Devenus féministes grâce au travail, trois mecs prennent la parole

08 mars 2022 - mis à jour le 01 mars 2022

12min

Devenus féministes grâce au travail, trois mecs prennent la parole
auteur.e.s
Thomas Decamps

Photographe chez Welcome to the Jungle

Gabrielle Predko

Journaliste - Welcome to the Jungle

« Non mais ça va, aujourd’hui, l’égalité hommes/femmes, elle existe déjà… », « Moi je suis très respectueux des filles hein… Bon ça m’arrive de faire des blagues pour faire le macho mais ce n’est pas bien méchant… », « Bientôt, nous les mecs, on pourra plus rien dire de toute façon… » Vous avez certainement déjà entendu ce type de phrases de la bouche d’un·e collègue. Ou peut-être les avez-vous déjà prononcées vous-même ?

Aujourd’hui, beaucoup d’hommes ont encore des difficultés à s’affirmer féministes, en particulier dans le monde professionnel. Si en 2019, d’après un sondage BVA, ils étaient 1 sur 2, seulement 34% d’entre eux assumaient cette prise de position au travail, ce lieu où l’on a tendance à éluder certains sujets jugés trop “sensibles”. Inégalités salariales, d’accès à des postes hiérarchiques, sexisme ordinaire… Le travail serait pourtant un lieu assez favorable pour reconsidérer ses positions sur le féminisme. Adrien, Axel et Yohan en ont fait l’expérience. Plus ou moins sensibilisés à ces problématiques à l’origine, le travail a révélé certaines injustices à leurs yeux et leur a parfois permis de changer leur attitude. Aujourd’hui, ils se disent féministes. Alors forcément, on a voulu en savoir plus…

Le travail, un lieu idéal pour prendre conscience des inégalités et du sexisme ?

À l’heure où le débat public est de plus en plus animé par des problématiques féministes avec #MeToo ou encore avec le puissant témoignage d’Adèle Haenel par exemple, la lutte pour le respect des droits des femmes est devenu un réel sujet dans la sphère professionnelle… Le travail est une version miniature de la société, où seul le consensus, la diplomatie et le respect garantissent une bonne entente entre les salariés. Des comportements excluant, comme le sexisme, dénotent donc très rapidement. Si l’entreprise n’est, bien sûr, pas l’unique lieu permettant d’identifier les inégalités persistantes entre les hommes et les femmes, elle serait un terreau particulièrement favorable à la prise de conscience.

Yohan, vendeur, a grandi entouré de femmes, féministes qui plus est : « Ma mère est d’origine mauricienne et la place de la femme est très importante dans sa culture. J’ai aussi eu la chance d’avoir une grand-mère qui, déjà à son époque, était militante féministe. J’étais donc déjà assez sensibilisé au féminisme en rentrant dans le monde professionnel. » Pourtant, pour ce jeune parisien, c’est au travail que les inégalités hommes/femmes, dont il avait déjà conscience, lui ont réellement sauté aux yeux.

Axel, photographe, ne s’est, quant à lui, pas beaucoup posé de questions à ce sujet… jusqu’au début de sa carrière professionnelle : « Avant de travailler, je ne me suis jamais questionné sur mon comportement envers les filles. Je ne pensais pas être particulièrement macho mais c’est vrai que je ne m’interrogeais pas particulièrement. C’est en rentrant dans le monde professionnel que j’ai commencé à percevoir des inégalités et donc à faire attention à ce que je disais et à la manière dont le je disais, notamment avec les femmes, car c’est une sphère où il y a des codes précis et où on attend de toi une certaine formalité… »

Même son de cloche chez Adrien, journaliste et rédacteur en chef, pour qui le travail a été un déclencheur dans sa prise de conscience : « Avant de commencer à travailler, j’avais quelques notions de féminisme mais elles étaient très limitées. Dans ma vie perso, j’ai toujours vécu un peu “en meute”, où l’humour était très macho. Si j’ai eu cette prise de conscience féministe, ce n’est pas grâce à l’opération du Saint-Esprit. C’est parce qu’au boulot, j’ai pris des claques, et parce qu’il y a eu des nanas qui ont eu les ovaires pour me dire que j’allais trop loin parfois… »

Mettre le doigt sur le sexisme ordinaire : quels sont les déclics chez les hommes ?

