La politique est-elle un métier ?

La politique fait-elle le job ? Depuis l’Antiquité, c’est la question que se posent tous·tes les professionnels·elles de la chose publique. Et force est de constater que rares sont celles et ceux dont l’élection donne le sentiment d’exercer un vrai métier. Le suffrage, la représentation, la « fonction » comme on dit mais surtout le sens de l’intérêt général semblent annuler toute tentative de circonscrire l’action d’un homme ou d’une femme politique dans un travail normal.

Pourtant, comme des millions d’autres travailleurs·euses dans d’autres secteurs, ils/elles y gagnent leur vie. Ils/elles se lèvent tous les matins avec un projet, des objectifs, des collègues et des boss à gérer, une feuille de route, des échecs et des succès. Bref, on y fait carrière. Et en France, chiffres à l’appui, ce sont même des carrières de plus en plus longues, bien loin des idéaux athéniens où l’on exerçait un seul mandat avant de retourner à son métier civil… On s’y forme dans les mêmes écoles, on suit un parcours qui commence de plus en plus tôt et finit de plus en plus tard. Depuis 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron à la fonction suprême - et malgré un renouveau inédit du Parlement - jamais nous n’avons autant entendu parler de « professionnalisation de la politique ». Alors, la politique est-elle finalement un vrai métier, avec ces techniques réplicables ? S’agit-il davantage d’une vocation ou d’une quête ? Les politiciens·ennes sont-ils des travailleurs·euses comme les autres ?

Nous sommes allés à la rencontre des professionnels·elles de la politique bien sûr, mais aussi de celles et ceux qui gravitent autour - que ce soit un réalisateur, des anciennes stars du milieu ou des invisibles. Verdict : il fallait bien un dossier pour répondre à une question sur un milieu qui n’est définitivement pas normal.