Les news pour briller à la machine à café le 16 avril 2020

16 abr 2020

9 min

Les news pour briller à la machine à café le 16 avril 2020
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Elise Assibat

Journaliste - Welcome to the Jungle

Romane Ganneval

Journaliste - Welcome to the Jungle

Parce qu’on sait à quel point le confinement lié à la crise du coronavirus bouscule notre quotidien et qu’il est difficile de s’y retrouver dans toute l’information que nous consommons et les ouï-dire, la rédaction de Welcome to the Jungle vous livre chaque semaine les dernières actualités chaudes du monde du travail, quelque peu bouleversé. Et n’oubliez pas de prendre soin de vous !

LES DERNIÈRES NEWS

Les Français prêts à changer leurs habitudes sociales au travail

Depuis plus d’un mois, l’épidémie de coronavirus bouleverse nos comportements sociaux. Dans la queue de la boulangerie, dans les supermarchés, dans le bureau de poste, et même dans la rue, les Français se tiennent à distance le plus possible. Un changement qui, semble-t-il, ne sera pas temporaire puisque selon un sondage réalisé début avril par QAPA, plateforme de recrutement d’intérimaires, 63% des actifs estiment que la crise sanitaire va profondément modifier leurs habitudes au travail.

Ainsi, à la fin du confinement, 72% des salariés interrogés souhaiteraient s’abstenir de faire la bise à leurs collègues au travail. Dans le détail, l’étude révèle qu’un tiers d’entre eux ne le faisait déjà pas avant la crise sanitaire, mais aussi, que 38% des sondés qui étaient adeptes de cette pratique sociale vont tout simplement y renoncer, un chiffre qui monte à 44% pour les femmes. La poignée de main en revanche semble faire un peu de résistance à la crise du coronavirus : 66% des hommes interrogés disent qu’ils vont continuer à serrer la main à leurs collègues de travail, idem pour 42% des femmes.

Autre changement de taille : ces dernières semaines les Français seraient aussi devenus plus suspicieux des infections et des contaminations sur le lieu de travail. Les femmes seraient davantage soucieuses du bien-être d’autrui puisqu’elles sont 57% à déclarer vouloir rester chez elles en cas de maladie contre seulement 39% des hommes. À l’inverse, les salariés préfèrent que leurs collègues rentrent chez eux s’ils se sentent fiévreux. C’est en tout cas ce que déclarent 66% des hommes et 83% des femmes interrogées dans cette étude. Pour le moment, il ne s’agit que de projections qui restent encore à confirmer, mais une chose est sûre : le câlin collectif ne sera pas de mise à la rentrée !

En Espagne, certains salariés reprennent doucement le chemin du travail

Après deux semaines de confinement très strict, où seules les activités essentielles (l’alimentation, la santé et l’énergie) étaient autorisées, une partie des Espagnols ont repris le chemin du travail ce lundi 13 avril. Ces salariés qui exercent principalement dans les secteurs de la construction et de l’industrie ont reçu des masques pour se protéger avant de se rendre sur leur lieu de travail et d’utiliser les transports en commun. Même si les autorités de santé du pays estiment que le pic de la crise du coronavirus a été dépassé dans le pays, depuis les 950 morts enregistrés le 2 avril, pas question d’accélérer le déconfinement. « On peut se rendre au travail uniquement s’il est autorisé et si le télétravail est impossible », a précisé en début de semaine le ministre de la Santé, Salvador Illa. Ainsi, pour le moment, seules les entreprises qui ont pu mettre en place des mesures sanitaires pour protéger leurs salariés ont été autorisées à réouvrir.

Aujourd’hui encore, la plupart des Espagnols restent soumis à un confinement plus strict que sous nos latitudes. Les personnes qui ne sont pas employées dans les secteurs prioritaires sont uniquement autorisées à sortir pour acheter à manger, se rendre à la pharmacie ou pour très brièvement promener leur chien. Selon les données officielles, « le niveau de confinement des foyers est très élevé, près de 67% des citoyens espagnols ne sortent pratiquement pas », a déclaré le ministre des Transports, José Luis Abalos. Le message du ministre de la Santé est clair : « Nous n’avons commencé aucune phase de désescalade et nous n’avons pas mis fin aux restrictions de circulation des personnes ! » La prudence est de mise dans le deuxième pays européen le plus endeuillé après l’Italie, avec plus de 18 000 morts…

