Les 8 choses qu’on ne veut plus voir en entreprise en 2024

04 janv. 2024

5min

Les 8 choses qu’on ne veut plus voir en entreprise en 2024
auteur.e.s
Manuel Avenel

Journaliste chez Welcome to the Jungle

Gabrielle Predko

Journaliste - Welcome to the Jungle

contributeur.e

Nouvelle année, nouvelles résolutions, n’est-ce pas ? La rédaction de Welcome to the Jungle dresse la liste de celles que devraient prendre certaines entreprises et collègues. Histoire de nous libérer de tous ces petits tracas qui nous ont tendus en 2023. Evidemment, on ne mentionne pas les salaires plus élevés, la semaine de 4 jours pour tous, c’est la base.

1. Les phrases passives-agressives

Une main de fer dans un gant de velours. Un bonbon enrobé de sucre cachant en son cœur, un poison. Un boitier DVD des Tuche contenant La Fureur du Dragon. Outre la déception, c’est un peu l’effet produit par une phrase passive-agressive. Les « tu prends ton aprèm ? » qui fusent encore trop souvent quand on décide de lever son auguste séant tout engourdi après une journée passée assis, qui nous heurte en plein coeur au moment de franchir avec allégresse les portes de sortie de l’open-space. Une petite question aux allures anodines mais dont la volonté de détruire son destinataire ne fait aucun doute. On pense évidemment à d’autres classiques prenant parfois l’allure d’une interrogation faussement candide pour appuyer quelque chose que l’interlocuteur sait déjà. Dans la liste des phrases à proscrire, la palme revient à « sauf erreur de ma part » qu’on enseigne désormais dans les dojo et sports de combat. Mention honorable pour « Je crois qu’on ne sait pas bien compris », ou dans la langue de Shakespeare les formules se terminant par « please fix », « merci de gérer » en VF, qui vous remercient à l’avance pour cette demande qui s’apparente à une proposition que vous avez déjà acceptée de remplir, malgré vous. Alors, on arrête. D’avance, merci !

2. Les process de recrutement interminables

En recherche d’emploi, le calvaire peut se trouver dans la gestion de son temps. D’étape en étape, qui aurait cru que ce process de recrutement allait s’étirer en longueur tel un marathon ? Pas vous ! Et c’est sûrement épuisé aux derniers mètres qui vous séparent de la ligne d’arrivée (si vous n’êtes pas tombé en chemin) que vous aurez le fin mot de l’histoire. Oups ! C’est une seconde position. Une petite pause et ça repart pour une autre course… Alors non, on ne veut plus avoir à passer un casting plus sélect qu’à Top Chef ! pour obtenir un poste de chargé de comm’. Apportez-nous le boss final de l’entretien et plus vite que ça !

3. Les collègues qui commentent nos repas à la pause déj’

« Quoi ? Tu vas manger tout ça ? », « Tu ne manges que des graines toi », « Tu sais que dans le Surimi, apparemment il y a des particules intoxifiées de Gérard Depardieu ? » On se calme Martine : chacun son assiette et les poules seront bien gardées. Pour certaines personnes, la nourriture est un sujet assez intime, c’est pourquoi les commentaires sur les repas des autres ne sont pas toujours les bienvenus. Qui vous dit que ce/cette collègue n’a pas des troubles du comportement alimentaire et que la nutrition n’est pas un sujet sensible ? Peut-être aussi qu’il/elle n’a pas les moyens de se payer un poke à 15 euros ? Alors on évite de mettre son grain de sel dans l’assiette des autres.

4. Les team buildings too much

S’il y a bien une chose positive dans les entreprises proches de la faillite, c’est qu’elles ont tendance à faire sauter le team building en premier pour économiser des ronds. Le séminaire, comme tout événement conçu pour être amusant, est souvent enquiquinant. C’est « l’effet Nouvel An ».

D’abord il y a les jours que l’on doit libérer pour ça dans notre semaine, et quand on est du genre soirée en famille ou soirée Netflix plutôt qu’afterwork, ce premier inconvénient d’emploi du temps risque de poser souci. Même si on aime bien nos collègues, on n’a pas forcément envie de les entendre ronfler dans la chambre voisine ou de leur imposer notre mauvaise haleine au petit déj’.

