Les do & don’t du chargé de communication

05 déc. 2018

5min

Les do & don’t du chargé de communication
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Sur la planète digitale et avec l’explosion des réseaux sociaux, de nombreux nouveaux métiers émergent et gravitent autour « de la comm’ ». Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut supprimer le traditionnel « chargé de comm’ », toujours indispensable au développement d’une entreprise. Bien que les missions puissent varier en fonction de l’entreprise et de sa taille, sa mission est toujours de donner du souffle à l’entreprise en fidélisant sa communauté et en faisant découvrir son image, ses valeurs et son actualité au public.

Nous avons rencontré Antoine Duvignacq qui, après une école de commerce et des expériences en tant que planneur stratégique en agence, est devenu chargé de comm’ chez LeKiosk. Il nous confie quelques ficelles du métier.

DO : Se mettre à la place du client

Cela peut paraître trivial, mais peu d’entreprises le font réellement. L’écoute et l’attention portées aux clients sont indispensables pour viser une communication juste car cela empêche tout simplement d’être en décalage avec la cible. Pour Antoine, « c’est grâce aux consommateurs que l’on est ce qu’on est aujourd’hui » et il ne faut jamais l’oublier ! En tant que plateforme numérique d’accès à la presse, LeKiosk se doit aussi de respecter les problématiques et envies de ses partenaires. « Il faut toujours mettre en perspective à la fois le marché, les clients et les partenaires pour proposer le meilleur contenu possible. »

« Il faut toujours mettre en perspective à la fois le marché, les clients et les partenaires pour proposer le meilleur contenu possible »

DON’T : Se précipiter

Il est indispensable de prendre le temps de la réflexion, d’établir une stratégie de contenu fondée. La devise d’Antoine est « Préparer, analyser, proposer et appliquer ». Pour ce jeune chargé de comm’, il ne faut surtout pas voir les réseaux sociaux comme une fin en soi et encore moins céder à l’immédiateté. « Oui, il faut être présent, il faut poster pour être visible mais il est beaucoup plus intéressant d’établir une stratégie de marque en amont avant de décliner tous les contenus sur les réseaux sociaux. Prendre le temps de la réflexion et de l’analyse pour toujours proposer un contenu en adéquation avec la stratégie de l’entreprise est indispensable. » Avant de créer ou de partager le contenu des autres, il est important de comprendre le marché et les acteurs qui nous entourent.

« Prendre le temps de la réflexion et de l’analyse pour toujours proposer un contenu en adéquation avec la stratégie de l’entreprise est indispensable. »

Antoine Duvignacq, Chargé de communication chez LeKiosk - Paris.

DO : Créer la conversation avec les autres collaborateurs

Tout le monde a une vision personnelle de l’entreprise : les collaborateurs sont les plus à même de partager leurs ressentis et leurs expériences. « L’entreprise n’est rien sans les personnes qui la composent. Les avis en interne sur la vision de l’entreprise et sur ce qu’elle dégage sont des trésors. Il y a beaucoup d’idées justes à prendre. Cela permet ensuite de ne pas être en décalage avec la réalité. C’est pour cela qu’il est indispensable de canaliser ces retours autour d’une vision commune. »

« L’entreprise n’est rien sans les personnes qui la composent. Les avis en interne sur la vision de l’entreprise et sur ce qu’elle dégage sont des trésors. »

Il est par ailleurs important d’échanger sur la stratégie de communication de l’entreprise avec les autres équipes pour que chacun puisse suivre son développement : « Idéalement, tout le monde doit se sentir à l’aise avec les développements de l’entreprise. Il faut partager les idées importantes, essayer de ne pas les imposer. Et échangeant avec les autres, on évite le jargon marketing et l’entre soi. »

DON’T : manquer de curiosité

« C’est en sortant de sa zone habituelle que l’on récolte le plus d’insights »

Levez la main si vous connaissez quelqu’un qui travaille dans la communication et qui n’est pas curieux. C’est impossible ! Poser des questions, sortir, écouter des conférences, garder l’œil ouvert doit être naturel chez un chargé de comm’. « Le but de la communication n’est pas simplement de communiquer un message, elle fait évoluer la stratégie de l’entreprise puisque l’on apporte toujours des idées nouvelles. » C’est bien pour cette raison qu’il faut sortir de sa bulle de “communicant”. « C’est en sortant de sa zone habituelle que l’on récolte le plus d’insights clients : comment perçoivent-ils LeKiosk ? Que leur manque-t-il ? Qu’est-ce qui n’est pas compris ? »

DO : Bien connaître l’entreprise

« Aujourd’hui, les internautes sont matraqués de messages en permanence donc l’enjeu c’est de parler, oui, mais bien. Pour parler bien, il faut comprendre quelles sont nos forces et ne pas “sur-promettre” notre mission ou nos valeurs ». L’idée est de bien connaître l’entreprise pour mieux respecter son univers et sa parole. Car le métier de chargé de communication consiste bien à « mettre en valeur ce qui est fait entre les murs de l’entreprise ».