“Se prendre des claques” : ça fait mal, mais ça fait cogiter

Pour Adrien, en tout cas, c’est ce qui a fonctionné. Jeune journaliste, il fait son nid dans une rédaction où il est entouré de femmes… « Pendant les pauses, ça m’arrivait de faire quelques vannes pour taquiner mes collègues. En fait, je crois que j’étais assez intimidé par la gente féminine alors l’humour, c’était un peu ma façon de briser la glace. Et puis j’avais un peu l’esprit de provocation à l’époque… J’ai eu de la chance car mes collègues m’avaient un peu “à la bonne”. On me voyait comme le “petit jeune” un peu immature qui sort de l’université. Mais, au bout d’un moment, quand je blaguais, il n’y avait même plus un rictus. »

Le gros déclic pour lui se produit quand une de ses collègues fait un article sur la BD “Les crocodiles, qui dénonce le harcèlement de rue. Autour d’un café, il parle de cet article à sa sœur qui lui fait comprendre que ce harcèlement de rue, et bien elle le vit au quotidien. Première claque. Adrien commence alors à relier les points : « Je me suis rendu compte que toute cette injustice, je ne la vivais pas et qu’elle était presque invisible à mes yeux, au travail comme ailleurs… Ça m’a bouleversé. »

Toujours dans le cadre de son travail, il interviewe une contributrice de la plateforme féministe Macholand. Elle lui explique que pour elle, au risque de passer pour une rabat-joie, l’humour et les blagues sexistes sont à bannir. Deuxième claque. « Grâce à son discours, je me suis rendu compte qu’en faisant de l’humour qui exclut les femmes, tu crées une tension, une frustration. Les personnes touchées ne le disent pas toujours mais elles ne le prennent pas forcément bien. Au travail, tu les exclues de ton mode de pensée. C’est démotivant pour tout le monde et pas forcément très constructif du coup… » Depuis, Adrien a changé ses habitudes : les blagues, il essaye de les réfréner et de perdre ses anciennes habitudes.

Pour Axel, la claque vient d’un autre côté. Quand ce dernier arrive dans le monde du travail, il essaye de se fondre dans le décor et d’adopter un comportement professionnel : « En fait, c’est justement en me retenant de faire certaines blagues un peu machos pour m’adapter aux codes du monde du travail que je me suis rendu compte que si je les faisais pas ces blagues… c’est qu’elles étaient problématiques. Qu’elles pouvaient être gênantes, discriminatoires, voire dangereuses. Forcément, ça te pousse à la réflexion… Et tu te rends compte qu’en fait, elles n’ont pas lieu d’être. Et puis, même dans ta vie privée, tu finis par ne plus trouver l’intérêt de ce genre comportement. »

Même s’il avoue que, parfois, il lui arrive de laisser échapper une mauvaise blague sans mesurer l’impact qu’elle pourrait avoir sur ses interlocutrices, il incite vivement la gente féminine à le reprendre : « Pour moi, si quelque chose te choque, il faut le dire tout de suite. Un mec qui n’a pas de réaction de ses collègues, il va certainement continuer, parfois pour le pire. Le mieux, c’est de lui expliquer pourquoi son attitude n’est pas correcte. Il se sentira un peu con et il n’admettra pas tout de suite ses torts, mais il pourra y réfléchir. Je ne dis pas que ça marche pour tout le monde. Mais je pense que certains feront des efforts, au moins au travail, quitte à ce que, une fois chez eux, avec leurs proches, ils se lâchent davantage… »

Tous deux l’admettent : se remettre en question n’est pas chose facile. Mais se prendre des réflexions par ses collègues leur a permis d’évoluer. « Pour être honnête, ça n’a jamais été fait en douceur. Quand j’ai pris conscience du sexisme et de l’injustice que vivaient les femmes, mes collègues et ma sœur me disaient “Adrien réveille toi, intéresse toi aux autres un peu, tu vis dans ta bulle !” Alors, c’est sûr, ça ne flatte pas l’ego, mais ça a le mérite de te faire cogiter », nous confie Adrien.

