En Allemagne, des femmes réclament que le travail domestique soit rémunéré

« Les parents règlent les comptes du corona » : telle est la devise des mères de famille qui ont réclamé au mois de mai que leurs tâches domestiques soient désormais rémunérées à leur juste valeur. Peu de temps après la fermeture des écoles en Allemagne, de nombreuses militantes à l’initiative de ce mouvement ont ainsi publié sur les réseaux sociaux leurs factures, qu’elles ont ensuite adressées aux autorités publiques. Le but ? Calculer le coût du travail domestique, et ce, rien que pendant la durée du confinement. Non seulement le montant total de ces factures s’élève à une dizaine de milliers d’euros en moyenne par mère de famille, mais il met également en lumière un manque de reconnaissance flagrant à l’égard d’un travail invisible, encore trop souvent oublié.

Une revendication d’autant plus forte lorsqu’on sait que les femmes auraient été nettement plus touchées par la crise sanitaire que les hommes, selon l’étude de l’INED publiée mardi 6 juin sur l’impact du covid-19 sur la vie des Français. En effet les inégalités entre les hommes et les femmes aurait largement accru pendant la pandémie, dans la mesure où ces dernières ont vu leur charge domestique fortement augmentée en raison du confinement. L’enquête révèle notamment qu’entre le 30 avril et le 4 mai, 1 femme sur 3 aurait arrêté de travailler pour se concentrer sur les tâches ménagères et de l’éducation des enfants, contre 1 homme sur 4. En 2010 l’Insee avait déjà établi que ce travail invisible était évalué à 60 milliards d’heures de travail en France sur l’année, ce qui représentait 33% du PIB du pays. Dix ans plus tard, est-il temps de rétablir un équilibre ?

Suivez Welcome to the Jungle sur Facebook, LinkedIn et Instagram ou abonnez-vous à notre newsletter  pour recevoir, chaque jour, nos derniers articles !

Photo d’illustration by WTTJ