Postuler pour une mobilité interne : 8 conseils pour tirer son épingle du jeu

15 juin 2023

4min

Postuler pour une mobilité interne : 8 conseils pour tirer son épingle du jeu
auteur.e
Daphnée Breytenbach

Journaliste freelance

contributeur.e

En poste dans une entreprise qui vous plaît, vous pouvez avoir envie de voir votre carrière évoluer ou aspirer à un changement dans votre routine professionnelle. Si, aller voir ailleurs est l'une des solutions qui s'offrent à vous, pourquoi ne pas vous positionner en interne, sur une annonce qui vous attire ? Si cette dernière en vaut la peine, alors quelques règles sont à respecter pour mettre toutes les chances de votre côté. On vous explique comment bien postuler à une mobilité interne !

Postuler en interne est une démarche un peu particulière. En effet, vous connaissez les codes et la culture de l’entreprise, vos collègues, vos managers et vos RH connaissent vos compétences… Votre candidature a donc une énorme valeur ajoutée potentielle. D’ailleurs, 81% des recruteurs estiment que les mobilités internes améliorent la fidélisation, 69% que cela accélère la productivité et pour 63%, ces embauches maison, accélèrent le processus de recrutement, d’après une enquête Linkedin. Mais malgré cette forte conviction, seulement 5% des recrutements dans les entreprises en 2019 étaient issus de la mobilité interne, d’après une étude de rémunération nationale de Hays. À vous, donc, de soigner votre candidature pour vous donner les moyens de réussir.

1. Renseignez-vous avant de postuler

Première règle : être tout à fait sûr de soi. Et pour cause, en fonction des entreprises, postuler en interne peut être délicat. La mobilité interne, si elle peut être bienvenue dans le cadre d’une évolution pyramidale, est souvent plus mal perçue si elle se fait dans le cadre d’un changement de département ou d’équipe. Le salarié “déplacé” est en effet vu comme une lourde perte pour l’équipe dont il est enlevé. D’autant plus qu’à ce jeu de chaises musicales, il sera finalement nécessaire de combler son poste, si le transfert abouti. Avant toute chose, donc, renseignez-vous. Les mobilités internes sont-elles fréquentes dans votre société ? Bien perçue par votre patron ? Soyez sûr, également, que le poste qui vous fait de l’œil répond à vos attentes et que vous avez les compétences pour remplir à bien les missions qui se présenteront à vous. Faites également une petite enquête auprès de vos collègues ou de la personne en poste, pour recueillir un maximum d’informations : l’ambiance dans le service, le rythme de travail ou encore les attentes des dirigeants… Plus vous en saurez, mieux vous vous préparerez !

2. Rédigez une lettre et mettez à jour votre CV

Être déjà dans l’entreprise ne vous dispense aucunement de présenter une candidature structurée et détaillée. Pour ce faire, mettre à jour votre CV et peaufiner votre lettre de motivation est essentiel. Ces deux documents devront mettre en lumière votre parcours, vos motivations mais aussi la plus-value que vous apportez à l’entreprise dans votre poste actuel. Soyez précis : tâches au quotidien, missions menées à bien, motivation de votre candidature… En postulant en interne, vous devez vous mettre dans le même état d’esprit qu’un candidat lambda, car votre candidature sera traitée comme telle. Vous aurez de nombreux concurrents en face de vous, y compris d’autres candidats internes, et rien n’est joué à l’avance.

3. Préparez minutieusement votre entretien

Postuler en interne, c’est potentiellement se retrouver dans une situation où l’on passe un entretien d’embauche devant une personne que l’on connaît bien. On s’efforce de mettre cet aspect de côté et de monter sur le ring comme face à un inconnu… Bien sûr, le ton adopté dépendra du degré de proximité d’avec la personne qui vous reçoit, mais efforcez-vous en tout état de cause de rester le plus professionnel possible. Surtout, préparez-vous avec le plus grand sérieux et n’hésitez pas à mettre en avant vos qualités et vos réussites dans l’entreprise, même si vous n’êtes pas un inconnu pour le recruteur. Cela témoignera de votre motivation et de la modestie avec laquelle vous entreprenez cette démarche.

