Une boîte d'irréductibles salariés : quel personnage d'Astérix est votre collègue ?

23 nov. 2023

5min

Une boîte d'irréductibles salariés : quel personnage d'Astérix est votre collègue ?
auteur.e
Kévin Corbel

Journaliste Modern Work

contributeur.e

Les aventures d’Astérix, en France, ce n’est pas qu’une référence culturelle, c’est une institution. Que l’on soit un aficionado des bandes-dessinées ou bien fan des adaptations (plus ou moins réussies) au cinéma, force est de constater que les personnages de Goscinny et Uderzo traversent les époques. À la rédac’ de Welcome to the Jungle, on n’a peut-être pas le secret de la recette de la potion magique, mais on a imaginé à quoi ressemblerait le village d’irréductibles Gaulois s’il s’agissait d’une entreprise moderne. En attendant la 1257e diffusion de Mission Cléopâtre à la télévision, voici une liste des types de collègues que seraient les personnages d’Astérix sur votre lieu de travail. Attention : toute ressemblance avec des personnes existantes est purement fortuite.

Astérix, le collègue idéal

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Si Astérix n’était pas aussi attachant, vous le détesteriez tant il est irréprochable. Employé du mois pour la 7e fois consécutive cette année, il est aussi le salarié le plus apprécié par ses collègues. En sa présence, vous savez que vous ne pourrez jamais être le personnage principal de l’histoire, car il a tout pour lui et c’en est presque frustrant : il est toujours de bon conseil, aide tout le monde et parvient quand même à finir à l’heure chaque soir. C’est à se demander pourquoi il n’est pas encore passé manager… Astérix, c’est le collègue toujours plus malin que les autres, qu’on envoie dès qu’il y a des accords à négocier avec d’autres entreprises, du coup il est tout le temps en vadrouille aux quatre coins du pays, voir du monde, pendant que la vie suit son cours dans l’open-space. Vous aimeriez le détester, mais il est irrésistible.

Obélix, le collègue un peu naïf, mais attachant

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Intimidant au premier abord, il ne maîtrise pas tous les codes sociétaux, mais sous sa carapace de grand timide se cache un cœur d’or. Une fois sa confiance acquise, il passera son temps à vous parler de son chien, qu’il ramène au bureau dès qu’il peut (et qu’il a en fond d’écran d’ordi, de téléphone et de tablette, évidemment). Très premier degré, l’humour absurde ne fonctionne pas avec lui, ce qui peut occasionner des situations aussi drôles que gênantes. Il a tendance à ramener des plats toujours plus excentriques à la pause du midi ou à préférer la brasserie qui sert des abats au resto de Poke « healthy », ce qui suscite la curiosité de plus d’un collègue et génère un certain nombre de remarques sur son régime… particulier. Mais comme dirait Amonbofis : « Que chacun s’occupe de soi et les hippopotames seront bien gardés ! »

Panoramix, le DRH qui crée du lien

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Recruté pour ses qualités exceptionnelles de cohésion sociale et de résolution des problèmes, ce collègue est tout l’inverse de Toby dans The Office : il est respecté autant qu’il est craint. Ses conseils sont comme de la potion magique pour les équipes, il n’a pas sa pareille pour recruter des éléments prometteurs et nombreuses sont les boîtes concurrentes qui rêveraient de s’offrir ses services… Il est parfois amené à assister à des conférences sur les dernières méthodes RH et il revient avec des concepts (plus ou moins) novateurs. Dans votre esprit, ces réunions ressemblent un peu à l’assemblée des druides dans la forêt des Carnutes. Si vous avez beaucoup à apprendre de lui, attention à ne pas vous le mettre à dos, il vous en coûterait.

