3615 Experts : 4 questions à Christophe Nguyen sur la santé mentale

Christophe Nguyen prend le relais aujourd’hui en répondant à vos interrogations en matière de santé mentale, et plus particulièrement pour ce qui touche au stress au travail.

Les attitudes malveillantes au travail et la compétition malsaine me bouffent. Que faire ?

L’environnement de travail peut comporter des situations où on peut être en compétition. On peut avoir des désaccords sur les façons de faire le travail, de se comporter. Il s’agit effectivement de pouvoir tout d’abord en parler avec les bons termes.

Donc, ce qu’il faut faire, c’est tout d’abord décortiquer et essayer d’être factuel vis-à-vis de ce qui peut représenter ces attitudes malveillantes et cette compétition malsaine.

Et je pense que la meilleure chose à faire, c’est d’en parler d’abord avec son manager. De comprendre si finalement c’est quelque chose qui est acceptable ou pas? Est ce qu’il en est conscient ?

Et puis, essayez de mettre en place collectivement des actions pour que ça s’arrête.

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Comment faire quand on adore son job, mais que le cadre dans lequel on le fait est un stress insurmontable ?

Ce qu’évoque cette personne, c’est effectivement que le travail peut être une source positive de santé, de motivation et que ce n’est pas le travail qui peut être pathogène pour la santé mentale, mais plutôt de mauvaises conditions de travail.

Le terme insurmontable est quand même fort et je crois que derrière il ne faut pas que ça dure trop longtemps si c’est insurmontable, parce qu’elle peut mettre effectivement sa santé en péril.

Donc, je ne sais pas quel est ce job, mais il peut se faire peut-être dans un autre environnement. Et si on a la possibilité, avec son management, son équipe, dans son entreprise, de faire évoluer les choses, je pense que c’est là où il faut agir. Ce n’est pas dans le contenu du job, bien entendu.

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Comment revenir au bureau après un burn-out ?

Je pense que les entreprises, le management, tous, on a à développer notre culture sur ce sujet parce qu’il est toujours très complexe effectivement.

Il doit être fait en concertation avec différentes personnes : le médecin traitant, le médecin du travail, le management, la RH si elle existe pour pouvoir aménager les conditions de travail pour un retour progressif.

Il s’agit d’y aller petit à petit pour reprendre confiance et finalement retrouver ses repères. Et ce qui a fait qu’on aimait notre travail et retrouver ce qu’on appelle ses « facteurs de protection » pour notre santé mentale.

Et pour cela, il faut beaucoup se renseigner, prendre soin de soi, aménager aussi les choses, n’y aller pas trop vite et être dans le dialogue et l’aménagement pour éviter les rechutes.

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Mon équipe et ma hiérarchie ne sont jamais satisfaits de mes efforts. Résultat : conflits.

Il y a stress quand il y a un déséquilibre perçu entre les efforts que je donne et finalement, la rétribution, le retour que j’en ai. Que ce soit des retours en matière de salaire, en matière de feedback ou que ce soit en termes de considération.

Ce qu’évoque cette personne c’est que ce n’est jamais assez. Il parle d’efforts, il ne parle pas forcément de résultat. Et je pense que c’est fondamental, au-delà du résultat, de reconnaître aussi l’énergie, l’ingéniosité parfois ou le temps passé aussi à résoudre et à faire le travail.

Parce que ce n’est pas parce qu’il y a pas de résultats qu’il n’y a pas un effort. Et ça, je crois que c’est un devoir humain pour les collègues, pour le management de reconnaître cela, même si le résultat n’est pas forcément satisfaisant.

Le conflit, je ne pense pas que ce soit forcément une solution. Et j’invite effectivement les personnes qui sont en conflit à parler et à essayer de se comprendre sur pourquoi on en arrive là, et à essayer de trouver des solutions pour que ce soit plus pérenne. Et la question de la reconnaissance n’est pas uniquement salariale, elle est aussi humaine.

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Article édité par Laura Cabrelli, photo par Thomas Decamps.