L’empathie, un puissant déclencheur

Quand on lui a suggéré de faire preuve de plus d’empathie envers les femmes, Adrien a commencé à faire attention au travail : « Je me suis intéressé à des sujets qui ne me traversaient jamais l’esprit auparavant. Pendant les pauses, j’ai commencé à rentrer davantage dans des discussions avec des filles. Avant, typiquement, je m’en serais extrait pour aller parler de foot avec mes potes… J’essayais tout simplement d’être plus à l’écoute de mes collègues femmes en fait. Les règles, le harcèlement de rue, le sexisme ordinaire, j’ai commencé à m’intéresser à ces nouveaux sujets… » Et le bénéfice de tout ça, c’est qu’Adrien a noté un réel changement dans ses relations de travail : « Au fur et à mesure, tu te rends compte que tes relations se portent mieux. J’étais plus ouvert d’esprit et ça m’a permis de nouer des liens avec de nouvelles personnes. Je pense que je n’aurais pas pu, si je n’avais pas fait ce travail sur moi-même. Niveau pro, on m’a même proposé de nouvelles choses, de nouveaux projets… »
Contrairement à Adrien, Axel n’a pas eu besoin d’un “électrochoc” pour essayer se mettre dans la peau des femmes, mais ça n’a pas été simple pour autant : « Un truc qui a beaucoup joué pour moi, c’est de travailler dans un environnement très féminin. Dans mon équipe, pendant longtemps, j’étais le seul homme. Alors, sur certains points, j’ai vécu - je pense - un peu ce que peuvent vivre certaines femmes dans certains environnements de travail. Quand tu es dans une réunion et que tu es le seul mec, entouré de filles, ce n’est pas évident. Il m’arrivait de me dire “en fait personne ne m’écoute là, tout le monde s’en fout”. C’est là que j’ai réalisé : ça se trouve c’est ce qu’il se passe ailleurs pour les filles… »

Et pour cause, selon Victoria L. Brescoll, professeure à la prestigieuse Université de Yale, les femmes seraient bien plus souvent interrompues que les hommes, notamment en entreprise. Cette manie a d’ailleurs été surnommée le “manterrupting”. À débit de parole égal, elles seraient même moins bien considérées que les hommes. Et ce n’est qu’en “inversant” les rôles qu’Axel l’a compris.

L’information : une solution pour lever les barrières culturelles

Remettre en question son éducation n’est jamais chose facile. Pour Adrien qui travaillait dans une entreprise multiculturelle, il était important de pouvoir jeter un nouveau regard sur sa propre culture : « La rédaction dans laquelle j’étais nous permettait d’avoir des discussions intéressantes et intellectuelles. Notamment sur le féminisme. Dans un environnement comme ça, on n’a pas envie de se cacher derrière une excuse culturelle. Certains mecs justifiaient leur attitude sexiste par une sorte d’héritage en disant “Moi je viens de tel pays et dans mon pays il y a une culture machiste, c’est comme ça”. Moi aussi je viens d’un milieu assez macho, et ça ne m’a pas empêché de me remettre en question ! Ils ne comprenaient pas l’universalité du sujet en fait. Au lieu de se dire “Mince, je suis super en retard sur ces questions de féminisme”, ils préféraient rester au statu quo… »

C’est pourquoi, le meilleur moyen pour les femmes de sensibiliser les hommes aux questions féministes est pour lui de les informer, par exemple en leur recommandant des lectures : « Mes collègues m’invitaient souvent à m’informer en me suggérant des lectures, en m’expliquant qu’ils pourraient me faire réfléchir sur telle notion et en me rappelant que c’était toujours important de s’ouvrir. C’est là que je me suis intéressé de plus près à Virginie Despentes, Maïa Mazaurette ou encore Victoire Tuaillon… Tout ça m’a permis de porter un regard neuf sur mon environnement. »

