Freelance : est-ce fait pour moi ?

03 juil. 2017

4min

Freelance : est-ce fait pour moi ?
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À l’heure d’Uber, Airbnb et autres Deliveroo où les services s’instantanéisent, et où l’offre et la demande s’accordent en temps réel, les débats font rages. Mais ces transformations de nos habitudes de travail sont elles si nouvelles que cela ? Sont-elles amenées à se propager davantage, à se pérenniser, révolutionnant ainsi complètement les façons de travailler jusqu’à rendre obsolète notre modèle de salariat « habituel » ?

Dans ce contexte, le statut de freelance est montré du doigt : si certains le voient comme une manière de se libérer des « chaines » du travail de bureau et ses horaires fixes, et donc une voie vers la liberté totale, d’autres accusent une précarité grandissante et la restriction de nos droits du salariats si durement acquis au fil des décennies.

Grace à Thomas Delfort, CEO de Club-Freelance, et Auriane Bertrand, Business Developer chez Malt, qui sont toutes deux des plateformes de mise en relation entre freelances et entreprises, nous avons pu éluder plusieurs questions autour de l’exercice du travail en freelance, et notamment celle qui semble primordiale : comment savoir si ce mode de fonctionnement peut vous convenir ou pas ?

Les principaux avantages du travail en freelance

Il faut le dire, les avantages sont multiples !

  1. En premier lieu et de manière évidente, il y a celui qui pousse bien souvent les freelance à le devenir, et à le rester : l’in-dé-pen-dance, et donc en soi, la liberté. « Eh oui, être Freelance c’est devenir chef d’entreprise et « mener sa barque » en maîtrisant le développement de son activité. Avec un certain niveau d’expertise on peut même choisir ses projets (et ses clients) », explique Thomas de Club-Freelance
  2. Cela offre aussi un super réseau car on rencontre de nouveaux collaborateurs à chaque projet. « D’ailleurs la pluralité des projets permet de devenir un véritable expert sur un domaine ou une technologie, ce qui confère une importante légitimité », selon Auriane d’Hopwork
  3. Enfin, être freelance c’est gagner en flexibilité car on peut choisir son rythme et sa charge de travail, ses vacances. C’est donc aussi s’adapter à un monde du travail en mutation, rester agile en somme. En résumé, s’organiser comme on le souhaite, gérer ses horaires, avoir le choix par exemple entre le homeworking, le fait de travailler chez son client, ou même ailleurs.

Les principaux inconvénients

De certains avantages découlent, comme toujours, des inconvénients !

  1. En effet, lorsque l’on bosse en free, il est nécessaire d’avoir la fibre entrepreneuriale pour gérer les aspects administratifs, la prospection de contrats et la négociation… « _Il faut savoir qu’environ 10% du temps de travail d’un freelance doit être consacré à la prospection commerciale pour ses activités à venir, ainsi qu’à la gestion de la trésorerie. Il est donc primordial d’anticiper et de bien s’organiser ! _», conseille Auriane.
  2. Il semble aussi qu’aujourd’hui, en France, dans la plupart des cas, le freelance mette souvent de côté certaines évolutions professionnelle, et notamment vers le métier de manager. Thomas : «Il est peu courant qu’un freelance manage une équipe, ce qui est beaucoup moins le cas dans les pays nordiques ou les Pays Bas ». De ce fait d’ailleurs, le freelance travaille peu en équipe, et rarement sur le long terme, ce qui peut parfois le confronter au problème de l’isolement.
  3. Enfin, les revenus sont variables et cela crée une certaine forme de précarité : garanties logement, prêts bancaires etc… sont plus durs à obtenir.

Est-ce pour tous les corps de métiers ?

Ce que Thomas Delfort constate via Club-Freelance est qu’aujourd’hui, les free sont surtout dans les domaines de la tech, du marketing et du graphisme. Cela est probablement lié au fait que ce soient des domaines « précurseurs » dans lesquels de nombreuses tâches peuvent s’effectuer avec un ordinateur et une connexion internet, ce qui permet de travailler en remote.

En soi, plutôt que du corps de métier à proprement parler, il s’agit surtout de la culture de l’entreprise. Si l’emploi de nombreux freelances est plus que courant dans les startups et les « jeunes » entreprises, c’est moins le cas dans les entreprises plus « traditionnelles ». Mais cela est en train de changer. Comme nos experts le constatent au sein de leurs plateformes respectives, la demande est de plus en plus importante de la part de ces entreprises, qui souhaitent s’adapter, et parfois se réinventer, car elles ont conscience de tous les nouveaux enjeux sociétaux.

Est-ce pour toutes les personnalités ?

Si l’on résume les différents points abordés précédemment, il est évident qu’être indépendant signifie aussi assumer beaucoup plus de responsabilités. Il faut par ailleurs supporter l’idée d’être « externe » et de changer régulièrement d’équipes, de missions etc.. Ce n’est pas fait pour les gens qui ne souhaitent pas sortir de leur zone de confort.

C’est fait pour moi si :

  • J’ai l’esprit d’aventure
  • J’aime le changement et le challenge
  • Je n’ai pas peur de douter
  • J’aime démarcher et aller chercher de nouvelles opportunités
  • Je sais m’organiser
  • Je sais anticiper

Ce n’est pas vraiment fait pour moi si :

  • J’ai besoin d’un cadre et d’un rythme de travail bien établi
  • J’aime être intégré à une équipe sur le long terme
  • J’ai du mal avec l’autodiscipline
  • Je suis allergique à l’administratif et à la compta
  • Je ressens le besoin d’avoir un salaire fixe et des perspectives d’évolution claires

Cependant, il existe des alternatives ! Il est possible de ne pas se sentir prêt à sauter complétement le pas, et pour autant d’avoir envie de s’essayer à cette forme de flexibilité professionnelle. Pour cela, il existe le statut d’auto-entrepreneur, il est dans une certaine mesure, une forme déclinée du travail en freelance.

En effet, il s’agit de la seule de ces formes qui soit couplable avec une activité salariée, permettant ainsi d’exercer « à côté » de son emploi, à condition que l’activité choisie ne soit pas en concurrence avec son activité principale. Parti de l’idée de faciliter le lancement des travailleurs indépendants en activité principale ou complémentaire, ce régime présente l’avantage d’être facile d’accès : souple, et peu onéreux, il est possible de se lancer en ligne (par ici), et en quelques minutes seulement, alternative intéressante pour qui désire se freelancer sans trop s’y risquer !

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Photo by WTTJ

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