Nos 5 conseils pour décrocher un job d'été aux petits oignons

19 mai 2022

7min

Nos 5 conseils pour décrocher un job d'été aux petits oignons
auteur.e
Charlotte Bordatto

Rédactrice freelance

On connaît tous quelqu’un qui connaît quelqu’un qui travaille chaque été dans la petite épicerie du coin ou part baluchon sur l’épaule dans le sud de l’hexagone se faire quelques billets en travaillant sur les plages de St Tropez. Loin du mythe ou de la légende, ces jobs d’été synonymes de rencontres, de liberté et de sous dans le porte-monnaie, existent vraiment et, bonne nouvelle, ils sont aussi à votre portée ! Alors, à partir de quel âge peut-on postuler ? Quels secteurs recrutent pour des jobs d’été ? Et surtout, comment s’y prendre pour être repérés parmi la foule de prétendants et le manque d’expérience sur le CV ? Tour d’horizon des bonnes pratiques à adopter pour candidater à ce qui sera peut-être votre premier job d’été.

Ces bonnes raisons de se trouver un job d’été

Si 47% des jeunes choisissent de placer juillet-août sous le signe du travail, ce n’est pas forcément à défaut de pouvoir partir en vacances. Financer ses études, ses sorties, mais aussi épargner, bref, vous l’aurez compris, le job d’été est un bon moyen de mettre du beurre dans les épinards et d’initier en douceur le chemin vers l’indépendance financière. Il serait par ailleurs mal venu d’imaginer que l’argent en est le seul moteur.

Vous le décelez peut-être difficilement à l’idée de porter un tablier ou d’assurer un simple accueil d’invités, mais oui, les emplois saisonniers envoient de très bons signaux aux recruteurs. Motivation, courage, audace, voilà ce qu’ils lisent entre les lignes de ces expériences que vous marquerez peut-être à la rentrée de septembre sur votre CV.

Un premier pas dans le monde du travail donc qui ouvre aussi le champ à des vocations, des passions et tisse les premiers liens d’un réseau professionnel. En résumé, vous avez tout à gagner à sacrifier vos deux mois d’été pour travailler.

Obtenir un job d’été en 5 leçons

1. Identifier au préalable un domaine qui vous fait envie

L’idée n’est pas de vous punir ou de vous envoyer au bagne quitte à subir chaque heure passée dans votre boulot estival. Même si l’on ne décroche pas toujours l’emploi saisonnier de ses rêves, rien ne coûte de démarcher des entreprises dont le secteur, l’activité ou l’état d’esprit vous parle.

Typiquement, si vous avez de l’énergie à revendre et un goût prononcé pour les activités physiques et sportives, alors un job d’animateur en parc de loisirs, centre aéré, colonie de vacances ou encore d’animateur sportif pourrait vous coller à la peau. À noter que l’obtention du BAFA est bien souvent nécessaire pour ce type d’emplois.

Pour les amoureux de la nature, vous pouvez mêler connaissance du sport et plaisir de la vie au grand air en étant caddie de golf aux côtés de joueurs chevronnés ou opter plutôt pour le traditionnel job de plagiste qui consiste à installer transats, matelas et parasols pour les vacanciers et nécessite, on le précise, une très bonne condition physique.

Pas d’idée précise ? Le rapport “Besoin en main-d’œuvre 2022” de Pôle Emploi a justement réalisé un podium des secteurs qui recrutent et pourra orienter vos recherches. On y retrouve : les services, les commerces, l’industrie, la construction, l’hôtellerie-restauration et l’agriculture.

Ce dernier secteur est d’ailleurs reconnu pour sa franche camaraderie lors des vendanges et des cueillettes de fruits et légumes : « L’ambiance est sympa et il fait beau, nous explique Noémie qui ramasse chaque année des abricots dans la Drôme. Ça change du quotidien des études, enfermé dans une salle et assis sur une chaise. En plus, tu renoues avec la nature et tu décroches de ton téléphone. Tu prends juste ta panière et tu pars dans les champs. C’est simple et sans prise de tête. »

2. Préparer un CV et une lettre de motivation carrés

Votre candidature, à défaut de pouvoir vous présenter en direct à l’employeur, est votre porte d’entrée pour prétendre à votre job d’été. Et ce n’est pas toujours simple lorsqu’on a peu ou pas d’expérience à y apposer.