Lors du team building, il y a aussi une grande mascarade. Ce moment où l’infantilisation se travestit en « fun », où l’open space rencontre Frenchy Shore. En gros, on nous demande de faire une course en sac poubelle les yeux bandés pour « travailler la communication avec notre équipe ». Mais pour créer du lien, ne peut-on pas se contenter des boires des coups et papoter en musique ? Attention, tous les séminaires ne sont pas bons à jeter, mais l’organisation mériterait - dans la plupart des cas - de laisser place à plus de spontanéité. Bref, on est pour la disruption et la flexibilisation du team building quoi (oui, vous pouvez nous dire qu’on fait pitié en commentaire).

5. Les « nouveaux » termes pour définir des phénomènes qui ont toujours existé dans le monde du travail

« Quit quiting », « quiet firing » et plus récemment « quiet cutting »… Les médias ne cessent d’inventer de nouveaux mots pour qualifier nos maux au travail (guilty). Maux qui ne datent d’ailleurs pas d’hier puisque le « quiet firing » désigne simplement le fait de faire le minimum syndical au travail (ou le refus de se faire exploiter, selon le point de vue), le « quiet firing » de tout faire pour pousser quelqu’un à la démission, et enfin le « quiet cutting » de placardiser des salariés. Rien de bien nouveau sous le soleil du monde du travail donc, outre ces nouvelles appellations qui perdent tout leur glam’ une fois traduites en français. Et si on cessait de faire de ces souffrances au travail de nouvelles trends ? Alors quiet tout court, please.

6. Les entreprises qui n’ont toujours pas compris que le télétravail ne rendait pas leurs employés moins productifs

Alors que les accords de télétravail négociés pendant le Covid arrivent à échéance, nombreuses sont les entreprises qui sonnent la fin de la récré et somment leurs salariés de revenir au bureau. Si on comprend la nécessité d’entretenir la culture d’entreprise et de favoriser le présentiel pour maintenir le lien social et la confiance entre les salariés, un tel rétropédalage est-il vraiment justifié ? Depuis la pandémie, plusieurs études ont prouvé que le remote ne nuisait pas à la productivité (au contraire). Un rapport du National Bureau of Economic Research publié en janvier 2023 met en exergue que les télétravailleurs dédient même 40% de leur temps de trajet économisé à leur travail… Alors pour conserver notre autonomie, économiser des sous, et gagner en liberté tout en restant productifs, le télétravail n’est-il pas primordial ? N’existe-t-il pas, pour les entreprises, des solutions innovantes pour permettre le travail hybride sans sacrifier leur culture ? Allez, un petit effort !

7. Les bullshit posts sur LinkedIn

🫣Vous savez ce qui est énervant sur LinkedIn ?

🤠 Les posts comme ça, qui nous donne des leçons de vie pseudo révolutionnaires.

Alors okay, l’algorithme LinkedIn semble favoriser ces publications très formatées et on comprend l’appât du buzz. Mais cet égo trip a assez duré. Oui, on tire des leçons de travail intéressantes, oui c’est une bonne chose de les partager à sa communauté, mais sommes-nous obligés de faire des caisses de tout ? De s’afficher en train de pleurer au bureau car « C’est okay d’être vulnérable », de parler de cette fois où on a fait une réunion en faisant un footing (RIP) ? De passer des coups de gueule car les machines à café du bureau sont toujours H.S ? Ou encore de se vanter d’avoir appris le mot « résilience » à son gamin de 2 ans ? Est-il encore possible de s’exprimer sur la plateforme sans le combo accroche / saut de ligne ?

8. Les entreprises qui refusent les congés car « Tu n’as pas d’enfant »

En cette fin d’année 2023, les témoignages de salariés furax qui se sont vus refuser des congés payés car « célibatant » et sans enfant ont envahis les réseaux sociaux. Et on comprend leur rancœur. Pourquoi donc les vies de célibataires seraient moins favorisées ou moins prioritaires ? Pourquoi ces salariés précisément devraient se sacrifier pour leur entreprise et se taper les bureaux vides au mois d’août ou de décembre ? On ne blâme évidemment pas les parents qui bénéficient des avantages proposés par les entreprises, mais plutôt les équipes de managers, de RH ou les CSE qui pourraient se montrer plus considérants, conciliants et veiller à ce que ces petites injustices ne se produisent pas trop souvent.

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