Share Journal - Sarah - Episode 3

Retrouvez l’épisode 2 du Journal de confinement de Sarah, anesthésiste - réanimatrice, pour la série Share Journal de Welcome to the Jungle.

On ne peut pas s’empêcher de penser que peut-être qu’on est la dernière chose que la personne verra dans le cas où on ne la réveillerait pas dans x jours.

Il y a toujours ce moment où on se rend compte qu’on va devoir intuber un malade pour le place sous ventilation artificielle, donc on lui explique tant bien que mal, souvent dans l’urgence, la situation et on peut voir la peur dans leurs yeux, clairement, ils sont hyper anxieux.

Et nous si on peut avec des petits moyens comme un sourire ou une caresse, apaiser la situation, avant de pousser les médicaments qui font dormir, on essaie de le faire.

Ça ne veut pas s’ouvrir avec le code. C’est peut-être le signe que c’est le moment de rentrer chez soi….

C’est agréable d’aller bosser avec un petit peu de soleil le matin, même si les rues sont toujours aussi vides, ça met un peu de baume au coeur je trouve.

Bonjour !

Livraison de chez Bergamotte qui fait vraiment plaisir.

Bonjour Camille !

Merci Bergamotte !

C’est assez dingue de voir la solidarité, la gentillesse, la bienveillance des gens qui se dévouent au quotidien pour nous faire tout un tas de petites attentions.

On a un peu l’impression que les choses sont un peu en train de se tasser. Dans le service on est toujours plein, on a toujours autant de travail mais il y a quand même moins de demandes d’admission. Et puis on a reçu du renfort cette semaine de médecins d’un peu partout de la France. Il y a des collègues de Bordeaux, de Lyon, de Rennes, qui sont venus pour nous aider.

Joyeuses Pâques !

Aujourd’hui c’était un dimanche passé encore dans le service. J’aurais préféré être avec mes frères et soeurs, mes parents, pour le dimanche de Pâques. Mais bon, voilà…

Je trouve qu’on commence un peu à fatiguer mine de rien donc on a quand même tous hâte que tout ça soit terminé et qu’on puisse reprendre une vie normale.

Ce qui est le plus fatiguant et consommateur d’énergie, ce n”est pas tellement le nombre d’heures qu’on passe à travailler mais plutôt la charge émotionnelle assez conséquente qu’il y a à supporter au quotidien.

Il est 12h40 et c’est l’heure de rentrer chez soi après la garde. Franchement, on ne va pas faire grand-chose aujourd’hui à part se reposer.

Bon, encore un mois de confinement. Pas de surprise, mais petit coup au moral quand même. Je me dis que ça va franchement être long, à l’hôpital comme à la maison. Bon, après, on a la chance d’être en bonne santé, de pouvoir continuer à travailler donc on va quand même pas se plaindre !