Verre à moitié vide ou à moitié plein ? Comment cultiver son optimisme au travail

19 janv. 2018

4min

Verre à moitié vide ou à moitié plein ? Comment cultiver son optimisme au travail
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On entend régulièrement que les français seraient pessimistes. Il faut dire que le travail est souvent associé dans l’inconscient collectif à la pénibilité, un asservissement ou une contrainte. Et le contexte économique et social n’arrange rien.

Mais quelles sont les conséquences du pessimisme ou de l’optimisme, au travail comme ailleurs ? L’optimisme s’apprend-t-il et si oui, comment ? Autant de questions auxquelles Welcome to the Jungle tente d’apporter un éclairage et des clés pour adopter une attitude positive au quotidien.

Optimisme, pessimisme ou réalisme ?

Il existe de nombreuses conceptions de l’optimisme et du pessimisme en psychologie. Tantôt perçus comme traits de personnalité, style interprétatif de la réalité ou mécanisme de défense.

Le verre à moitié vide ou à moitié plein ?

Quelles sont les différences fondamentales entre ces différentes notions ? L’expression populaire du « verre à moitié vide » ou « à moitié plein » est régulièrement utilisée pour illustrer le pessimisme et l’optimisme. Le pessimiste aura tendance, en observant un verre plein jusqu’à sa moitié, de le considérer alors comme à moitié vide, considérant alors le côté négatif de la situation qui lui est présentée. L’optimiste, lui, serait celui qui interprète son environnement selon le côté positif et verra donc alors ce même verre à moitié plein.

Traits de personnalité ou mécanisme de défense ?

Ainsi, d’après Martin C. Krumm, « De manière traditionnelle, être optimiste c’est être confiant dans l’issue positive d’un événement, alors que le pessimisme, c’est plutôt s’attendre au pire. ». Dans cette vision, l’optimisme comme le pessimisme sont rattachés à des styles d’interprétation du réel. Pour certains auteurs, ils se rapprochent de traits de personnalité et sont donc considérés comme relativement stables chez l’individu au cours de sa vie. D’autres études (Norem, 2001 repris par Martin C. Krumm) tendent davantage à définir ces notions comme des stratégies défensives qui s’opèrent chez les individus de manière inconsciente.

Naïveté vs réalisme

L’optimisme est souvent taxé de naïveté, de pensée magique, de manque de réalisme, de fausse méthode Coué (ou pensée positive), voire de déni de la réalité alors que le pessimisme serait plus valorisé car il prendrait mieux en compte la réalité effective. Le pessimisme est ainsi souvent mis du côté de l’intelligence. Seulement, cela est-il vrai ? Le courant de la psychologie positive cherche à démonter ce préjugé à travers des travaux de recherche qui ont démontré les bienfaits réels d’un optimisme dit « intelligent ».

Les vertus de l’optimisme

L’optimisme induirait chez l’individu :

  • Confiance en l’avenir ;
  • Capacité à reconnaître que ses victoires sont liées à ses compétences et caractéristiques personnelles ;
  • Mobiliser des ressources face aux problèmes rencontrés pour les résoudre ;
  • Une tendance naturelle à relativiser les événements négatifs.

De plus, il aurait un impact positif sur la santé physique et mentale des individus en réduisant notamment le risque de maladies cardio-vasculaires (Julia K. Boehm & Laura D. Kubzansky, 2012) et le stress. De plus, l’optimiste « plutôt que d’ignorer les difficultés, il acceptera la réalité et se centrera sur la résolution des problèmes afin de trouver des solutions » (Martin C. Krumm & Tarquinio, 2011). Ainsi l’optimisme permettrait de prendre du recul sur les situations difficiles et d’être tourné vers la recherche de solution.

Les pessimistes seraient quant à eux plus prudents mais auraient en revanche davantage de pensées négatives et anxieuses face à l’avenir et une certaine rigidité mentale. Pour le pessimiste le quotidien et la vie professionnelle peuvent alors être source d’un grand nombre de pensées négatives et de ruminations pessimistes :

  • Difficultés de transport pour se rendre sur son lieu de travail ;
  • Relations difficiles avec les collègues ou le supérieur ;
  • Tâches de travail rébarbatives ;
  • Charge de travail trop important.

Tous ces éléments peuvent induire une grande insatisfaction liée au travail et peut nuire de façon importante au bien être psychologique du salarié dit pessimiste.

Cependant, le pessimisme n’est pas à diaboliser car il nous permet de nous remettre dans la complexité du réel et nous amène à mieux penser nos décisions et nos choix, en anticipant les retombées éventuellement négatives de nos projets.

Cultiver son optimisme

Si vous êtes plutôt pessimistes rassurez-vous car l’optimisme ça se travaille ! Voici quelques exemples d’exercices pour cultiver votre optimisme au quotidien dans votre travail (et en dehors !).

1. Faire une liste de trois gratitudes liées au travail par jour :

À la fin de votre journée, prenez le temps de noter dans un coin d’agenda les trois choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant de cette journée dans votre milieu professionnel. Au début l’exercice peut être difficile, surtout si vous êtes en ce moment insatisfait dans votre emploi, mais promis, après la première semaine c’est déjà plus facile ! Cet exercice permet de se repasser le fil de sa journée et de ne pas rentrer chez soi en disant : « quelle journée de ***** » mais en trouvant, même dans les situations difficiles, qu’on a ri à une bonne blague d’un collègue, qu’on a réussi à boucler un dossier compliqué ou à mener à bien une négo’ avec un client. C’est un vrai travail de réflexion et surtout de souplesse mentale dans votre perception des choses.

2. Se réjouir :

Alors là, on imagine déjà vos têtes sceptiques mais on vous l’assure, cet exercice est excellent pour cultiver son optimisme ! Naturellement, nous intégrons de façon plus rapide les informations négatives par rapport aux informations positives. Ce biais peut nous entraîner rapidement à avoir des difficultés à nous réjouir au jour le jour. Ce réjouir, c’est chérir les belles choses (petites et grandes) qui marquent votre parcours et se rappeler de vos exploits davantage que de vos échecs.

3. S’approprier ses victoires :

Cela demande parfois également un petit peu d’entraînement. S’approprier ses victoires, c’est reconnaître de façon sincère que nos succès le sont grâce à nous. Grâce à nos compétences, notre personnalité, nos capacités.

4. Observer ses pensées :

Autre exercice à pratiquer : l’auto-observation des pensées négatives. Nos pensées passent comme des trains et il est rare que nous ayons conscience de tous nos contenus psychiques. Cependant, ceux-ci ont un impact puissant sur notre état d’esprit et notre bien être psychique. Il est donc intéressant de prendre le temps lorsque nous avons ou formulons une pensée négative de prendre le temps de comprendre ce qui la motive et si elle est vraiment utile ou au contraire polluante.

Sources :

Charles Martin-Krumm, « L’optimisme : une analyse synthétique », Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale 2012/1 (Numéro 93), p. 103-133. DOI 10.3917/cips.093.0103

Julia K. Boehm & Laura D. Kubzansky, 2012. The Heart’s Content: The Association Between Positive Psychological Well-Being and Cardiovascular Health. Psychological Bulletin, Vol. 138, No. 4, 655– 691. DOI: 10.1037/a0027448

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