Projection en 2030 : 4 métiers qui n’existent pas encore

01 août 2019

5min

Projection en 2030 : 4 métiers qui n’existent pas encore
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Dans son livre Les métiers du futur, publié en 2019, Isabelle Rouhan se projette à l’aube des années 2030. L’essayiste estime que 85% des métiers de 2030 n’existent pas encore. Pour tenter de mieux comprendre à quoi ressemblera le marché de l’emploi du futur, elle nous les fait découvrir. Le constat est le suivant : nos sociétés traversent des transformations majeures, les nouvelles technologies ne cessent de faire des prouesses et nos modes vie et de consommation évoluent également. Pour ces raisons, certains métiers tendent à disparaître alors que de nombreux autres devraient voir le jour dans les prochaines années. Tentons de nous projeter en 2030, pour y voir plus clair…

1. Les neurosciences et le métier de neuro manager

100 milliards : c’est le nombre approximatif de neurones qui composent notre cerveau. Et les recherches en neurosciences tentent d’en percer les mystères.

Intéressons-nous particulièrement à la zone du précunéus, une petite région de la face interne du lobe pariétal du cortex cérébral qui déterminerait notre aptitude au bonheur d’après une étude réalisée en 2015 par des chercheurs japonais. Notre cerveau serait assoiffé d’émotions positives, à la maison mais aussi au bureau. Aux États-Unis, certaines entreprises tentent d’ailleurs déjà de faire entrer ce domaine de recherche passionnant dans leur mode de fonctionnement afin d’améliorer le bien-être de leurs employés… Mais concrètement demain, tout manager pourrait avoir à piloter ses équipes grâce aux neurosciences et à l’intelligence émotionnelle.

Pour cette raison, on peut dire qu’en 2030, le neuro manager pourra jouer un rôle majeur dans le bien-être des salariés. Il les aidera à se sentir mieux au quotidien en adoptant des techniques de management nouvelles, basées sur les neurosciences. Grâce à sa compréhension des mécanismes émotionnels, il s’adaptera au fonctionnement de chaque collaborateur pour gérer la partie managériale. Concrètement, pour devenir neuro manager, on peut imaginer qu’il vous faudra faire une formation en neurosciences pour pouvoir étudier la biologie, la psychologie et la chimie du cerveau, puis vous perfectionner par la suite dans le management, pour assurer la bonne gestion d’une équipe.

2. La robotique et le métier de robot monitor

Selon le futurologue Ian Pearson, en 2048, 9,4 milliards de robots seront en état de marche sur Terre. En 2030, nous n’en seront certainement plus très loin… Ils risquent de partager notre quotidien à la maison, de nous assister dans les tâches difficiles au travail, mais aussi de se balader dans nos villes puisque c’est 25% des véhicules qui devraient être autonomes en 2030 d’après une étude de Thalès. Airbus travaille d’ailleurs déjà sur un prototype de taxi volant. Bref, les robots seront a priori partout et nous aurons certainement du mal à nous passer d’eux.

Pourtant, il faudra encore un peu de temps avant de les rendre totalement autonomes. Le constat que font les professionnels de la robotique est le suivant : un algorithme mal documenté ou mal paramétré peut avoir des conséquences désastreuses, notamment en termes de discrimination.
En effet, un robot se nourrit de ses analyses et de ses expériences pour renouveler son paramétrage et faire des choix. Imaginez donc un algorithme chargé de recruter : s’il ne reçoit que des candidatures d’hommes pendant un certain temps, il pourrait tout à fait finir par considérer que les profils masculins correspondent mieux à certains postes et rejeter les candidatures des femmes. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Amazon en 2014 lorsqu’ils ont décidé de tester un nouvel algorithme de recrutement. Cet exemple illustre bien l’imperfection de ces nouvelles machines programmées et l’utilité du potentiel nouveau métier de robot monitor.

Ce nouveau job aura pour mission de mettre à jour les algorithmes qui composent les cerveaux virtuels de nos nouveaux compagnons, les robots. Il s’exercera en laboratoire, mais aussi directement en entreprise, dans des structures comme Amazon et Google, qui auront certainement besoin d’une armée de ces éducateurs nouvelle génération. Leur rôle consistera à rendre autonomes, performants et justes les robots dotés d’une intelligence artificielle pour que l’Homme puisse mieux cohabiter avec eux au quotidien. Les compétences requises seront pointues : l’écriture algorithmique et la programmation informatique sont les deux disciplines fondamentales que le robot monitor devra parfaitement maîtriser.