Lorsqu’il faut assumer ses responsabilités…

Quand on a un métier “à impact sociétal”, on peut avoir une vraie influence sur l’opinion publique. Travaillant dans la presse, Adrien a ressenti le poids de cette responsabilité : « Quand j’ai commencé à travailler, on était en 2010 et l’ambiance dans le journalisme, c’était un peu la ligue du LOL quoi (du nom d’un groupe privé sur Facebook composé de journalistes soupçonnés de harcèlement sur Internet, ndlr)… Il n’y avait pas encore eu de scandale et je pense que le monde du journalisme n’était pas encore très conscient des problématiques féministes. Dans ma rédaction, on adoptait toujours un point de vue assez masculin sur les sujets. La façon de faire, de réfléchir, d’angler les sujets, elle était quand même portée par des mecs… Et je ne m’en rendais pas vraiment compte. »

Ce qu’Adrien décrit, c’est ce que l’on pourrait appeler le “mâle gaze”, c’est-à-dire cette tendance à imposer un point de vue d’homme hétérosexuel dans les supports culturels (cinéma, BD, magazines, photographies…). Ces choix stylistiques influenceraient nos perceptions des hommes et des femmes, sans jamais les faire évoluer. D’où l’importance d’être dans des environnements professionnels paritaires et multiculturels qui permetteraient de diversifier les points de vue.
Une chose qu’il a vite réalisé : « Parfois, je proposais des sujets un peu “borderline”, toujours un peu par esprit de provocation. Et là, on me stoppait net. Mes collègues m’expliquaient que ça ne faisait que renforcer les vues macho, antiprogressistes. Que ça pourrait exclure la population féminine. Au départ, j’avais peur que ça nous bride dans nos sujets. Qu’on soit trop plats, consensuels, pas drôles. Et après réflexion, j’ai trouvé ça complètement normal. En plus, on peut être drôle quand même ! »

Au-delà des discours : les inégalités de salaires

Au-delà du sexisme ordinaire, ce sont les inégalités de salaires qui peuvent faire réagir. En 2020 en France, la rémunération des hommes était en moyenne 28,5% plus élevée que celle les femmes, selon l’Insee. Yohan, qui est tombé tout petit dans la marmite du féminisme, raconte son choc : « Il y a beaucoup d’inégalités dans mon métier, celui de vendeur… Certaines de mes collègues n’ont pas été augmentées depuis 7 ans ! Même lorsqu’elles prennent beaucoup de responsabilités ! Honnêtement, j’ai même remarqué qu’une femme qui est engagée, dans la cause du féminisme par exemple, et qui ne se laisse pas faire face aux hommes et aux inégalités, a moins de chances d’évoluer, d’obtenir une augmentation ou tout simplement d’être prise au sérieux. En tout cas, c’est ce que j’ai pu observer avec les années et j’ai commencé à travailler très jeune ! C’est sans compter les comportements sexistes auxquels j’ai pu assister de la part des managers de vente, chefs de secteurs, acheteurs ou directeurs de magasins. Ajoute à ça la l’ethnie, les origines… ça peut devenir très compliqué pour une femme d’obtenir un poste à responsabilités et surtout être payée au même niveau qu’un homme. »

Une étude de l’Institute for Women’s Policy Research de 2018 montrait en effet qu’en matière de salaire, les femmes noires percevaient 38% de moins que les hommes blancs et 21% que les femmes blanches. Malheureusement, les politiques salariales des entreprises sont souvent très opaques. Il est donc difficile, en tant que salarié.e, de les identifier, comme le souligne Axel : « La question des salaires, je la trouve hyper compliquée parce que très floue. Je n’ai jamais vraiment pu prendre conscience des inégalités par moi-même car je ne connais pas les salaires de tout le monde, comment chacun a négocié son truc. Alors oui, à compétences égales et poste égal, je sais que des inégalités existent mais je ne pourrais pas dire si j’en ai été témoin… »

Lueur d’espoir : depuis 2019 pour les grandes structures et 2020 pour les moyennes (entre 50 et 250 salarié·es), l’Index d’égalité professionnelle oblige les entreprises à mesurer l’écart de rémunération femmes/hommes, l’écart de répartition des augmentations individuelles et des promotions, le nombre de salariées augmentées à leur retour de congé maternité et la parité parmi les 10 plus hautes rémunérations. Rien que ça. Mais l’Index, déjà jugé perfectible, devra encore faire ses preuves…

Peut-on vraiment être irréprochable ?

