Quand deux entrepreneuses révolutionnent la e-beauté : la success-story Treatwell

14 déc. 2016

5min

Quand deux entrepreneuses révolutionnent la e-beauté : la success-story Treatwell
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Explosion du marché des box, nouveaux prescripteurs beauté, achats cosmétiques en ligne, conseils personnalisés… le secteur de la beauté connaît une profonde révolution. À l’origine de ces nouvelles tendances ? Des entrepreneurs ambitieux voyant dans le digital une opportunité forte : l’occasion d’optimiser l’accès aux produits et aux soins.

C’est le constat fait par Marie et Mallorie, étudiantes à HEC, qui ont eu l’idée de Treatwell (anciennement ZenSoon) à 22 ans. Depuis 4 ans, elles assistent (et contribuent !) au passage de la beauté à la e-beauté. Comment se sont-elles lancées si jeunes dans cette aventure entrepreneuriale ? Quelle est leur vision sur toutes les évolutions qui bouleversent le secteur ? Retour sur l’histoire inspirante de Treatwell!

L’idée | Créer une plateforme digitale pour centraliser l’offre beauté

Mallorie et Marie, 22 ans toutes les deux, se rencontrent en 2012 sur les bancs d’une école de commerce. Elles se rendent vite compte que la finance les intéresse moyennement, et cherchent un domaine qui aurait du sens. Et un jour, l’idée naît : « On s’est rendues compte que c’était toujours compliqué de trouver un coiffeur ou un institut de beauté sur Internet, racontent-elles. Les rares fois où l’on cherchait, on passait toujours des heures à regarder sur Google, à ne jamais trouver des informations claires et précises. Il n’y avait pas de cartes de prix, pas de photo… » Elles imaginent donc ZenSoon, une plate-forme de réservation en ligne centralisant toute une sélection de professionnels de la beauté et du bien-être classés géographiquement. Le consommateur moyen étant de plus en plus impatient, le succès est rapidement au rendez-vous : « Quand tu cherches à te faire épiler, par exemple, tu veux un rendez-vous pour la journée ou le lendemain, pas dans un mois, » explique Marie. « Et tu veux également au plus proche de chez toi. »

En juin 2015, ZenSoon rejoint le groupe britannique Wahanda, devenuTreatwell, combinaison des terme britanniques « treat » (traiter) et « well » (bien), une invitation à prendre soin de soi qui s’inscrit dans la tendance des plates-formes de réservation en ligne, très populaires chez les plus jeunes générations. « Qui, parmi les gens de notre génération, pense à appeler directement un hôtel pour réserver une chambre ? Les seuls personnes qui nous disent oui sont celles de plus de 75 ans ! »

Le quotidien | Chercher, rencontrer et recenser les meilleurs établissements beauté

La démarche des filles part d’une simple question : quelle est la bonne adresse de quartier que je recommanderais à une copine ? « On fait un travail de veille constant pour voir les instituts sympas, les nouveautés beauté, les endroits tendances… » Et c’est là que le duo se démarque de la concurrence : « Quoi qu’il arrive, on va toujours se déplacer pour aller visiter les locaux, vérifier qu’ils répondent bien aux normes de qualité, de propreté, d’accueil… et surtout parler avec le responsable de l’établissement, comprendre ses besoins. A partir de là on lui propose une solution vraiment dédiée : le but est de lui apporter de la visibilité, des nouveaux clients, remplir son calendrier, lui donner des outils… On va vraiment adapter nos solutions à ses demandes. » Une combine qui marche : Treatwell compte 25 000 établissements partenaires en Europe, dont 1 500 en région parisienne.

Mais au-delà du côté business, rencontrer les professionnels est un aspect humain qui tient à cœur au duo : « Ca fait des années que l’on travaille avec la plupart de nos partenaires, raconte Marie. Un des partenaires avec qui ça marche le plus – un de nos chouchous ! - a été signé par Mallorie et moi il y a quatre ans et demi ! » Ceci rejoint l’univers global de Treatwell, où la bonne ambiance règne : « On a une culture d’entreprise très forte chez Treatwell : c’est hyper important pour nous de maintenir un esprit startup, mais un esprit startup cool. C’est l’ambiance de la boite, mais aussi dans notre relation avec les instituts ! Et c’est un gage de qualité pour nos clients finaux ! »

