8 kifs de managers (plus ou moins assumables)

12 févr. 2024

3min

8 kifs de managers (plus ou moins assumables)
auteur.e
Marlène Moreira

Journaliste indépendante.

contributeur.e

Dans la vie d’un chef, il y a de belles réussites revendiquées et de petits bonheurs quotidiens, parfois un peu moins nobles, mais tout aussi grisants. Des managers nous partagent les leurs.

La vie de manager, ce n’est pas (uniquement) la préparation des entretiens annuels, les lourdes tâches administratives et le devoir – parfois un peu lourd – d’exemplarité. C’est aussi des compliments reçus sans s’y attendre, le plaisir de voir un collaborateur grandir à ses côtés ou le soulagement éprouvé à l’annonce d’une réunion annulée. Plongeons dans les petites et grandes joies qui font battre le cœur des managers.

Dans la galerie des kifs assumés (et assumables)

Déjeuner avec d’anciens collaborateurs

« Rien ne me fait plus plaisir que de recevoir un message LinkedIn d’un ancien collaborateur qui me propose d’aller déjeuner pour prendre des nouvelles. C’est agréable de se rencontrer dans un autre contexte, de voir le chemin qu’ils ont parcouru depuis leur départ, et surtout – car cela fait du bien à l’ego – d’observer en quoi leur expérience dans mon équipe a été clé », confie Olivier, directeur client. Le déjeuner avec un ancien collaborateur, c’est finalement le pendant professionnel d’une rencontre entre anciens élèves… Avec des plats plus raffinés. Car l’observer prospérer, ça vaut bien un poulet triplement étoilé.

Jouer au chef d’orchestre des talents

« Mon plus grand plaisir en tant que manager était de dénicher les talents cachés chez les uns et les autres, et de les placer là où ils pouvaient vraiment s’épanouir. C’était égoïste et altruiste à la fois, d’aimer voir mes collaborateurs prendre confiance en eux et briller dans leur domaine. Une satisfaction personnelle et professionnelle qui n’avait pas de prix ! », partage Georges, retraité et ancien manager dans une société d’informatique. Voilà un fin limier des ressources humaines qui sait apprécier ses pépites.

Surprendre un compliment au détour d’un couloir

« J’ai déjà surpris une conversation dans laquelle l’un de mes collaborateurs parlait de moi. C’est arrivé aux toilettes, comme dans les films. C’est toujours extrêmement plaisant d’entendre des louanges sur son travail et les efforts que l’on déploie pour être un bon manager. D’autant plus quand on sait que le compliment est a priori sincère, puisque non sollicité », se souvient Sophie, responsable communication dans l’industrie. Ah, ces moments magiques aux toilettes où se mêlent les murmures de la reconnaissance et le doux bruit de la chasse d’eau…

Voir que tout roule en son absence

« Il m’a fallu un congé paternité d’un mois pour rentrer et me rendre compte que l’équipe tournait bien sans moi. Oui, j’ai eu un petit pincement à l’ego. Mais j’ai vite ravalé ma fierté pour une encore plus grande : réaliser que c’est moi qui ai réussi à mettre en place les bons process, les bons projets, les bonnes personnes… pour que ma présence permanente ne soit plus nécessaire. D’ailleurs, depuis j’ai un autre kif : celui de pouvoir partir en vacances l’esprit plus léger ! », observe Hichem, co-fondateur d’une start-up. N’est-ce pas le Graal du management que de se savoir utile mais non indispensable ? De quoi partir chaque été, léger et serein comme bouée.

Passer du management à l’amitié

« Parmi mes souvenirs les plus satisfaisants en tant que manager, il y a cette belle amitié qui a germé après avoir accompagné un collaborateur, devenu par la suite un ami. Et cela a été frappant le jour où j’ai reçu une invitation à son mariage, directement à mon bureau. C’est un peu comme voir l’épanouissement professionnel se prolonger dans la sphère personnelle, une belle confirmation que le lien créé au travail peut transcender les frontières de l’entreprise. Une invitation qui a fait battre mon cœur de manager et d’ami », raconte Christophe, directeur artistique. Et on souhaite à ces jeunes amoureux un bonheur aussi éternel que les réunions du lundi matin.

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On vous en dit plus ?

Dans la catégorie des petits plaisirs inavouables (ou presque)

Assister à un petit taquet bien placé…

« Dans ma carrière, j’ai connu quelques “têtes à claques”. J’ai toujours pris sur moi. Mais quelle jouissance d’entendre un de leurs pairs les envoyer sur les roses lors d’une réunion. C’est même un double plaisir : à la fois parce que l’on se sent moins seul face à un comportement qui nous énerve, mais aussi parce que l’on voit quelqu’un qui nous insupporte se faire remettre à sa place », reconnaît Georges. Quel bonheur de voir quelqu’un dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, en souriant discrètement face à la justice poétique du monde professionnel.

Récupérer du temps (précieux) grâce aux réunions annulées

« En tant que manager, le temps est grignoté de tous les côtés : par ceux que l’on manage et par ceux à qui l’on doit rendre des comptes. Ce sont des personnes qui, par ailleurs, ont souvent l’impression d’être en droit de solliciter notre temps. Alors oui, rien ne me fait plus plaisir qu’une réunion annulée à la dernière minute, qui reste dans l’agenda et offre un créneau bien mérité que personne d’autre ne viendra combler », confie Sophie. Comme on l’aime, cette éclipse soudaine dans l’agenda. La clé ? Savoir apprécier ce cadeau du ciel bien mérité, en sirotant un café avec un air faussement concentré.

Rédiger un mail d’absence avant les vacances

« J’aime ce moment, quand j’ai clôturé – généralement dans la douleur – tous les sujets en suspens et que je peux légitimement écrire dans mon mail d’absence “En cas d’urgence, contactez X” en sachant que je me déleste de toute nouvelle responsabilité sur cette personne… un vrai régal ! », rigole Christophe. Oui, être un bon manager c’est aussi savoir transférer habilement son fardeau sur les épaules vaillantes d’un autre. Car comme tout le monde, le manager a le droit de souffler.


Article édité par Ariane Picoche, photo : Thomas Decamps pour WTTJ

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