Petits secrets entre collègues : 5 choses que vous n'avez jamais osé avouer au boulot

02 mars 2023

4min

Petits secrets entre collègues : 5 choses que vous n'avez jamais osé avouer au boulot
auteur.e
Joanna York

Journalist

contributeur.e

Il y a des collègues avec qui on passe plus de temps qu’avec nos proches ou nos potes, mais connaissons-nous tous leurs secrets ? Du hobby insoupçonnable au crush inavoué, cinq personnes nous ont confié leur secret classé Défense au taf.

« Dans mon bureau, j’ai des photos de mon mari… mais pas de notre fils », Stacy

Quand je suis arrivée dans mon entreprise actuelle, j’ai choisi de ne pas dire… que j’ai un enfant “à charge”. Cela fait cinq ans que le fils de mon mari passe deux week-ends par mois avec nous, et ce sont des moments très précieux pour moi. Mon mari et moi avons décidé de ne pas avoir d’enfant, donc c’est l’expérience la plus proche que j’ai et que j’aurai de la maternité dans ma vie.
Dans mes précédents postes, j’ai eu des expériences qui m’ont vraiment refroidie sur ce pan de ma vie et des remarques déplacées qui m’ont mise très mal à l’aise. Des collègues m’ont posé des questions qui, pour moi, ne regardent personne, du genre « Mais tu n’aurais pas envie d’avoir tes propres enfants ? », ou « Comment tu t’entends avec sa mère à lui ? » Certes, la situation n’est pas toujours facile quand il y a un troisième “parent” dans l’histoire, mais je choisis de me concentrer sur le positif, plutôt que sur les difficultés un peu inévitables.
Du coup, dans mon bureau, il y a des photos de mon mari et de mes amis, mais pas de notre fils. Ce n’est pas facile et un peu frustrant de tenir ma langue dans ma poche quand mes collègues parlent de leurs enfants et me racontent des situations de “parent” qui me parlent et me rappellent ma vie de famille secrète. J’aimerais bien pouvoir partager des choses avec eux, mais je me retiens et les écoute, point.

« Au bureau, quasiment personne ne connaît ma passion insolite », Alex

Je fais du cosplay depuis bientôt dix ans, et j’ai ma petite notoriété dans le coin. J’ai aussi participé à des concours internationaux. Le cosplay est un art (celui de se déguiser), et j’ai rencontré des personnes du monde entier grâce à ça. C’est même là que je me suis fait 90 % de mes amis. Mon costume le plus mémorable ? Celui du Joker !

Mais je travaille en entreprise, dans les RH et le marketing des causes sociales : c’est un peu compliqué d’expliquer à mes collègues que le reste du temps, je fais des concours, déguisé en personnage de fiction, à qui j’essaie de ressembler au maximum. Au bureau, quasiment personne ne connaît mon “identité secrète”. J’ai quelques réserves sur le fait d’en parler plus ouvertement au travail, et je n’ai pas envie de mettre en péril ma progression au sein de l’entreprise.
En vrai, j’adorerais pouvoir partager ça avec mes collègues. Je voudrais que les regards changent sur le cosplay et d’autres hobbies de “nerds”, que les gens arrêtent de penser que c’est, au mieux, pour les enfants.

« J’ai parfois du mal à masquer mes sentiments », Jill

Cela fait plus de huit ans que j’ai un gros crush sur le co-fondateur de ma boîte. Avant qu’on travaille ensemble, on était à la même fac. C’est là que ça a commencé pour moi. Et depuis, mes sentiments pour lui ont pris de plus en plus de place.
Résultat : j’ai envie de le voir tout le temps, de lui parler, de le croiser… Et le fait de bosser avec lui me le permet, justement. Et parfois j’ai du mal à masquer mes sentiments. Comment rester calme et me comporter normalement quand il est à quelques mètres de moi ? J’adore le regarder quand il s’adresse à toute l’équipe ou quand il est concentré sur ce qu’il fait. Il est beau à tomber… Mais je ne me laisse jamais distraire trop longtemps.

Je ne pense pas que mes collègues se doutent de quoi que ce soit, parce que personne ne m’a jamais posé de question, et il n’y a pas de radio Moquette chez nous. Donc je pense que je suis plutôt tranquille pour le moment. Après, je m’en ficherais un peu de ce que penseraient mes collègues. Ce qui m’inquiète plus, c’est ce que lui dirait. S’il savait tout ce qu’il se passe dans ma tête, cela pourrait créer un gros malaise entre nous, et mettre un terme à notre amitié. Alors je préfère taire mes sentiments.

« Je n’ai pas honte de mon blog, mais je veux qu’on me prenne au sérieux », Anna

Je n’ai jamais dit à mes collègues que j’avais un blog mode, beauté et lifestyle. Je suis Business Manager dans une boîte d’ingénierie, et le moins que l’on puisse dire c’est que la mode n’est pas franchement leur truc. Mon blog me permet de rester dans un univers qui me plaît et que je n’ai pas au quotidien, ça nourrit ma créativité.

Si je ne le mentionne pas auprès de mes collègues, c’est principalement parce que je perdrais leur respect s’ils et elles étaient au courant. J’ai changé de poste, et je veux qu’on me prenne au sérieux, d’autant plus que je suis une femme dans un bureau et un secteur particulièrement masculins. En revanche je n’ai pas honte de mon blog, je suis même très fière de ce que j’en ai fait.
J’imagine que j’en parlerai un jour à mes collègues les plus proches si la situation se présente. Je soigne toujours mes tenues au bureau, je pense qu’ils et elles ne seraient pas si surpris que ça. Mais pour l’heure, ça me va bien de tracer une frontière entre mon travail et ma vie de blogueuse.

« Je n’ai jamais avoué à personne combien je me sentais seul », James

Mes anciens collègues n’ont jamais su qu’à un moment ils ont été les personnes les plus importantes de ma vie. On travaillait tous à distance, je ne les ai jamais vus en vrai, mais on passait nos journées ensemble dans les salles de chat. Ce que personne ne savait, c’est qu’une fois déconnecté, je n’avais plus d’interaction avec quiconque jusqu’au lendemain, ou jusqu’au lundi suivant, si c’était le week-end.
Avant la pandémie, la solitude ne me pesait pas. Je vivais seul à la campagne, mais j’allais souvent en ville pour voir des amis. Et puis il y a eu le confinement. Au boulot, j’étais le roi de la déconne, je continuais à faire des blagues et à rigoler parce que ça faisait du bien à tout le monde. Je ne voulais pas perdre ça, donc je n’ai jamais avoué à personne combien je me sentais seul.
Je ne sais pas comment ils et elles auraient réagi si je leur avais dit. Je crois que j’ai eu peur que mes collègues aient pitié de moi – et ça, je ne veux pas. C’était une période pas évidente et personne n’avait pas besoin que je passe de blagueur de service au mec qui se lamente sur son sort.

Article traduit de l’anglais par Sophie Lecoq
Photographie par Thomas Decamps

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