3. La cybersécurité et le hacker éthique

On ne prête pratiquement plus attention aux cyberattaques qui surviennent quotidiennement. Par exemple en 2018, GitHub a été victime de la plus grosse attaque DDoS de tous les temps. D’énormes quantités de requêtes ont été envoyées simultanément sur le serveur afin qu’ils ne puissent plus traiter les demandes. Ce cas de figure n’est qu’un exemple parmi les milliers d’attaques virtuelles qui surviennent chaque année. Déjà en 2015, Microsoft estimait que 81% des entreprises françaises avaient été victimes d’une cyberattaque cette même année. De plus en plus de grandes entreprises prennent enfin la mesure du danger que peuvent représenter ces attaques virtuelles. Bien qu’immatérielles et donc sans dégâts apparents, une cyberattaque peut coûter très cher à une entreprise. D’après une étude internationale d’Accenture Security et du Ponemon Institute, le coût moyen d’une attaque informatique serait de 13 millions de dollars, et ce chiffre ne cesse d’augmenter. On peut imaginer qu’en 2030, le business des données personnelles n’aura jamais été aussi florissant. Pour éviter de se mettre en danger, les départements de sécurité informatique des entreprises se renforceront et décideront de constituer des équipes entières consacrées à la prévention des risques.

En 2030, les hackers éthiques pourraient donc remplacer les informaticiens des années 2020 au sein des administrations publiques et des entreprises pour faire face aux hackers malveillants. Le hacker éthique devra toujours avoir un coup d’avance et être capable d’anticiper d’éventuelles cyberattaques en détectant les failles d’un site web. Avec l’évolution du terrorisme vers de nouvelles formes de cyberattaques, il y a fort à parier que le hacker éthique n’aura pas le temps de s’ennuyer. Si ce métier existe déjà aujourd’hui, il occupera certainement une place bien plus importante au sein de la société en 2030.

4. La santé et le thérapeute en désintoxication digitale

En 2030, nous vivrons très probablement une forme d’indigestion au digital. Certaines personnes seront devenues addictes et d’autres tenteront de s’en détacher, non sans mal. Si ce sujet est déjà d’actualité en 2019, on peut imaginer l’ampleur du problème en 2030… D’après une étude menée par Deloitte, en 2023 nous consulterons notre smartphone 65 fois par jour, contre 50 fois en 2017. S’il est prouvé que cette addiction entraverait nos capacités de concentration on ne sait pas encore quelles autres conséquences elle pourra avoir sur notre bien-être et notre santé mentale. Des thérapeutes en désintoxication digitale seront nécessaires pour tenter d’aider les drogués du 2.0 à décrocher.

Il est possible que le thérapeute en désintoxication digitale ne compte pas ses heures tant les patients afflueront et les délais d’attente dépasseront l’entendement. Parmi ses patients on compterait ceux qui, à cause de leur travail, ont passé leurs journées entières à pianoter sur leurs machines, ou encore ceux qui, accros aux réseaux sociaux, n’arrivent plus à vivre sans regarder leur smartphone toutes les 30 secondes. Le thérapeute en désintoxication digitale devra faire face à une génération qui aura oublié à quoi ressemblait la réalité. À l’instar d’un psychanalyste, il devra être en mesure de mettre en place un procédé adéquat pour l’investigation de processus mentaux pour proposer des solutions à l’addiction.

Évidemment, d’autres nouveaux métiers feront leur apparition et bon nombre de ceux que nous connaissons aujourd’hui auront évolué, et nous avec. D’après une étude menée par Dell Technologies, les étudiants d’aujourd’hui seront passés par 8 à 10 emplois d’ici 2030. Ce qui est certain, c’est que les nouvelles technologies, dans leur ensemble, seront omniprésentes dans les métiers de demain. Aucun secteur d’activité ne devrait y échapper. Le meilleur conseil à appliquer serait certainement celui de l’adaptabilité : une personne ayant des compétences élevées dans un métier très spécifique, devrait être en mesure de s’adapter à l’évolution du travail.

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Photo d’illustration by WTTJ prise dans un container Agricool