Travailler plus après le confinement ? Le Medef prié de refermer le débat

Alors que 8,4 millions de Français sont au chômage partiel, dans un entretien au Figaro publié samedi 11 avril, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux a déclaré qu’il faudrait « bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés, des congés payés pour aider la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, le retour de la croissance. » Le patron des patrons justifiait son propos ainsi : « l’important, c’est de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d’effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020 », déjà évaluées à 8% du PIB français. Très vite, cette déclaration a déclenché un tollé. « Cette proposition de travailler plus, c’est totalement indécent », s’est insurgé dimanche, Laurent Berger, le chef de file du syndicat CFDT. Pour lui, les travailleurs sont déjà en train de « payer le coût de cette crise ». De son côté, Yves Veyrier, secrétaire national de Force ouvrière, estime que cette déclaration est « choquante et déplacée » surtout que « beaucoup de salariés sont mobilisés toute la journée, notamment dans le secteur de la santé. » La priorité doit être de « s’assurer que toutes les conditions de garanties de la santé des salariées sont assurées », a-t-il ajouté.

Mardi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire a qualifié la proposition du Medef de « drôle d’idée » et n’a pas voulu soutenir l’idée d’une modification à court terme du temps de travail. Face à l’hostilité des syndicats et de certains membres du gouvernement, le président du Medef a finalement souhaité refermer le débat sur l’allongement du temps de travail après le confinement mardi après-midi. Une augmentation du temps de travail « ne peut se faire que dans le dialogue social avec les syndicats : j’ai lu leur réponse, donc le débat est clos d’une certaine manière, puisqu’ils ont tous répondu plus ou moins fortement qu’il n’en était pas question », a expliqué Geoffroy Roux de Bézieux sur Europe 1, ajoutant « l’esprit qui doit nous animer, c’est l’esprit de rassemblement, de consensus large, de refondation et il doit commencer par une approche globale. Ensuite, on verra comme ça se décline. » Affaire à suivre.

Une prime de 1500€ pour les soignants

Le Conseil des Ministres s’est réuni hier pour dévoiler son plan d’urgence économique et a ainsi annoncéune prime de 1 500 € à destination du personnel soignant « en première ligne jour et nuit », selon notre premier ministre. Cette prime sera versée en priorité aux infirmières et médecins exerçant dans les départements français les plus touchés par le Covid 19, mais également à tous ceux ayant mis leurs services à disposition des malades jusque là. L’ensemble des soignants français présents dans les zones les moins touchées par la maladie n’est pas en reste non plus puisque ces derniers recevront eux aussi une prime de 500€. À noter également qu’à chaque prime s’ajoute une majoration de 50%, sans fiscalité, des heures supplémentaires.

Les mesures d’urgence et les dépenses liées à la santé pour lutter contre l’expansion du coronavirus devraient donc donc coûter à l’Etat près de 8 milliard d’euros. Un moyen, non seulement d’encourager les infirmières et les médecins à rester mobilisés au front durant les semaines à venir, mais évidemment aussi un geste pour saluer leur investissement héroïque de ces derniers temps…

LES GOOD NEWS

En cette période difficile où nous sommes assaillis d’informations anxiogènes, où nous comptons chaque jour les morts du coronavirus, la rédaction de Welcome to the jungle a fait le choix de vous parler aussi de ce qui allait bien. C’était presque mission impossible mais nous avons réussi à trouver : des initiatives citoyennes et solidaires, mais aussi des découvertes porteuses d’espoir.

3 bonnes nouvelles pour les apprentis et alternants

Alors que la fin de l’année 2019 s’annonçait comme l’une des plus massive en terme d’apprentissage. La France comptant alors 485.000 apprentis à son actif, mais la crise sanitaire a considérablement ralenti - si ce n’est totalement stoppé - cet essor historique. Elle a en effet fortement impacté les possibilités de recherche de contrats, réduisant par la même occasion les opportunités de travail à destination des apprentis. Mais pas de panique, le gouvernement a récemment mis à disposition des mesures d’urgence pour venir en aide à ce secteur florissant. Tour d’horizon des bonnes nouvelles :

  1. Tout contrat d’apprentissage et de professionnalisation en cours pourra être prolongé afin de finir sereinement sa formation le temps initialement prévu. Autrement dit, le temps passé chez soi n’est pas perdu, il sera simplement reporté au-delà du confinement pour garantir ladite formation dans son intégralité. À noter toutefois que cette mesure prend effet, si et seulement si, le contrat devait se terminer entre le 12 mars et le 31 juillet 2020.

  2. Au vue du peu d’offres de formations qui se bousculent actuellement sur le marché, chaque apprenti dispose désormais de trois mois supplémentaires pour rechercher un contrat d’alternance, au lieu des trois mois réglementaires. Un moyen, donc, de mettre toutes les chances de leur côté pour leur assurer un contrat malgré les circonstances exceptionnelles

  3. Les apprentis dans un organisme d’accueil mis au chômage partiel conservent leur rémunération légale telle quelle. Concrètement cela signifie que leur salaire demeure quasi intact dans la mesure où l’indemnité de l’activité partielle des salariés en alternance est préservée.