Évidemment, changer ses habitudes, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Et les comportements sexistes sont parfois difficiles à identifier. Pour des hommes, comme pour des femmes d’ailleurs. Si Adrien, comme Axel ont réalisé que pour mieux comprendre les femmes, il fallait parfois se mettre à leur place, l’exercice n’est pas si facile… « Malheureusement, je ne peux pas être irréprochable car je ne vis pas ce que les filles vivent, explique Adrien. Donc parfois je n’arrive même pas à identifier les comportements néfastes. Même si je veux faire attention. Malheureusement, je pense que les hommes réaliseront tout ça quand ils vivront eux-même des injustices, mais ce n’est pas près d’arriver…On est encore très très très loin de l’égalité… Et je pense que je ne serai jamais irréprochable car on ne balaye pas 23 ans d’éducation en un claquement de doigt. »

Pour nos interviewés, il faut constamment s’ajuster, en fonction de ses découvertes en matière de féminisme, quitte à être parfois maladroit : « Je ne pense pas être irréprochable car il y a toujours un truc qui peut t’échapper, ajoute Axel. Tu ne te rends pas forcément compte que ce que tu dis ou fais peut blesser quelqu’un. Je me souviens d’une conversation un peu limite que j’avais eue avec un collègue un midi. Ça avait interpellé une de nos collègues qui nous avait un peu fait les gros yeux. Sur le coup, je n’avais pas l’impression d’avoir été si gras. Mais en fait, vue la réaction de la personne en face, tu te rends compte que si, c’était peut-être border. Ce n’est que comme ça que tu peux ajuster ton comportement. »

Quand les gars décident de l’ouvrir !

Maintenant, que faire lorsqu’on assiste à une scène de sexisme ordinaire ou à des inégalités dans son entreprise ? Nos trois interviewés se sont posé la question et pour eux, pas de doute, il faut l’ouvrir ! Pour Yohan, qui assiste fréquemment à des scènes de sexisme ordinaire et à des inégalités salariales dans son entreprise, il n’y a pas d’hésitation sur le sujet : « Quand je détecte une inégalité, je préfère en parler, débattre, manifester mon point de vue et surtout essayer de comprendre pourquoi il existe encore des hommes persuadés que ces inégalités sont justifiées ! Je ne me tais jamais devant des comportements qui ne me plaisent pas ! Ils ne doivent pas être pris à la légère. Il faut combattre mais rester positif avant tout. »

Après le changement, vient la prise de responsabilités pour Adrien : « Avec les années, dans ma rédaction, j’ai commencé à prendre un peu de grade. Et certaines personnes avaient un comportement de plus en plus macho. L’un d’eux disait avec sarcasme des choses comme “Ah, 17h, c’est l’heure des mamans…” De mon côté, j’avais plus de crédibilité pour “ouvrir ma gueule”. Donc j’ai pu le mettre en garde. Je lui ai dit qu’il était en train d’être… un boomer quoi. » Le sexisme ordinaire est très insidieux. Il ne s’agit pas d’une mécanique préméditée, réfléchie, mise en place dans un but précis. Mais, pour le faire reculer, Adrien, Axel et Yohan conseillent de procéder par petites actions. En revanche s’il est très présent en entreprise, alors il peut être judicieux de faire remonter l’information à la hiérarchie ou aux RH pour sensibiliser davantage les collaborateur·rices.

Le travail est un lieu sur lequel nous passons plus d’un tiers de notre vie, alors mieux vaut le vivre dans la bienveillance et dans un environnement agréable et respectueux de tou·tes, non ? « Je pense que c’est de plus en plus important de faire attention aux questions de féminisme au travail. Bientôt, une nouvelle génération va arriver sur le marché de l’emploi. Cette génération a été bien plus sensibilisée que la mienne au féminisme. S’ils arrivent en entreprise et que personne n’est au point sur ces questions, ça sera un désastre… », conclut Adrien.

Article édité par Eléa Foucher Créteau, photo par Thomas Decamps
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