Interview | La marque de lingerie Ma P'tite Culotte mise à nu...

19 juil. 2017

4min

Interview | La marque de lingerie Ma P'tite Culotte mise à nu...
auteur.e
Clémence Lesacq Gosset

Editorial Manager - Modern Work @ Welcome to the Jungle

Depuis octobre 2013, Ma P’tite Culotte commercialise une lingerie « aussi sensuelle que drôle ». Un succès en dentelles puisque la petite équipe de cinq a levé deux millions d’euros fin 2016 et compte bien doubler ses effectifs en 2017. On a posé quelques questions plus ou moins culottées à la fondatrice Charline Goutal, histoire de mettre sa tribu à nu.

Les derniers succès ?

« La levée de fonds de deux millions d’euros. Pour le moment, on ne l’a même pas fêtée. Je crois qu’on n’a pas encore réalisé… »

« L’ouverture de notre showroom, le très inspirant 7ème. Un espace totalement novateur qui allie digital et physique, avec une vraie utilisation des cinq sens. Le client doit vivre une aventure complètement folle. »

La pire bourde depuis le début ?

« Avoir parié sur le 100% Made in France. Parce que quand notre atelier principal, situé à Villeurbanne, a fait faillite début 2015 on a failli tomber avec lui. Ça a été hyper compliqué : avec mon associé de l’époque, Laurent, on a dû aller récupérer toute notre matière et nos créations pour qu’elles ne soient pas saisies par huissier. Cette nuit blanche a été une véritable opération commando. Et du coup par la suite on a dû rebrander toute notre marque, qui était positionnée sur le Made in France. Aujourd’hui, moins de 20 % de notre production est faite en France, le reste principalement en Tunisie, puis en Belgique et à l’Ile Maurice. Par contre, 80% de nos matières sont françaises et la création reste 100% française. »

La chanson à mettre en boucle dans les couloirs ?

« “Heaven must be missing an angel” de Tavares ! C’est la musique de la scène du film Charlie’s Angels, quand Cameron Diaz danse dans sa chambre avec une culotte complètement farfelue. Voir ce film a été très important dans ma vie : c’est là que j’ai choisi le nom de « Ma P’tite Culotte » ! »

La parité ?

« On n’arrive pas à recruter des mecs ! On voudrait bien pourtant, mais vu le secteur on attire que des filles… Aujourd’hui on est cinq dans la boîte, et Pierre, le Directeur Général, est le seul garçon. À la fin de l’année on sera une bonne dizaine (on recrute un Styliste, un Community manager, un E-data scientist etc.), et pour le moment il y a très peu de candidatures masculines… »

Vos valeurs ?

« Le PACS : Passion, authenticité, créativité et sourire ! »

Le meilleur jour de la semaine ?

« Tous les jours sont cools chez Ma P’tite Culotte ! (sourire) Moi je dirais le lundi, parce que la semaine recommence, mais il y a aussi le vendredi parce qu’on est tous un peu plus cools. »

Le déclencheur pour Ma P’tite Culotte ?

« J’ai su que je voulais faire de la lingerie quand, pour la première fois, ma mère m’a emmenée choisir mon premier ensemble aux Galeries Lafayette. Par la suite, pour allier mes deux passions, entreprenariat et mode, j’ai fait un double diplôme Essec et stylisme. »

Une personne à qui mettre la culotte ?

« Cameron Diaz ! Avec la première culotte que j’ai imaginée : la Chipie. »

La qualité indispensable pour travailler ici ?

« La rigueur.

Si Ma P’tite Culotte était…

  • Une matière ? « Notre dentelle géométrique. »
  • Un plat ? « Le granola ! Parce que nous sommes tous très différents dans l’équipe, et que le granola est un excellent melting-pot de choses bonnes pour la santé. »

Quid de l’organisation ?

« Plutôt du bas vers le haut. C’est pour cela qu’avec Pierre on a besoin de gens très autonomes. On fait des points réguliers, évidemment, mais je demande à mes équipes de me dire eux-mêmes quand ils ont besoin que l’on échange. Ce n’est pas moi qui vais demander « Tu en es où? » et tout vérifier derrière leur épaule. On fait confiance. Par contre, si je me rends compte qu’il y a un problème, je serais beaucoup plus derrière la personne… »

Une boîte/marque modèle ?

« Made.com. C’est une entreprise créative, qui sait se renouveler. En plus, elle communique bien sans se la péter. C’est inspirant. »

Votre plaisir un peu honteux ?

« On est addict au champagne ! (rires) Il y a toujours une bouteille au frais… »

Le dernier fou rire ?

« Il y en a tout le temps! Dès le matin, c’est par exemple un livreur gêné qui demande: « Heu… C’est bien ici Ma P’tite Culotte ? » »

Le plus beau retour client ?

« Nous avons un couple, la quarantaine, qui est là depuis les tous premiers mois. Et depuis, le mari commande absolument TOUS nos produits ! Même moi je n’ai pas toute la gamme ! Du coup, je leur ai fait faire des articles sur-mesure, et on va les recevoir tous les deux en VIP dès l’ouverture de notre showroom. »

Vos moments de détente ? (à part le champagne !)

« (Rires) Ces derniers temps, avec la levée de fonds, on a été très occupé donc on a eu peu de moments de détente ensemble. Mais à partir du mois de mars, j’organiserai tous les deux mois des surprises pour toute l’équipe ! »

La phrase interdite ?

« Ce n’est pas possible »

Le mot interdit ?

« Insulter les clients. »

Le défaut à bannir ?

« L’irrégularité. »

Sensualité ou humour ?

« Les deux vont ensemble… »

La dernière colère dans les bureaux ?

« J’ai appris qu’on avait laissé en suspens un client pendant dix jours, juste par inadvertance. Ça m’a rendue folle. Pour moi, le client est plus important que tout ! Je peux en faire des cauchemars si un client est insatisfait… »

Une BA?

« Depuis trois ans, en octobre pour le mois contre le cancer du sein, on crée des collections capsules pour l’association Keep a breast. Et pour 2017, on prépare une collaboration avec une nouvelle asso. »

Le quartier qui vous ressemble ?

« À l’origine, on voulait être dans le Marais. Finalement, non seulement c’était très cher mais en plus je pense que c’était un peu trop snob pour nous… On est mieux ici, dans le Silicon Sentier. Ça nous correspond bien : l’esprit startup, pas prise de tête… »

Le prochain pays ?

« On est parti à New York et à San Francisco en mai pour tenter de se lancer là-bas… Mais on continue surtout à se développer en Asie et en Amérique du Sud. Pour le moment, on est en Chine, à Hong Kong et au Mexique via des distributeurs partenaires. »

Le meilleur moyen pour rentrer à Ma P’tite Culotte ?

« Nous faire rire. »

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