5 tips pour vous faire une idée de l'ambiance d'une entreprise avant de postuler

10 mai 2023

5min

5 tips pour vous faire une idée de l'ambiance d'une entreprise avant de postuler
auteur.e
Barbara Azais

Journaliste freelance

Qu’il s’agisse de l’ambiance au sein de l’entreprise, du style de management, des initiatives prises pour le bien-être des salariés ou encore des possibilités d’évolution, les candidats en recherche d’emploi veulent aujourd’hui en savoir davantage sur les entreprises dans lesquelles ils postulent pour faire le bon choix et ne pas atterrir dans une structure qui ne leur correspond pas. Mais pour être sûr de son coup, encore faut-il savoir faire son travail d’enquête…

« Ça ne me suffit plus de connaître les missions applicables au poste et le salaire, je veux être sûre de me plaire dans l’entreprise, qu’elle respecte les valeurs qu’elle prône », Sébastien, 44 ans, chef de projet, fait partie de ces actifs qui, au-delà d’avoir un job épanouissant et un salaire convenable, veulent travailler dans « une boite éthique qui a un impact positif sur la société et la planète ». Mélanie, 33 ans, commerciale dans la tech, aspirait à travailler dans une boite cohérente lorsqu’elle a pris son poste en mars : « Je voulais en savoir plus sur leur process de promotions pour voir si je pouvais me projeter avec eux, la vision à long terme qu’ils avaient pour l’entreprise et l’équipe ou encore, s’il s’agissait d’un remplacement après un départ ou de l’ouverture d’un poste… » Quant à Marie, rédactrice de 28 ans, elle cherchait avant tout à intégrer « une équipe bienveillante » et éviter les managers toxiques : « J’ai eu ma dose ! Maintenant, quand je postule, je veux savoir si l’ambiance en interne est bonne. Le salaire c’est important, mais le bien-être aussi. »

En 2022, plus de 5 millions de contrats à durée indéterminée (CDI) ont été signés en France, soit 700 000 de plus qu’en 2021 et 845 000 de plus qu’en 2019 selon l’Urssaf. Des chiffres qui illustrent la volonté des Français à être en poste, bien que leurs aspirations aient évolué. Selon une récente étude du cabinet de recrutement Robert Half (Paris), si la raison principale qui pousse les actifs à changer d’entreprise demeure le salaire (pour 55% d’entre eux, soit 7% de moins par rapport à novembre 2022), ils sont 35% à le faire pour avoir un meilleur équilibre vie pro/vie perso ou encore, pour faire évoluer leur carrière et avoir plus de responsabilités (+9% par rapport à novembre 2022). 24% franchissent le pas pour répondre à un besoin de sens, comme effectuer un travail plus en adéquation avec leurs envies et leurs valeurs. « Les entreprises sont de plus en plus challengées lors des entretiens, observe Laure Charbonneau, directrice générale régionale chez Robert Half. Les candidats veulent être sûrs de savoir où ils vont mettre les pieds. En général, ce qu’ils veulent savoir c’est comment se passe le quotidien : comment sont prises les décisions, ce qu’il en est de la diversité, l’inclusion… Ils veulent vérifier que ce que propose l’entreprise est réel. »

1. Les avis en ligne

Alors pour avoir plus d’éléments sur la culture d’une entreprise, ses valeurs et l’ambiance en interne, les candidats ont plusieurs possibilités. À commencer par celle de consulter les avis en ligne. « 42% des candidats font des recherches sur Internet, confirme Laure Charbonneau. Ils lisent les avis sur Google, Glassdoor ou encore Indeed. Bien sûr, il y a toujours des avis négatifs, mais justement c’est bien, ça permet de jauger. » Sur Glassdoor notamment, il est possible d’avoir de nombreuses informations sur les possibilités d’évolution au sein d’une entreprise, une fourchette salariale des postes, l’ambiance, la culture, les avantages (CE, télétravail, RTT, tickets restaurant, etc), ses valeurs ou encore, la qualité du management. Welcome to the Jungle met également en ligne les interviews des collaborateurs et managers d’une entreprise qui recrute, des photos des locaux et des équipes, ainsi que diverses informations la concernant comme le taux de turn over, l’âge moyen des salariés ou encore la parité. Autant de précieuses informations qu’il ne faut pas hésiter à vérifier…

2. LinkedIn, une mine d’or

Notamment en investiguant sur LinkedIn. « Je consulte les avis en ligne et je fouille un peu sur LinkedIn pour avoir une idée du temps que les employés passent dans la boite en question, explique Anne-Fleur, podcasteuse. Étant passée dans des start-ups à fort turn over, c’est un critère important pour moi. » LinkedIn est une mine d’informations et le moyen le plus facile de découvrir le parcours de ses futurs futurs managers et collègues. « Si l’entreprise défend par exemple la promotion en interne, il est facile de vérifier l’évolution de ses collaborateurs sur LinkedIn et leur parcours », précise Laure Charbonneau. « Avant mon embauche, j’ai été voir le profil LinkedIn de la CEO, raconte Mélanie. J’ai vu qu’elle était en poste depuis peu et qu’elle remplaçait quelqu’un qui était là depuis 15 ans. Donc, je savais que je mettais les pieds dans une boite qui initiait des changements. »

