Managers : ils ont tout lâché lors d’une fête d’entreprise

Publié dans L'effet cocktail

15 déc. 2021

4min

Managers : ils ont tout lâché lors d’une fête d’entreprise
auteur.e
Paulina Jonquères d'Oriola

Journalist & Content Manager

Les soirées d’entreprise sont souvent le théâtre de flirts interdits, de déhanchés chaloupés ou de révélations inédites. Et leurs protagonistes, qui plus est quand ils / elles sont managers, en oublient que leurs actes ne sont pas sans conséquences. Nous vous proposons ici plusieurs récits de “dérapages” incontrôlés. Des histoires banales, tendres, parfois gênantes, de managers aux multiples visages.

Quand le DG passe en mode BDE

  • Typologie de dérapage : vodka

  • Témoin : Isabelle, 45 ans

  • Récit :

« C’était la fête de fin d’année. Notre PDG avait décidé de l’organiser dans notre magnifique hôtel particulier, avec tout l’international. La société avait sorti le grand jeu ! Mais la fête est vite partie en vrille. Il y a même eu une contre-soirée au dernier étage avec des alcools très forts, et une anglaise a fini en coma éthylique au milieu de la cour à 3 heures du matin. À l’origine, on était censés nettoyer nous-mêmes mais tout le monde était tellement ivre que bien entendu, rien n’a été fait. Le lendemain, quand nous sommes arrivés au bureau tard dans la matinée, c’était “le jour d’après”. Un vrai carnage ! Du matériel informatique avait même été endommagé car beaucoup de salarié·es avaient dansé sur les tables. On s’est dit qu’on allait se faire assassiner par la direction. Puis les photos de la soirée ont commencé à sortir sur l’intranet. Et là, on a découvert notre directeur technique, pas vraiment très fun d’ordinaire, perché sur un bureau en train de danser avec une bouteille de vodka à la main. Il était accompagné par notre directrice commerciale, une killeuse au travail, pas le genre à rigoler non plus quand il s’agit de bosser. Du coup, ces photos nous ont rassurés. Un peu comme des enfants, on s’est dit qu’on n’allait pas se faire gronder. On a relativisé. Au final, je crois quand même que cette soirée est allée vraiment trop loin. Dans un contexte professionnel, il faut garder un peu de tenue ! »

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Flagrant délit de coucherie

  • Typologie de dérapage : testostérone

  • Témoin : Laurène, 38 ans

  • Récit :

« L’histoire se passe lors d’un apéro au bureau qui avait dérivé en soirée. Notre directeur technique venait d’embaucher un nouveau développeur, qui avait le statut de middle manager. Un grand type très sûr de lui qui venait d’une très bonne boîte. Personnellement, je ne l’aimais pas trop. Il avait tendance à nous prendre, nous les femmes, pour des imbéciles. Il avait un côté macho que je détestais. J’avais quelques collègues qui étaient sorties avec lui, il ne les avait pas harcelées, mais il agissait comme un collectionneur, ce qui me dérangeait. Durant cette soirée, ce fameux middle manager a été surpris par son directeur en train de coucher avec une stagiaire d’un autre service dans l’ascenseur. Les portes se sont ouvertes et le voilà pris en flagrant délit. Suite à cet événement, il s’est pris un avertissement illico. Mais le boss a fini par passer l’éponge. Cela m’a choquée car il y a un réel problème de décence à coucher avec quelqu’un dans un ascenseur alors que l’on peut être surpris à tout moment. Je ne suis pas une partisane du sexe au bureau, ou alors au moins le faire dans des toilettes, là où personne ne peut vous tomber dessus. Bref, pour moi, ce manager a perdu toute crédibilité et je n’ai aucune estime pour lui. »

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Confessions intimes

  • Typologie de dérapage : l’envie d’aimer

  • Témoin : Fabrice, 33 ans

  • Récit :

« Nous étions en fin de soirée après un dîner d’entreprise bien arrosé. Me voilà attablé avec l’un des associés de l’agence, celui qui m’avait recruté quelques années plus tôt. Les autres étaient partis danser. Nous nous entendions très bien, on concevait ensemble des projets et nous avions gagné plusieurs concours. Professionnellement, nous avions une belle relation de confiance. C’était un dirigeant discret, empathique, juste et droit. Il était marié, avait deux enfants. Il devait faire énormément de trajets pour le travail et je me disais que cela devait être difficile pour sa vie de famille. Pour en revenir à cette fameuse soirée, j’avais annoncé peu de temps avant que j’allais quitter l’agence pour monter ma structure. Je parlais alors de l’accès à la commande et disais que les réseaux personnels pouvaient être d’une grande aide. Par exemple, le réseau catho ou même homo, car j’avais eu cet exemple autour de moi. C’est là que d’un coup, il m’a confié qu’il était en train de se séparer de sa femme et faisait son coming out à 40 ans. J’avoue que je ne m’attendais pas à ce qu’il me révèle un tel secret. Il voulait en parler car la transition était difficile. Personne ne le savait dans l’agence, et ce n’était pas évident pour lui car il était très exposé. Je sentais qu’il avait besoin de se libérer d’un poids mais voulait que je reste discret. De mon côté, j’ai réagi simplement en l’écoutant et en le soutenant dans sa démarche. Il n’y avait aucune velléité de drague de sa part à mon égard, et cela n’a donc pas créé de malaise. J’ai toutefois été surpris de plonger comme cela dans son intimité car nous ne nous fréquentions pas en dehors du bureau ! »

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La fausse coolitude

  • Typologie de dérapage : ego trip

  • Témoin : Boris, 38 ans

  • Récit :

« Je venais de démarrer ma carrière et sortais juste de mes études. Ma cheffe de projet avait 35 ans. Pour moi qui ne connaissais pas encore bien les règles de l’agence, elle était presque une associée à mes yeux… Elle avait très mauvais caractère. Dès que l’occasion se présentait, elle écrasait les autres, quitte à faire pleurer certain·es employé·es. Je me souviens d’un jour où je prenais une simple pause clope et où elle est venue me chopper en me disant “ça va, t’es tranquille ?” d’un ton très sec. Je suis revenu et je lui ai dit “ça va, t’as fini ton caca ?”. Et ça l’a calmée. Toujours est-il qu’elle continuait à traumatiser les autres. Un soir, je l’ai découverte sous un autre visage dans une fête d’entreprise. Elle minaudait, se lâchait sur la piste, picolait jusqu’à en vomir, faisait copain copain avec le chef de l’agence. Elle faisait semblant d’être cool alors que c’était la nana la plus désagréable de l’entreprise. Ce que je peux dire, c’est que j’ai eu une image d’elle encore pire après cette soirée. Et les autres employé·es partagaient le même avis que moi. Il n’y a rien de pire que de se forcer à être cool. C’était si artificiel qu’elle en est devenue ridicule. »

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Photo par Thomas Decamps
Article édité par Ariane Picoche

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