L’ambition | Avoir la conviction que le secteur de la beauté devait évoluer

Les deux entrepreneurs se sont lancées dans l’aventure alors qu’elles étaient encore sur les bancs de l’école. Quand on leur demande si leur âge leur a déjà posé problème, les deux amies se regardent : « Tu as l’air de vouloir répondre non, alors que moi je voulais dire oui ! » dit Marie à son associée en riant. « Ce n’est pas que ça a posé problème, mais c’est clair qu’il y avait des a priori. Ce cliché des deux nanas de 22 ans, voulant travailler dans la beauté. » « Mais on n’en a pas vraiment souffert, poursuit Mallorie. On a joué sur le fait que oui, on était des filles de 22 ans, mais on avait un projet qui tenait la route, avec une croissance mensuelle de 30% dès nos débuts, avec 300 premiers partenaires signés nous-mêmes. On a mis les mains dans le cambouis, on a levé des fonds, on a rallié des investisseurs à notre cause. On a annoncé la couleur! Je pense que les gens n’investissent pas tant dans le projet que dans les personnes qu’ils ont en face d’eux. Ils ont vus qu’on était motivées, et ils ont cru en nous : on a récolté 325 000 euros en levée de fonds. » Les deux sont d’accord sur le fait que l’expérience d’entreprise fait aussi mûrir très vite : « Psychologiquement et physiquement, ça a été les montagnes russes, et on a tenu bon. On a eu la chance de trouver le bon filon sur le bon marché au bon moment, mais c’est aussi beaucoup de travail et du flair. »

L’équipe | Une relation forte et équilibrée entre 2 entrepreneuses

Au cœur de l’histoire Treatwell reste la relation entre les deux jeunes filles. En interview, elles sont pleines d’humour et de petites vannes, se taquinant comme un vieux couple. Et pourtant il n’en était pas de même aux débuts de Treatwell : les deux amies se sont lancées dans l’aventure ensemble seulement quatre mois après leur rencontre. « Notre amitié s’est construite au fil des mois, des aventures, des emmerdes… » se souvient Mallorie. « A un moment, on passait clairement notre vie ensemble ! Je n’habitais pas à Paris, donc j’étais constamment chez Marie. Il y a une belle amitié qui s’est créée – plus qu’une amie, c’est devenu comme un membre de ma famille ! » Contrairement à une amitié de longue date, les deux jeunes filles se sont découvertes au fur et à mesure que le projet avançait : « Notre force, c’est l’équilibre, précise Marie. On a des profils plutôt similaires en termes d’études, mais nous sommes très différentes au niveau du tempérament et de la manière de travailler. On se fait progresser, on prend les qualités l’une de l’autre et on s’entraide beaucoup. On connaît par cœur l’autre, on devine ses réactions 100 mètres à l’avance - j’ai l’impression qu’on est mariées ! »

L’avenir | La beauté : un secteur très prometteur, grand public et en plein essor

Si Marie et Mallorie n’étaient pas a priori particulièrement attirées par la beauté de base, elles avaient remarqué que c’était un secteur dont l’image était en cours d’évolution. « Avant, se faire masser ou s’occuper de soi était considéré comme un truc de riche, ou de personne superficielle, » explique Mallorie. Mais de fil en aiguille, le bien-être est devenu un besoin au quotidien. Notre devoir aujourd’hui est de répondre à ce besoin élémentaire, pour éviter les burnout, les maladies liées au stress, l’épuisement… Aller se faire masser, prendre un cours de yoga, booker un soin du visage où l’on se fait papouiller – on décroche, on se fait chouchouter et ça nous apaise. » Une idée qui résonne particulièrement bien parmi les femmes de 20-45 ans, cible de choix de Marie et Mallorie : « On répond aux besoins d’une clientèle assez jeune, citadine, bossant en open space et n’ayant pas le temps de prendre soin d’elle, » souligne Marie. Mais pas que ! « 30% des internautes sur notre site sont des hommes. C’est un angle d’attaque clair dans les prochains mois. Les hommes s’occupent de plus en plus d’eux, mais jamais ils ne le diront. Il y en a peu qui l’assument, alors que beaucoup d’entre eux mettent de la crème, ou aimeraient se faire masser mais n’osent pas. On se demande comment innover sur ce marché un peu timide. »

Affaire à suivre !

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