Les Français prennent goût au télétravail

Alors que la France entame sa cinquième semaine de confinement, de nombreux Français se seraient habitués à leurs nouvelles habitudes de travail. En effet, près de 62% d’entre eux qui espèrent faire perpétuer le télétravail après le confinement, selon une étude de Deskeo. Un chiffre qui contraste avec un autre sondage du même groupe, qui révélait que 76% des français regrettaient leurs lieux de travail.

Non seulement le télétravail semble agir de manière non négligeable sur le moral des français, mais en plus, grand nombre d’entre eux lui trouvent des vertues de productivité inégalable. De quoi questionner l’avenir des bureaux et des open-space, jusque là profondément ancré dans le quotidien des français… Car si cette expérience se révèle être un succès, elle remet en question la manière dont l’espace de travail a été pensé jusque là. Reste à savoir si les entreprises accepteront ces nouvelles manières de faire, encore trop peu répandues à l’échelle du pays… De nombreux Français semblent en douter puisque 36% des personnes interrogées envisagent d’ores et déjà un avis défavorable de la part de leurs employeurs. Le télétravail forcé va-t-il nous inciter à repenser l’avenir du travail ? Un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour les Français ?

Les proches de personnes vulnérables peuvent désormais bénéficier d’un arrêt-maladie

Les parents d’enfants qui doivent assurer l’école à la maison, les personnes à la santé fragile qui ne peuvent pas télétravailler et… les personnes obligées de travailler et qui vivent avec une personne vulnérable, peuvent désormais obtenir un arrêt de travail pendant toute la durée de la crise sanitaire ! Concernant cette dernière catégorie de salariés, le gouvernement comble enfin un flou juridique. Cela concerne ceux qui vivent avec une personne fragile et dont l’emploi ne permet pas de passer au télétravail, mais aussi ceux qui ne sont pas auchômage partiel et qui devaient jusqu’à présent se rendre sur leur lieu de travail. En d’autres mots, les salariés qui pouvaient potentiellement contaminer des proches à la santé fragile, avec les conséquences que l’on peut imaginer.

Pour bénéficier de cet arrêt de travail exceptionnel, il suffit de le demander à son médecin traitant, ou à n’importe quel autre médecin de ville, assure l’Assurance maladie. L’arrêt de quinze jours sera renouvelable jusqu’à la fin du confinement et comme pour toutes les autres catégories de salariés arrêtés, le délai de carence ne sera pas appliqué. Côté salaire, l’employé sera payé 50% de son salaire brut par la Sécurité sociale et l’employeur devra compléter d’au moins 40%, ce qui permettra à la personne arrêtée de conserver 90% de ses revenus, à condition tout de même d’avoir un an d’ancienneté. Selon le Haut Conseil de la santé publique, les personnes vulnérables sont celles âgées de plus de 70 ans, des patients aux antécédents cardiovasculaires graves, ceux qui ont une maladie chronique respiratoire, une insuffisance rénale, les diabétiques insulinodépendants, malades du cancer sous traitement, les personnes souffrant d’une forte obésité, les femmes enceintes à partir du troisième trimestre… La liste complète est à retrouver ici.

Des imprimantes 3D au service du médical

Le Président Emmanuel Macron l’a déclaré il y a quatre semaines maintenant : « nous sommes en guerre », et l’énergie qui se déploie chaque jour un peu plus sur l’ensemble du territoire français, dans l’optique de combattre le coronavirus, semble véritablement nous le confirmer aujourd’hui. Si de nombreuses entreprises ont elles aussi rassemblé tous leurs efforts dans cette lutte sanitaire, ce sont dorénavant les start up spécialisées dans la création d’imprimantes 3D qui se mobilisent pour venir en aide aux personnels soignants ! L’idée est simple et pourtant immensément pratique : détourner l’usage premier de ces imprimantes en trois dimensions pour fabriquer des équipements à destination de nos médecins et infirmiers des unités Covid et des services de réanimation. À savoir, des éprouvettes de test de dépistage jusqu’aux visières de protection en passant par des pièces pour respirateurs portables de secours…

Si les exemples ne manquent pas, nous pouvons citer celui de l’entreprise niçoise Volumic, habituellement spécialisée non pas en impression 3D mais bien dans la fabrication de ces machines aujourd’hui si précieuses. Il n’aura alors pas fallu beaucoup de temps avant que les fondateurs répondent présent face aux nombreux besoins hospitaliers et réorientent leur activité dans le but de produire désormais près de 10.000 éprouvettes par semaine. De quoi rallumer la flamme de l’optimisme pour les plus cyniques d’entre nous…

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Photo d’illustration by WTTJ

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