diplômantes dans la coopération et le développement. Les programmes des universités varient chaque année pour s’adapter à la demande des étudiants.

Quelques exemples :

Notons quand même que les licences qui forment directement au travail en ONG sont relativement peu nombreuses puisque c’est souvent en seconde partie de cycle que les étudiants se spécialisent ! Si vous ne parvenez pas à trouver votre bonheur, pas de panique. Vous pouvez opter pour une licence généraliste (en droit, par exemple, ou en sciences politiques, en économie, gestion, en langues, etc.) avant de vous spécialiser en seconde partie de cycle !

Les masters

Les masters généralistes autour des thématiques de la solidarité, du développement ou de la coopération sont nombreux. Il existe, par exemple, environ soixante masters dédiés aux métiers du développement et de l’humanitaire en France. Ceux-ci sont accessibles en formation initiale - directement après une licence ou en formation continue - dans le cadre par exemple d’une reprise d’études !

Quelques exemples :

Cette liste n’est pas exhaustive : comme pour les licences, les programmes sont mis à jour tous les ans par les universités en fonction de la demande et des projets pédagogiques des établissements. Avant de vous lancer tête baissée, pensez à bien vous informer sur les nouveautés, mais aussi sur les prérequis nécessaires à chaque inscription !

Si vous êtes déjà diplômé et souhaitez simplement vous spécialiser en croisant votre domaine d’études et celui de la solidarité, il peut être intéressant de regarder les masters et diplômes disponibles dans votre branche d’activité (médecine, droit, etc.) Les conditions d’accès à ces masters sont souvent plus strictes que pour les masters généralistes et exigent d’avoir une première partie de parcours dans le domaine indiqué. Imaginez : vous avez fait des études de droit, par exemple et vous souhaitez poursuivre votre cursus dans l’humanitaire ? Pourquoi ne pas vous pencher sur le Master de Juriste internationaliste et humanitaire de terrain proposé par l’Université d’Aix-Marseille ? Ce master n’est cependant accessible que pour les personnes ayant déjà un background en droit ou en sciences politiques !

Les instituts spécialisés, experts de la formation humanitaire

Ces instituts de formation spécialisés dans le développement et la solidarité ont depuis plusieurs années été adoubés comme experts de la formation complémentaire dans le secteur humanitaire. Vous avez déjà fait des études et vous souhaitez compléter votre formation par une spécialisation dans la solidarité et la coopération sans tout recommencer à zéro ? Vous pouvez frapper à leur porte !

Ces structures proposent de nombreux programmes de formation, qui varient de quelques heures, quelques jours, quelques mois… à quelques années ! Ces formations sont très souvent orientées “terrain” et s’adressent en priorité à un public diplômé, déjà en poste ou en transition professionnelle. Si c’est votre cas, deux instituts principaux pourraient vous intéresser :

  • L’institut Bioforce, à Vénissieux (Rhône), propose des licences professionnelles et forme à neuf métiers humanitaires, via des formations allant de 3 mois à 3 ans : gestion de l’eau, hygiène, assainissement, nutrition, protection de l’enfance, logistique, coordination de projet… Les formations sont multiples et sur des thématiques variées !
  • L’IFAID, Institut de formation et d’appui aux initiatives de développement, à Bordeaux, propose une formation spécialisée de deux ans accessible pour les bac +2 ou plus pour devenir coordonnateur de projet de solidarité internationale et locale. Il propose aussi de la formation continue et des formations courtes : gestion de projet, accompagnement des acteurs, management des organisations de solidarité.

Les formations en ligne, un excellent complément !

Et sinon, avez-vous pensé à la formation en ligne et à distance ? Si votre projet est de vous former en vue d’un changement de secteur ou d’une reconversion par exemple, de nombreux MOOCs (Massive Online Open Courses) existent.

Ce type de format présente deux avantages : les formations sont parfois gratuites ou peu onéreuses et l’apprentissage se fait selon vos disponibilités, de chez vous et quand vous en avez le temps. L’occasion de vous former à votre rythme, tout en conservant une activité professionnelle en parallèle. Certains de ces parcours débouchent sur une certification reconnue et valent vraiment le coup d’être envisagés.

Quelques exemples :

  • Pour ceux qui s’intéressent à la défense des droits de l’Homme : Le MOOC développé par Amnesty International.
  • Pour ceux qui veulent s’initier à la coopération internationale : L’Université de Liège propose le programme “La fabrique de l’aide internationale”.
  • Pour ceux qui veulent devenir des acteurs de l’innovation sociale : Ticket for Change a développé un MOOC spécifique.
  • Pour ceux qui s’intéressent aux transitions énergétiques-écologiques dans les pays du sud : l’ENS a développé un programme sur-mesure accessible sur Coursera.

La formation, c’est bien, mais ne pas sous-estimer l’importance de l’expérience !

Vous avez trouvé la formation qu’il vous faut ? Génial ! Mais attention à ne pas sous-estimer l’importance de l’expérience concrète, dans ce secteur qui attire de nombreuses personnes. L’intérêt croissant que ce secteur suscite a clairement favorisé le développement de toutes ces formations et, désormais, face à l’affluence de candidats, la différence à l’embauche a tendance à se faire aussi bien sur les diplômes que sur le niveau d’expérience.

Pour être sûr que suivre une formation dans la solidarité vous permette d’accéder au poste qui vous intéresse, le mieux reste encore de privilégier les parcours de formations appliqués qui vous permettront de faire des stages et d’obtenir une ou plusieurs expériences terrain concrètes, étoffant ainsi votre CV avant de vous jeter dans le grand bain. Le bénévolat et le volontariat sont aussi d’autres solutions concrètes pour acquérir de l’expérience qui viendra compléter votre initiation !

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Photo d’illustration by WTTJ

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