64% des Français ajoutent leurs collègues sur Facebook ou Instagram

17. 10. 2019

3 min.

64% des Français ajoutent leurs collègues sur Facebook ou Instagram
autor
Alexandre Nessler

Journaliste - Welcome to the Jungle

Vous vous souvenez de ces après-midis d’été, avec vos amis d’école, où vous pouviez rester des heures à ne rien faire, sans pour autant vous ennuyer ni avoir le sentiment de passer une mauvaise journée ? Votre vie n’était peut-être pas bien remplie ni bien passionnante à raconter, mais vous étiez en bonne compagnie et c’était tout ce qui comptait. C’est le pouvoir de l’amitié, celui de rendre chaque moment plus facile, plus agréable. Aujourd’hui au bureau, même entourés par des dizaines ou des centaines de collègues — et même si nous sommes désormais bien plus occupés — en ressentons-nous aussi les effets ?

Selon les résultats d’une étude de Regionsjob, 64% des Français ont ajouté leurs collègues sur Facebook et/ou Instagram. Mais qu’est-ce que cela nous dit de nos relations au bureau ? Est-ce suffisant pour parler d’amitié au travail ? De bonne ambiance, tout du moins ? Welcome to the Jungle déchiffre plusieurs études sur le sujet pour vous aider à y voir plus clair.

Amis sur les réseaux, amis dans la vie ?

Une autre étude, signée Sparkup cette fois, révèle que 58% des Français s’entendent bien avec leurs collègues, et 22% disent même entretenir de très bonnes relations. C’est-à-dire, à quelques pourcentages près, la même part d’employés qui avouent ajouter leurs collègues sur les réseaux sociaux. Cela veut-il dire qu’il existe un véritable lien d’amitié entre compagnons de bureau ? Ils sont en tous cas 57% à déclarer qu’ils considèrent certains collègues comme des amis et 68% à avouer les voir en dehors du travail.

Une organisation qui favorise le lien social

Si la bonne entente entre collègues est donc plutôt bien implantée au sein des entreprises françaises, c’est probablement parce que le fonctionnement et l’organisation de celles-ci la favorisent. En effet, si l’on s’intéresse, par exemple, à l’aménagement des espaces de travail, on s’aperçoit que le lien social est largement encouragé dans la plupart des entreprises. Toujours selon Regionsjob, seulement 20% des Français ont un bureau personnel, séparé des autres employés, tandis que les 80% restants prennent place tous les jours dans un open space, ce qui facilite les échanges entre collègues.

Et quelque soit l’espace de travail dans lequel les Français évoluent au jour le jour, ils entretiennent avec leurs collègues des rapports qui semblent décomplexés, comme en témoigne le plébiscite du tutoiement, adopté par 98% des actifs. Et ce, quelque soit le niveau hiérarchique de l’interlocuteur puisqu’ils sont quand même 68% à tutoyer leurs supérieurs.

En revanche, il est intéressant de noter que les afterworks, souvent vus comme la technique par excellence pour favoriser la cohésion au travail, sont loin de faire l’unanimité. 60% des interrogés ne s’attardent pas au bar du coin pour prendre un verre après le travail, tandis que 40% s’y laissent tenter une fois par mois (dont 7%, téméraires, s’y rendent une fois par semaine).

Nos collègues sont une source de bien-être

Et si une façon de retrouver du sens au travail passait par le lien social que l’on y construit ? En tout cas, parmi les employés interrogés par Regionsjob, 95% s’accordent à penser que le bonheur au travail est en partie lié à la bonne entente qu’on entretient avec nos collègues. Des chercheurs de l’université de Brisbane ont analysé les résultats de 58 études réalisées dans plus de 15 pays : leurs conclusions confirment que plus les employés s’entendent bien avec leurs collègues et plus ils ressentent du bien-être au travail, et ce quelque soit leur profession ou le pays où ils l’exercent.

Ce sont donc ici des chiffres plutôt rassurants sur la nature des relations entre collègues. Mais si la bonne entente semble régner sur les bureaux français, il serait intéressant, pour avoir une vision plus globale, de s’attarder sur les conflits qui détruisent le lien social en entreprise et mettent en péril la pérennisation de certains emplois. En effet, 25% des salariés français citent comme première raison de démission un conflit avec un supérieur. La bonne entente entre collègues, c’est bien, avec tout le monde, c’est mieux !

Photo d’illustration by WTTJ

Preberané témy