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4. Soyez transparent… Ou presque !

Avant de postuler en interne, informer votre supérieur hiérarchique est essentiel. S’il l’apprenait par une autre personne, il pourrait se sentir trahi et cela fragiliserait votre position dans l’entreprise. Par ailleurs, s’il est satisfait de votre travail, cela vous permettra de lui demander s’il lui est possible d’appuyer votre dossier. En revanche, vous n’êtes pas obligés de partager votre démarche à tous vos collègues. Mieux vaut éviter de susciter jalousie ou bruits de couloir inopportuns…

5. Sollicitez des recommandations

Pensez à votre réseau et impliquez les collaborateurs clés en obtenant des recommandations. Comme pour une candidature externe, les recommandations sont essentielles pour solidifier votre profil et séduire les recruteurs. Dans le cas d’une mobilité interne, si on évite bien sûr de solliciter ses potentiels concurrents, trouver le moyen de faire valider ses compétences par une personne travaillant avec vous peut changer la donne. On favorise son supérieur hiérarchique ou un confrère plus élevé dans la hiérarchie, après s’être assuré qu’il voit votre candidature d’un bon œil et a le désir de vous aider.

6. Ne négligez pas la concurrence

Pour les recruteurs, opter pour un candidat interne n’est pas toujours la meilleure solution. En effet, recevoir des candidatures de l’extérieur, c’est aussi se donner la possibilité de rencontrer des profils motivés, avec un regard neuf et des expériences différentes, ce qui peut constituer une vraie valeur ajoutée. Évitez, donc, de partir gagnant d’avance et présentez votre candidature avec sérieux et humilité. Par ailleurs, il est tout à fait possible que vous vous retrouviez en compétition avec certains de vos confrères. Dans ce cas, restez philosophe et ne gardez pas de rancune si vous n’obtenez pas le poste, d’autres occasions se présenteront. Attention : être motivé pour évoluer ne doit pas vous conduire à critiquer ou dénigrer votre poste actuel, puisque vous resterez dans l’entreprise quoi qu’il arrive.

7. Restez motivé

Attention, se projeter sur une évolution ou un changement de poste en interne ne doit surtout pas vous démobiliser dans le cadre de vos fonctions actuelles. Au contraire, même : soyez particulièrement vigilants avec vos résultats, ils risquent d’être passés à la loupe par les recruteurs ! N’oubliez pas que jouer sur les deux tableaux, celui du salarié et celui du candidat, peut être antithétique et qu’il vous revient de gérer au mieux cette dualité là.

8. Transformez un potentiel refus en positif

Vous n’êtes pas choisi ? Ne le prenez pas personnellement. De nombreux critères peuvent expliquer cette décision et votre position au sein de l’entreprise peut vous permettre d’interroger les recruteurs pour comprendre leur choix. L’occasion, pour vous, de travailler votre employabilité et d’améliorer vos candidatures futures. Évitez de cultiver une frustration, cela pourrait compliquer vos relations avec vos collègues et nuire à votre bien-être professionnel. Et n’oubliez pas que désormais, vos managers ont une nouvelle image de vous : celle d’un salarié qui ne reste pas dans sa zone de confort et souhaite progresser au sein de l’entreprise. De quoi voir le verre à moitié plein et se remotiver pour la suite !

Pour conclure, ayez en tête que changer de poste en interne est souvent synonyme d’une progression en termes de missions et de rémunération, quand partir ailleurs ne vous offre pas toujours les mêmes garanties. C’est aussi faire le choix de la sécurité, puisque vous connaissez votre société, sa culture, ses codes et son activité… Et vous avez raison : l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs.

Photographie par Thomas Decamps, articlé édité par Manuel Avenel

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