Mais rassurez-vous, en matière de job saisonnier, ce n’est pas le nombre d’emplois réalisés qui priment, mais plutôt vos soft skills qui prennent en compte votre personnalité, vos qualités bien au-delà de vos compétences techniques. Les recruteurs ont conscience que les jeunes postulants n’ont pour la plupart jamais travaillé auparavant. Ce que vous pouvez valoriser dans votre CV ? Votre parcours scolaire, vos loisirs, vos coordonnées, le poste recherché et votre disponibilité à mentionner en titre « Recherche emploi saisonnier en juillet »; par exemple, ainsi que votre savoir-être. Le site JobReady vous aide d’ailleurs à obtenir des badges de soft skills ainsi qu’à répondre à cette question tant redoutée « Quelles sont vos qualités et vos défauts ? » Un petit coup de pouce de pro fourni par des pros ! Sur la mise en page, restez sobre, lisible, inspirez-vous des modèles en ligne sur des plateformes comme Canva, et si vous souhaitez apposer votre photo, soyez professionnel.

Pour la lettre de motivation, il vous suffit d’expliquer les raisons qui vous motivent à travailler cet été, à rappeler vos disponibilités et surtout à exprimer pourquoi c’est cette entreprise et pas une autre que vous aurez choisie. Personnaliser votre candidature démontre un réel intérêt et peut faire mouche auprès des recruteurs. Aussi, si vous avez déjà réalisé d’autres jobs d’été, n’hésitez pas à joindre une lettre de recommandation de votre ancien employeur ou simplement à transmettre ses références. En plus d’être rassurant pour le recruteur, c’est aussi un bon moyen de se démarquer.

3. La quête du bon timing, candidater ni trop tôt ni trop tard

Ce n’est pas quelques jours avant le début de la saison qu’il faut se mettre à chercher. Au contraire, les campagnes de recrutement pour les jobs d’été commencent fin mars et se terminent généralement en juin pour débuter dans la foulée.

Difficile de prédire à l’avance la durée des contrats, tout dépend du secteur d’activité pour lequel vous serez recruté. Les commerces vont se tourner vers des renforts pour les soldes ou préparer la rentrée, les EHPAD pour faire le relais le temps des congés d’été et les exploitations agricoles se calent sur le rythme des récoltes. In fine, un job d’été peut aller de 3 semaines à 3 mois maximum.

4. Chercher au bon endroit, du web à l’entourage

Des plateformes en ligne à l’activation du bouche-à-oreille, une chose est sûre, un panel de possibilités pour postuler et dénicher votre emploi saisonnier s’offre à vous. Le tout étant de trouver LE canal le plus adapté au secteur que vous visez.

De nombreux sites de recrutement proposent des offres dédiées aux jobs d’été. Parmi les plus réputés, on retrouve Pôle Emploi pour tout type de postes du service à la personne en EHPAD au travail à l’usine, l’Agriculture Recrute pour l’agriculture, 1jeune 1solution, le site du gouvernement dédié aux jeunes ou encore Welcome to the Jungle, Indeed et Jobteaser. Pour trouver le type de contrat recherché, filtrez simplement votre requête à saisonnier ou CDD.

Les grandes enseignes de fast food, alimentaire ou de sport vont quant à elles proposer leurs offres de serveur, mise en rayon, inventaire, vente en boutique ou de caissier directement sur leur site de recrutement de l’entreprise. C’est notamment le cas pour des marques comme Décathlon ou Mac Donald qui attirent des milliers d’étudiants chaque été dans leurs établissements. Si aucun poste n’est en ligne pour le moment dans l’entreprise de vos rêves, n’hésitez pas à envoyer une candidature spontanée.