3. Les bonnes questions à poser en entretien

L’entretien d’embauche est aussi l’occasion pour les candidats de poser toutes les questions et de savoir si, au-delà du poste et du salaire proposé, la culture de l’entreprise et ses valeurs lui conviendront sur le long terme. Il ne faut donc pas hésiter à s’intéresser à l’entreprise, à creuser et à interroger les recruteurs : « Ils peuvent par exemple demander : Et vous, qu’est-ce qui vous plaît dans cette entreprise ? Qu’est-ce qui fait que vous y restez ? J’ai vu sur votre site tel sujet ou tel point/tel avis en ligne, qu’en pensez-vous ? », conseille Laure Charbonneau. Il est aussi bienvenu de questionner l’entreprise sur les valeurs qu’elle prône sur son site, lors d’évènements ou dans les médias afin de savoir comment cela se traduit au sein de son organisation. Si elle est labellisée, les candidats peuvent interroger les recruteurs sur ses initiatives et projets en lien avec la société (santé, équité, emploi..), l’environnement et l’économie : « Qu’avez-vous mis en place pour prévenir l’exclusion au sein des services ? Pour garantir l’égalité salariale et l’équité ? Pour préserver la diversité des espèces et les ressources naturelles de la planète ? »

« C’est normal que les candidats posent des questions. Les recruteurs doivent être prêts à y répondre », assure la spécialiste en recrutement. « En entretien, je me suis renseignée sur le process’ d’onboarding, se souvient Mélanie. C’est-à-dire ce qui est mis en place pour intégrer l’équipe, être formée au poste et aux logiciels. Mais aussi comment se passent les intéractions avec les équipes du fait que nous sommes en télétravail : à quelle fréquence le manager interagit avec ses collaborateurs : est-il en copie de tous les mails ? Les appelle-t-il toutes les quinze minutes ? Je voulais connaître son approche, savoir s’il micro-manage ou pas. »

4. Faire marcher son réseau

Il peut aussi être intéressant de contacter des personnes qui, soit ont travaillé dans l’entreprise en question, soit y sont encore en poste. « J’ai sollicité mon réseau, explique Mélanie. Je me suis renseignée auprès d’anciens et actuels salariés. Je leur ai posé des questions sur la boîte avant même de passer les entretiens. » Sébastien a également pris l’habitude de contacter les salariés d’une entreprise qu’il convoite : « On y pense pas assez, mais c’est très aidant. La plupart du temps, ils sont cools et acceptent de nous renseigner. Ça permet d’avoir des informations que les recruteurs ne peuvent pas nous donner, notamment sur l’ambiance en interne, le quotidien dans l’équipe ou encore, la qualité du management et les soft skills des managers. On sait mieux à quoi s’attendre. » Selon les chiffres du cabinet de recrutement, les principales raisons pour lesquelles les salariés restent dans leur entreprise actuelle sont le bon équilibre vie pro/vie perso (68%), une ambiance de travail bienveillante (55%) et parce qu’ils apprécient leur manager/équipe (40%).

« Quasiment un tiers des candidats qui refusent une offre au cours du processus de recrutement le font parce que la culture d’entreprise ne correspond pas à ce qu’ils cherchent, explique Laure Charbonneau. Il n’y a plus de distinction entre la vie pro et la vie perso, aujourd’hui on veut donner du sens à son job et retrouver des valeurs personnelles au sein de l’entreprise. Le salaire est important, mais si la culture de l’entreprise et ses valeurs ne correspondent pas aux attentes du collaborateur, il n’est pas suffisant à lui-seul pour le retenir sur le long terme. »

5. Visiter les lieux et rencontrer les équipes

Quelques entreprises proposent également aux candidats de visiter les bureaux et de rencontrer les équipes avant d’officialiser une embauche. C’est une façon de s’imprégner de l’ambiance, d’échanger avec ses éventuels futurs collègues et de se projeter dans les lieux. « On a mis en place un petit temps d’observation, détaille la spécialiste. Avant de prendre une décision, on propose au candidat de venir passer du temps sur place, afin de sentir l’atmosphère, découvrir comment on se parle… Ça offre plus de transparence. C’est apprécié par les candidats. » Si l’entreprise ne le propose pas spontanément, vous pouvez parfaitement demander à visiter les bureaux et à voir l’endroit où vous seriez amené à travailler. Il y a finalement peu de chance qu’elle refuse de vous faire faire le tour du propriétaire. Cela vous donnera de précieuses indications sur ce que serait votre quotidien dans ses murs et indiquera aux recruteurs que vous êtes une personne prévenante et attentive.

Article édité par Gabrielle Predko, photo Thomas Decamps pour WTTJ

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