Agecanonix, le collègue qui devrait être à la retraite depuis bien longtemps

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Dans l’imaginaire collectif de la boîte, il a toujours été vieux. On dit qu’il aurait commencé à travailler sous Giscard, voire même avant. Vous n’avez jamais osé demander, mais vous n’en doutez pas, à en voir son habitude d’appeler toutes les enseignes par leur ancien nom : « Tiens, voilà 20 francs, tu pourras me prendre un jambon-beurre au Shopi ? », alors que ça fait au moins 15 ans que la supérette du coin est devenue un Carrefour City. C’est le seul qui porte encore des cravates à motifs, ce qui n’est pas sans rappeler les heures de gloire de Caméra Café. Bien sûr, il est également le seul à posséder une adresse e-mail Wanadoo et vous demande encore si c’est vous qui avez pris la photo quand vous lui montrez un meme marrant. Il est attachant et travailleur et vous avez sûrement beaucoup à apprendre de lui, même si vous n’oserez jamais lui demander ses opinions politiques, de peur de briser le mythe.

Assurancetourix, le collègue « musicien »

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Employé modèle le jour, il se transforme en bête de scène à la nuit tombée, pour le meilleur ou pour le pire. Si tout le monde loue son implication au travail et sa bonne humeur, son sens du rythme ne fait pas l’unanimité. Il passe son temps à vous envoyer les liens de ses derniers sons sur Soundcloud et vous n’osez pas lui dire que ce n’est pas trop votre style… D’ailleurs, ce n’est probablement le style d’aucun être humain normalement constitué. Il ne cesse de vous harceler pour venir à son prochain concert d’électro pop jazz indé, « un nouveau concept qui vient d’Estonie » et qui ferait surtout passer Yoko Ono pour une artiste mainstream. Vous l’avez déjà vu - et surtout entendu - sur scène et vous ne souhaitez pas ça à votre pire ennemi. Depuis qu’il s’est proposé de chanter à la prochaine soirée de la boîte, vous envisagez sérieusement de monter une équipe pour le bâillonner dans un coin. Mais au fond, vous l’aimez bien, et puis bâillonner et enfermer quelqu’un, ça reste illégal.

Abraracourcix, le manager un peu paumé

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Il est sympa, quoique parfois grognon, mais souffre d’un manque flagrant d’autorité. Vous avez souvent l’impression que vous pourriez mieux faire son travail que lui, même si vous n’avez pas du tout envie d’être à sa place. Souvent en retrait, il délègue beaucoup (trop ?) de responsabilités à ses équipes et chacun se demande quelles tâches il lui reste à faire. Grand absent des moments de rush, il est en revanche bien présent lors des discours ou des présentations officielles, pour montrer que c’est lui le chef. Malgré les coups de gueule ou les désaccords, ça vous fait toujours plaisir de le voir au traditionnel verre à la fin de la journée. Après tout, même vos amis les plus chers ne vous font pas autant confiance que lui.

Jules César, le PDG de la boîte concurrente

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À la tête d’un empire entrepreneurial qui fait de l’ombre à la boîte dans laquelle vous travaillez, c’est un homme/une femme d’affaires à la réputation de requin. Il est venu, il a vu et il a souvent vaincu. Relativement populaire, vous l’avez notamment aperçu en tant qu’intervenant business sur BFM TV, mais aussi dans Cash Investigation, ce qui n’est pas très rassurant. Tel Voldemort, prononcer son nom dans l’open space est synonyme de regards noirs tant il est craint. Ses méthodes managériales sont révolutionnaires tant elles font tout pour contourner le code du travail. Cela fait maintenant des années qu’il tente de racheter votre boîte, en vain, au point que c’est devenu une blague récurrente entre collègues.

(Caïus) Bonus : Otis, le collègue qui met des tunnels

Personnage culte d’Astérix : Mission Cléopâtre, incarné par Edouard Baer, on retrouve un peu d’Otis dans ce collègue qui a la fâcheuse tendance à vous prendre à parti pour vous raconter sa vie pendant 20 minutes (ressenti 5 heures) en pleine période de rush. Pendant qu’il vous explique les procédés de rénovation du musée de l’Orangerie qu’il a visité le week-end dernier, vos autres collègues vous regardent d’un air compatissant. Vous pouvez lire dans leurs yeux : « Nous aussi on est passé par là… » Vous sortiront-ils de ce tunnel ? Bien sûr que non, ce serait prendre le risque d’y être absorbé à leur tour.

Article édité par Gabrielle Predko, photographie par Thomas Decamps

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