Métiers créatifs, comment vaincre le syndrome de la page blanche ?

Feb 27, 2018

4 mins

Métiers créatifs, comment vaincre le syndrome de la page blanche ?

Lorsqu’on parle du syndrome de la page blanche, on pense directement aux écrivains. D’ailleurs, ce syndrome se nomme également « blocage de l’écrivain », ou encore « leucosélophobie », soit la peur de la page blanche. Mais aujourd’hui, de plus en plus de métiers sont créatifs et presque tout le monde a déjà ressenti ce syndrome. Communicants, designers, entrepreneurs… Il faut sans cesse se renouveler pour avoir l’idée nouvelle, celle qui va faire la différence. Alors comment vaincre ce syndrome, et comment être créatif au quotidien dans la jungle de l’emploi ? On vous propose ici quelques tips.

Qu’est-ce que le syndrome de la page blanche ?

Reconnaissez-vous ce sentiment ? Avoir tellement envie de réaliser quelque chose de parfait que toute idée qui vient à l’esprit paraît systématiquement mauvaise quand on commence à y réfléchir sérieusement. Enfin, au début, l’idée semble réalisable et plutôt bien trouvée… Mais dès que l’on commence à la creuser, toutes ses imperfections nous apparaissent flagrantes, et l’envie de commencer à la matérialiser s’avère inutile. Il est alors impossible de continuer à y penser et l’on se met sur quelque chose de totalement différent, pour tourner la page.

Si vous avez déjà ressenti ce type de « peur » ou d’ « angoisse », c’est que vous connaissez le syndrome de la page blanche.

Les métiers d’aujourd’hui nécessitent d’être toujours plus créatifs. À l’heure de la robotisation et de l’intelligence artificielle, rien n’est plus important que l’intelligence humaine. Et puisque c’est notre imagination qui nous différencie des robots, la créativité n’a jamais été aussi essentielle. À moyen terme, tout laisse à penser que les tâches répétitives exécutées par les humains seront réalisées par les robots. D’où la nécessité de miser sur les métiers créatifs qui demandent réflexion, conception et innovation.

Le problème est que la créativité et l’imagination ne se commandent pas. Le syndrome de la page blanche et la procrastination face à une nouvelle idée pourraient bien être les grands maux de notre siècle…

Quelles sont les conséquences de ce syndrome ?

Cela fait déjà une semaine que vous n’arrivez plus à écrire, que le manque d’inspiration se fait clairement ressentir et que chaque idée vous semble mauvaise… Plus le syndrome de la page blanche dure, plus l’exaspération se fait présente et plus l’auteur perd confiance en lui et en ses idées.

Ne pas réussir à écrire plonge celui dont le métier est d’avoir des idées dans un état de culpabilité.

Cette peur de ne pas y arriver peut mener à une période de dépression. Cette crainte de ne jamais trouver d’inspiration inhibe l’intellect de l’auteur et celui-ci n’arrive plus à créer quoi que ce soit. Finalement, c’est la peur de ne pas réussir à avoir d’idée qui crispe et mène au blocage. Alors au lieu de toujours penser à ce que pourrait être la création finale, le projet terminé, et l’idée matérialisée, mieux vaut se focaliser sur le process de production, et surtout, sur les conditions de création.

Comment sortir de cet état de blocage créatif ?

Changez vos habitudes.

Passer par un autre chemin le matin en allant travailler. Réveillez-vous tôt, un dimanche par exemple, et allez dans un endroit où vous n’allez jamais d’habitude.

Regardez autour de vous

Laissez-vous émerveiller par les petites choses du quotidien, inspirez-vous des évènements banals. Faites totalement autre chose que créer !

Obligez-vous à prendre du temps

Pour admirez le soleil par exemple, ou des enfants qui jouent dans un parc. Prenez du temps pour vous, et ne vous mettez pas la pression à écrire/créer. L’idée viendra au moment venu. Prenez confiance en vous.