Si jusqu’ici, on voyait grand, qu’en est-il des commerces de proximité ? Rien de plus simple, imprimez votre CV et votre lettre de motivation, enfilez une tenue pro et votre plus beau sourire en route pour transmettre votre candidature en main propre. « Nous continuons d’afficher nos offres d’emploi d’été en vitrine et favorisons les jeunes qui se déplacent pour nous apporter leur candidature, explique Catherine, adjointe dans un magasin de prêt-à-porter. Ça nous permet de faire un premier échange avec eux et surtout de jauger leur niveau de motivation ! » Pensez bien à vous présenter durant les heures creuses afin de ne pas déranger l’équipe en plein coup de feu.

Enfin, n’oubliez pas d’activer votre réseau et de solliciter votre entourage ! « Une grande partie de mes recrutements d’été sont issus du bouche-à-oreille de mes équipes, nous explique Gérard, directeur d’une station-service.C’est aussi un plus en tant que recruteur de se faire recommander quelqu’un. »

5. Se laisser tenter par un job d’été… à l’étranger

Envie d’aventure, d’autonomie, de découvrir une culture ou de parfaire vos langues ? Alors optez pour une saison d’été à l’international ! Ces expériences dépaysantes sont idéales pour travailler tout en changeant de décor avec le sentiment d’être en vacances.

En revanche, si vous vous imaginez en train de servir des cocktails dans des bars huppés de Californie, vous avez intérêt à vous y prendre tôt… Travailler en dehors de l’Europe nécessite en effet d’avoir un visa de travail en bonne et due forme. Des démarches qui peuvent prendre jusqu’à 6 mois. Le plus simple est donc d’explorer les possibilités sur le territoire européen où de belles opportunités s’offrent à vous ! Parmi les jobs les plus courants, on retrouve sans surprise le secteur de l’hôtellerie-restauration et du tourisme. Les cueillettes dans les exploitations agricoles anglaises, irlandaises, allemandes ou encore norvégiennes sont aussi très demandées. Et pour une immersion dans une famille locale, vous pouvez évidemment vous tourner vers un séjour au pair.

Fort heureusement, il n’est pas toujours nécessaire d’être bilingue pour partir travailler à l’étranger. Vous pouvez miser sur les postes de l’ombre comme la plonge, le ménage ou la récolte de fruits et vous démarquer par votre forte motivation ainsi que par votre “french touch” très appréciée.

Les candidatures se font sur différents sites comme Summer Jobs, Any Work Any where, ou encore via l’association Le Club Teli qui propose des offres de jobs saisonniers et de stage à l’étranger pour les étudiants. Il n’y a plus qu’à !

Quelques difficultés à retenir l’attention des recruteurs ?

Sachez que trouver un job d’été n’est pas une mince affaire. Même si 14 ans est l’âge légal pour commencer à travailler, certaines entreprises préféreront attendre votre majorité pour vous recruter, notamment pour des métiers comme celui de caissier qui demande de manipuler de l’argent et donc plus de responsabilités. Si occuper juillet-août par un emploi saisonnier est peut-être la meilleure idée que vous ayez eu cette année, gardez à l’esprit que c’est un travail précaire au rythme parfois effréné et majoritairement rémunéré au SMIC soit 10,85€ brut de l’heure. Les frais d’habitation ne sont par ailleurs pas toujours pris en charge par l’employeur d’où l’importance de travailler au plus près de chez vous histoire de ne pas voir s’envoler votre paie dans votre logement. « J’ai ramassé des abricots pendant 4 à 5 étés et je peux vous dire qu’on fait beaucoup d’heures pour un salaire assez bas, précise Noémie. C’est fatigant mais in fine ça nous apprend la vie, on s’y fait de bons souvenirs et on rencontre des gens vraiment cool qu’on est heureux de retrouver chaque année. Ce job d’été m’a appris la valeur des choses où pour moi, acheter un vêtement à 50€ équivalait à une demi-journée d’abricots. Autant vous dire, qu’on y réfléchit à deux fois. »

Article édité par Manuel Avenel
Photographie par Thomas Decamps

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