Portrait d'entrepreneur | Valérie Abehsera, Superwoman chez Balinea

14 juin 2017

4min

Portrait d'entrepreneur | Valérie Abehsera, Superwoman chez Balinea
auteur.e
Clémence Lesacq Gosset

Editorial Manager - Modern Work @ Welcome to the Jungle

La pimpante maman quarantenaire mène d’une main de maître Balinea, le site qui vous promet une résa et des réductions dans les meilleurs établissements soins et beauté.

Une paire de lunettes rouge, un large ovale qui papillonne sur le bout du nez. De Valérie Abehsera, la Directrice générale de la start-up beauté Balinea, c’est la première chose que l’on retient lorsque l’on tombe sur quelques photos d’elle. Alors, quand on s’est retrouvé face à la brune à l’entrée de ses bureaux, les yeux ourlés de lunettes fauve écaillé, on ne l’a presque pas reconnue. Imaginez Superwoman sans son diadème. “_J’ai eu un déclic ! Un jour on m’a dit : Valérie, tes lunettes rouges c’est ta marque de fabrique et tu ne pourras jamais les changer. Et moi, ce principe de mettre des gens dans des cases ça ne me va pas du tout ! Ça a été épidermique ! J’ai pris rendez-vous chez l’ophtalmo le lendemain et changé de lunettes le surlendemain ! Vous ne les reverrez plus jamais !_”.

Dans les 1m60, visage pointu et corps affûté, Valérie Abehsera dégage une énergie à faire pâlir n’importe quelle businesswoman. Les ronrons du quotidien, très peu pour la grande marcheuse, il lui faut du mouvement rien que du mouvement et le curriculum est là pour en témoigner. D’une enfance-adolescence à Strasbourg (“_C’était horrible. J’ai failli mourir d’ennui !_”) à de nombreux postes en communication ou publicité en France et à l’étranger (“_quand ça devient trop facile, que tout roule, ça ne m’amuse plus_”), la Parisienne patentée ne se pose jamais bien longtemps. Pourtant, depuis fin 2010, le papillon a rangé ses ailes et s’active à faire croître Balinea, la start-up que les investisseurs de LaFourchette lui ont confié. “_Ils voulaient développer le modèle de LaFourchette sur un autre secteur très fragmenté et celui de la beauté était idéal. Ils m’ont proposé de lancer Balinea et comme j’adore amorcer des projets j’ai dit oui !_”

Work-addict

En six ans, Valérie Abehsera a propulsé le site Balinea au rang des belles réussites. La start-up croît en continu et revendique aujourd’hui 250 000 clientes, 20 000 réservations par mois et 3 500 partenaires chez lesquels les clients peuvent réserver à toute heure à des tarifs avantageux - instituts de beauté, salons de coiffure, spas et salons de massage. “_Les meilleurs !_” assure la cofondatrice dans son perpétuel sourire. Preuve en est : la non-beauty addict s’octroie désormais deux à trois sessions beauté-soins par mois. Cheveux coupés au millimètre et longs ongles d’un vert anis. “_Seulement dans nos établissements partenaires !_”. Trois levées de fonds - en 2011, 2014 et 2015 -, ont d’ores et déjà prouvé la confiance des investisseurs dans le projet.

À la tête d’une cinquantaine de collaborateurs, Valérie Abehsera est de la trempe des travailleuses. Par pur besoin viscéral. “_En Israël, je me suis rendu compte que le boulot était super important pour moi. Avant cela, je n’avais jamais osé me l’avouer_”. Partie à 27 ans pour fuir une vie toute tracée après des études à l’ESSEC, la brune pense monter un bar sur la plage de Tel-Aviv et/ou trouver un mari pour vivre un doux rêve de princesse… Raté.

Rapidement, il a fallu que je mange donc j’ai postulé dans une agence de pub américaine.” Un mal pour un grand bien. “_En fait, intellectuellement, je n’aurais pas pu ! Faire juste un métier pour faire un métier, j’aurais pété un câble !_”. L’expérience israélienne durera trois ans. “_Je me souviens des premiers mois, je ne parlais pas la langue, je ne connaissais pas telle ou telle actrice pour les campagnes de pub… C’est le principe du : je te jette dans le bain et démerde-toi. Et alors ça, j’adore !_”.

Maman poule

Créer. Si Valérie Abehsera avait un verbe fétiche, ce serait celui-là. L’enfant aimait à écrire des poèmes, la jeune néo-parisienne est tombée amoureuse à jamais du théâtre, la femme a enchaîné les créations de postes et lancements de start-ups. “C’est ça que j’aime avec Balinea : je ne peux pas m’ennuyer, même après six ans. Quand vous êtes fondateur, c’est vous qui injectez le fioul ; donc soit vous laissez rouler soit vous trouvez de nouvelles choses à faire. Nous on a des nouveautés non-stop : on refonte le site, on va refonter l’appli, revoir l’organisation… On revoit tout, tout le temps.” Passionnée mais pragmatique, la Directrice générale assume sans sourciller ses choix, comme celui de n’être finalement pas partie, comme annoncé, à l’international en 2015. “Ce n’était pas le bon moment. Il y avait d’autres choses à faire avant sur la marque : réfléchir à qui on était, à nos valeurs, à notre différenciation…_” Et devenir rentables ? “_Oui ! En 2017, nous sommes en marche vers la rentabilité.”

Tous les soirs, l’entrepreneuse file à 19h30 pétantes et grimpe Montmartre à pieds pour rejoindre ses trois garçons et son mari. Maman poule auto-proclamée, elle les emmène à l’école chaque matin. “Si je ne les vois pas, je suis malheureuse. Je ne peux pas les laisser un seul week-end, c’est impossible ! Le temps passe vite, alors j’en profite.” Chaque heure en dehors du boulot est consacrée à ses hommes ; marche dans Paris, “papouilles” et cuisine au programme. Plus le temps de lire des romans, ni de nager et danser comme avant. “Quatre garçons à la maison et une start-up à développer, c’est sportif ! Balinea c’est bien, c’est la dose de féminité qui vient équilibrer. C’est un peu le quatrième enfant, la fille.” Alors, même en vacances, la maman poule toujours connectée veille à rester à quelques heures de Paris, histoire de ne jamais s’éloigner trop longtemps de la benjamine…

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