Discutez avec quelqu’un différent de vous

Sortez de votre cercle d’amis et de votre microcosme. Votre grand-mère par exemple, car elle n’a pas la même vision de la vie que vous et peut vous inspirer.

Éliminez toute source de distraction

Mettez votre smartphone en mode avion, débranchez Internet, éteignez la télé. Mettez-vous face à vous-même, écoutez-vous vraiment.

Ne regardez pas votre smartphone

Dans les transports en commun, en voiture ou en attendant le bus, ne regardez pas votre smartphone, obligez votre regard et votre cerveau à errer, à regarder et à anticiper les choses qui arrivent autour de vous. Le smartphone nuit à la créativité, c’est prouvé.

Comment être créatif au quotidien ?

Fixez-vous des deadlines

La procrastination peut entraîner un syndrome de la page blanche, puisqu’on n’a pas d’objectif précis pour accoucher d’une idée. Avoir un but et se fixer des objectifs permettent de stimuler le cerveau.

Décrivez un objet banal le plus minutieusement possible

C’est un exercice connu qui vous obligera à trouver des adjectifs précis et à développer votre imagination.

Constituez-vous une veille médiatique dans votre domaine

Et pas seulement sur des sites francophones. Checkez tous les matins les mêmes sources et inspirez vous de ce qui se fait en dehors de votre microcosme, de votre ville, de la France.

Utilisez des post-its

Un exercice connu également qui consiste à noter sur chacun d’entre eux des idées qui vous passent par la tête, les accrocher sur un mur et essayer de les assembler à la manière d’un puzzle pour structurer un projet et surtout pour trouver de l’inspiration.

Notez tout ce qui vous passe par la tête

Dans la même démarche, avoir un carnet de notes au quotidien et écrire tout ce qui vous passe par la tête peut être un bon moyen de ne pas oublier une idée qui surgit. Écrivez aussi sur ce que vous ressentez, sur le blocage en lui-même, sur ce syndrome qui vous poursuit…

Ne vous arrêtez pas au premier obstacle

Enfin, ne vous bloquez pas sur les prémices d’une idée qui ne semble pas vouloir aboutir. Continuez à écrire, même si la première phrase ne vient pas. Elle surgira par la suite tout naturellement. Ce n’est pas pour rien qu’on apprend aux journalistes à écrire le chapô d’un article toujours en dernier…

Et si le syndrome de la page blanche n’existait pas ?

Selon le romancier parisien Antoine Blondin, « l’écrivain est justement la personne qui a un peu plus de mal à écrire que les autres. » C’est la même chose pour les métiers créatifs. Le challenge d’avoir une idée est inhérent à une profession créative. Dans un article sur le sujet, Le Monde cite l’écrivain franco-belge Weyergans, qui estime que cette peur de la page blanche est « inventée sans doute pour masquer le fait qu’écrire est difficile. Écrire un roman n’est pas envoyer des cartes postales ».

Il serait donc tout simplement normal d’être en panne d’inspiration. Pas de panique donc ! Certains grands écrivains ont mis plus de vingt ans avant d’écrire un nouveau livre à succès. Et ce n’est pas faute de motivation…

BONUS :

Connaissez-vous le principe de Pareto ?

La loi de Pareto (qui vient du nom d’un économiste italien de la fin du XIXème siècle) explique qu’environ 80 % des effets est le produit de 20 % des causes. On pourrait retranscrire ce principe à la recherche de la créativité, selon lequel c’est durant 20% de notre temps que nous produisons 80% de notre travail créatif. Il faut donc être conscient des moments les plus appropriés de la journée pour écrire. Si vous êtes quelqu’un du matin, levez-vous tôt et écrivez au réveil. Si vous préférez l’inspiration nocturne, vaquez à vos occupations la journée et mettez-vous face à votre ordinateur après minuit. Cela ne sert à rien de s’acharner à la trouvaille d’une idée toute la journée.

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