Ce qui motive Antoine dans son métier est de « valoriser le travail qui a été fait avant. On ne peut pas communiquer sans un bon produit, une bonne idée » S’il y a matière à communiquer, c’est parce que des personnes ont bien travaillé.

Antoine Duvignacq - LeKiosk, Paris.

DON’T : Être dans la réaction permanente

Dans la comm’ il faut non seulement prendre du recul mais il faut aussi savoir anticiper. « Surtout quand un concurrent bouge. Il faut prendre le temps d’analyser la situation. Il faut être dans l’anticipation et éviter la réaction ». Attention, cela n’empêche pas le besoin d’être réactif : il faut être à la fois dans l’analyse et la proposition, et toujours se tenir prêt. « Une marque est comme une personne : elle évolue mais elle doit se respecter elle-même. Il faut donc toujours voir de l’avant, réfléchir consciemment à l’avenir de la marque : comment va-t-elle évoluer ? Comment parlera-t-elle dans les prochaines années ? »

« Une marque est comme une personne : elle évolue mais elle doit se respecter elle-même. »

DO : Beaucoup lire

C’est parfois compliqué d’aménager son temps pour faire de la veille mais c’est indispensable pour challenger la créativité. « Il est dommage de s’enfermer dans une veille marketing car on risque d’être formaté. Le jargon marketing n’est pas compris par tous. Il faut lire des romans, des nouvelles, l’actualité, car la communication n‘est pas une science exacte, elle se rapproche plus des sciences humaines car il n’y a pas de vérité absolue. Il faut donc puiser ses inspirations en étant ouvert sur le monde, sur d’autres industries. » À l’amour de la lecture s’ajoute l’amour de l’écriture. « On écrit beaucoup pour proposer des plans de comm’, indiquer des stratégies mais aussi en interne pour développer le contenu ».

Antoine Duvignacq - LeKiosk, Paris.

DON’T : Dire oui à tout

Pour garder une cohérence dans sa ligne éditoriale, il vaut mieux ne pas trop se disperser et faire preuve de bon sens, peser le “pour” et le “contre” des contenus, adapter les messages en fonction des canaux. « Certains réseaux sociaux sont très adaptés à certaines entreprises, moins à d’autres. Toutes ne sont pas obligées d’être sur Snapchat par exemple. Il faut s’écouter et savoir prioriser. Qu’est-ce qui est essentiel pour l’image de l’entreprise ? Qu’est-ce qui est secondaire ? C’est parce que l’on a envie de tout faire que l’on fait des erreurs stratégiques. »

DO : Être rigoureux

Parce que la communication est une science dite “molle”, c’est à dire qu’il n’y a pas une solution ou réponse exacte, il faut donc essayer le plus possible de justifier ses actions avec des chiffres et être rigoureux dans la manière de présenter les nouveaux champs d’action. « Chaque idée doit être justifiée par des données. N’hésitez pas à analyser le bilan des activations et de vous demander pourquoi vous proposez cette activation-là. Cette justification chiffrée empêche de faire les choses à la dernière minute. Quand on fait tout au dernier moment, on a tendance à oublier l’objectif principal et s’éloigner de la stratégie globale. »

« Une justification chiffrée empêche de faire les choses à la dernière minute. Quand on fait tout au dernier moment on a tendance à oublier l’objectif principal et s’éloigner de la stratégie globale. »

Vous l’aurez compris, la prise de recul est indispensable. Aujourd’hui, les frontières entre la communication interne et externe est de plus en plus floue, et pour que votre discours soit pertinent et cohérent, il faut autant être à l’écoute de la parole des collaborateurs et de celle des clients, vos meilleurs ambassadeurs !

Antoine Duvignacq - LeKiosk, Paris.

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Photo by WTTJ