«Danser, rire et boire, après une semaine compliquée, c’est d’utilité publique»
18 mai 2021
3min
Photographe chez Welcome to the Jungle
Editorial Manager - Modern Work @ Welcome to the Jungle
Journaliste chez Welcome to the Jungle
Après plus d’un an de crise du Covid-19, de confinement, de déconfinement, de reconfinement, d’attente, de craintes et d’espoirs malgré tout, les professionnel·les du monde de la Culture peuvent réouvrir - petit à petit - leurs portes. Certains le pourront dès ce mercredi 19 mai, d’autres devront attendre juin voire septembre, mais tous partagent leur émotion de renouer, enfin, avec leur passion et le public. Pour l’occasion, nous avons saisi leur quotidien en photos.
Alicia Maury - Danseuse sublime - Lido de Paris
« Je donnerais n’importe quoi pour que le 16 septembre - date de la réouverture du Lido -, ce soit demain. Mais pour nous, il va falloir attendre encore… Et comme on fait nos métiers par passion, on ne peut pas expliquer ce que l’on ressent depuis un an, à quel point on vit le manque. Moi, je danse au Lido depuis ma majorité, et en 16 ans je n’ai jamais voulu prendre plus de congés que ceux qu’on me forçait à prendre ! (Rires) Bien sûr, on a tenu le coup, on a pu organiser des Live Instagram, et même des cours de sport au Lido, mais ce n’est pas pareil. Et quand tu te retrouves à enfiler tes talons pour danser dans ton salon, c’est qu’il est vraiment temps d’y retourner ! »
Alain Roulleau - Exploitant de cinéma - Studio 28
« Mon père a acheté le Studio 28 en 1948. C’est la plus vieille salle en exploitation à Paris et elle n’a jamais été fermée, sauf pendant le Covid. Ici c’est mon bébé, je suis touché au cœur. J’ai deux garçons : le premier est pilote de ligne, le second est comédien et plus artistique, comme moi. Il sera à même de reprendre le Studio 28 après moi, si les salles de cinéma perdurent… La situation inquiète, mais je dis souvent que Montmartre est un village et la salle vit grâce à 80% de fidèles qui sont la clientèle du quartier. On a tous été brimés pendant cette période, les gens ont envie de convivialité, de partage, de sorties, ils vont revenir. »
Mathilde Lucchini - Cheffe du Département de la Qualité de l’accueil - Palais de la Porte-Dorée
« Je suis arrivée en décembre 2020 au Palais et je ne l’ai encore jamais vu avec du public. Dès le départ, ça a été assez frustrant : en tant que responsable de la qualité de l’accueil, je suis un peu perdue sans les visiteurs ! Depuis ma prise de poste, mes amis me demandent : « Mais qu’est-ce que vous faites quand vous êtes fermés ? » On en a profité pour améliorer nos process, car c’était important de continuer à donner du sens à notre travail. Ce mardi 18 mai, je suis comme une élève à la veille de la rentrée : j’ai hâte de voir des gens franchir les portes du musée, mais j’ai aussi une certaine appréhension. Car en cinq mois à mon poste, j’ai certes intégré la théorie, mais pas encore la pratique… »
Big John - Physionomiste - Le Mila, AZUR et Aphrodysia
« Cette réouverture ? Certains sont bien sûr très euphoriques, on attendait que ça… Mais la vérité c’est que beaucoup, comme moi, sont sur la réserve. En un an, avec les confinements successifs, on a compris qu’on ne peut plus se permettre de prendre confiance. Tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Perso, je vais mettre du temps avant de me dire : “okay, c’est bon, tu peux te détendre.” Ce que cette année m’a appris c’est que tu as beau avoir plusieurs activités en parallèle - je suis notamment comédien à côté -, et plutôt bien gagner ta vie, si tu bosses dans le milieu culturel, qui est si fragile, rien n’est jamais acquis. Alors, j’ai profité de ces mois pour me reformer à un métier : courtier en assurance. Ça peut servir, on sait jamais. »
Julie Musa - Programmatrice - La Bellevilloise
« Depuis plusieurs jours, on sent que c’est la reprise. Les mails et les appels à pas d’heure, les projets dans tous les sens… Retrouver des journées avec des to-do list d’enfer, ça peut paraître bizarre, mais c’est juste génial. À La Bellevilloise, on attend le 11 juin pour pouvoir réouvrir La Halle aux Oliviers, qui est notre café-concert. Pour le reste, cela dépendra des annonces… Et la vraie interrogation, c’est pour le monde de la nuit. Je ne sais pas quand on reverra des DJ ambiancer des foules, des inconnus qui se rencontrent, qui font la fête ensemble, qui se draguent… Pourtant, danser, rire et boire, après une semaine compliquée, c’est d’utilité publique. Autant que d’aller voir un concert ou une expo. »
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