Comment identifier son job idéal grâce à la méthode Ikigaï ?

01. 12. 2021

4 min.

Comment identifier son job idéal grâce à la méthode Ikigaï ?
autor
Aglaé Dancette

Fondateur, auteur, rédacteur @Word Shaper

Assis derrière votre ordinateur au bureau, vous vous prenez parfois à rêvasser. Vous vous dites qu’après tout vous auriez pu tout aussi bien réussir une grande carrière dans la finance, la mode, ou que vous auriez pu devenir champion de natation si vous n’aviez pas arrêté la compétition à 9 ans. Bref, comme beaucoup d’autres, vous êtes toujours un peu perdu·e au sujet de votre orientation. Pour vous aider à faire le point dans votre quête de sens, et à trouver votre raison d’être, il existe une méthode très efficace : la méthode Ikigaï. On vous en dit plus sur cette invention venue du Japon, qui promet de nous éclairer sur nos envies et nos ambitions.

Un peu d’histoire

Ikigaï vient de ikiru, qui signifie “vivre” en japonais, et de kai, qui représente la réalisation de ce que l’on espère. S’il n’existe pas de traduction littérale en français, on peut définir l’Ikigaï comme une philosophie de vie, l’équivalent de notre raison d’être ou de notre joie de vivre.

Cet état d’esprit datant du XIVème siècle expliquerait en partie la longévité exceptionnelle des habitants de l’île d’Okinawa, aussi surnommée “l’île des centenaires”. Pour ces Japonais, trouver une bonne raison de se lever le matin, avoir une alimentation saine et s’astreindre à une activité physique par jour est la clé de l’équilibre. En fait, l’Ikigaï agit comme un moteur nous permettant d’atteindre notre idéal personnel.

La méthode Ikigaï : un outil au service de notre orientation professionnelle

Le connaître nous aide à nous épanouir et à se réaliser dans tous les pans de notre vie, y compris au travail. C’est d’ailleurs un outil plébiscité par les coachs professionnels comme Isabelle Biarnes-Poulliat qui en a fait la clef de réussite de ses accompagnements. « C’est un outil complet qui permet d’identifier ce que l’on aime faire et ce à quoi on a envie de contribuer pour in fine donner du sens au travail que l’on exerce ou que l’on voudrait exercer en cas de reconversion professionnelle. »

Souvent utilisé pour les personnes en phase de remise en question professionnelle (pour déterminer une nouvelle vocation ou profession par exemple), définir notre Ikigaï est utile à tous·tes notamment pour poser les bases solides de notre avenir professionnel.

Mais attention, la quête de l’Ikigaï vise avant tout l’épanouissement “spirituel”. Le but est de comprendre quelle est notre raison de vivre en accordant nos envies personnelles et professionnelles, mais également en acceptant l’éventualité de gagner moins. Dans son ouvrage Trouver son Ikigaï, Christie Vanbremeersch explique d’ailleurs que pour le trouver, il est nécessaire de « passer de la sensation de précarité et de paupérisation à la frugalité heureuse. »

image

Comment trouver sa voie grâce à la méthode Ikigaï ?

À présent, passons à la pratique avec un exercice de la coach Ikigaï certifiée Isabelle Biarnes-Pouillat. Cette méthode nécessite de se poser quatre grandes questions. Pour tirer un maximum de bénéfices, prenez le temps de rentrer en introspection. Le but n’est pas de répondre le plus rapidement possible mais d’y réfléchir un certain temps, plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

  • Sur une feuille blanche, commencer à tracer 4 grands cercles, comme sur le schéma ci-dessous

image
Source : Daily Geek Show

  • Dans un des cercles, indiquez ce que vous aimez faire dans la vie. Faites donc la liste de tout ce qui vous donne de la joie au quotidien, sans restriction. Que faites-vous sans voir le temps passer ? Que faites-vous pendant votre temps libre ? Qu’est ce qui vous met en joie ? Quels livres ou magazines achetez-vous ? Quelles émissions, reportages, podcasts regardez/écoutez vous ?

  • Dans un deuxième cercle, inscrivez vos talents. Ici, listez ce que vous savez bien faire, qu’apprenez-vous facilement, dans quel rôle vous sentez-vous bien ? (clown , médiateur, conseiller, “répare-tout”…) Vous n’y pensez peut-être pas toujours consciemment mais il y a certainement de nombreuses choses pour lesquelles on vous complimente : cuisine, sport, dessin, musique… Cela peut être aussi pour vos qualités humaines : écoute, patience, bienveillance ou encore altruisme. Repérez les domaines dans lesquels vous avez des aptitudes spécifiques.

  • Dans un troisième cercle, ce pour quoi vous pouvez être payé. Il est intéressant de faire ici le point sur vos compétences professionnelles. Quelles sont vos missions au quotidien ? Pourquoi vous rémunère-t-on ? Quels sont les autres services pour lesquels vous pourriez prétendre être payé ?

  • Enfin, dans le dernier cercle, indiquez ce dont le monde a besoin à vos yeux. Car trouver sa raison de vivre implique d’être également en accord avec son environnement et le monde qui nous entoure. Quelles causes vous animent ? Qui aimeriez-vous aider, comment et pourquoi ? Quels fléaux ou situations vous mettent en colère ?

La situation qui vous épanouira le plus est donc celle qui fera le lien entre ces quatre axes, à l’intersection entre passion, mission, profession et vocation. À partir des éléments listés, pour chacun des cercles, demandez-vous :

  • Qu’est ce qui est vraiment essentiel pour moi, dont je ne pourrais pas me passer ? Par exemple, on peut “aimer lire” quand on a du temps libre sans que ce soit vital, quand “échanger tout le temps avec les autres” sera crucial. Autre question possible, “est ce je prendrais plaisir à exercer cette activité 7h/jour 5 jours/7 ?” (on peut aimer colorier des mandalas sans forcément avoir envie de ne faire que ça toute la journée. Cela permet aussi de distinguer le superficiel ou petit plaisir occasionnel de l’essentiel). Pour savoir si c’est essentiel, il est possible de fermer les yeux, s’imaginer ne plus du tout pouvoir exercer l’activité en question jusqu’à la fin de sa vie. Enfin, soyez attentif à ce que vous ressentez : un réel manque, un mal-être ou pas grand chose au final ?

  • Faites ensuite des liens entre ces éléments essentiels : y a-t-il des ponts ? Des résonances ?

  • Puis réfléchissez au sens commun entre ces éléments : c’est le cœur de votre Ikigaï, la contribution au monde que vous souhaitez apporter.

Par exemple : Grâce à mon talent de maquilleur·euse, je rend les gens plus beaux, les aide à s’accepter et s’aimer, je contribue au bien être et à l’esthétisme dans le monde.

Vous avez du mal à vous lancer ? Voici un exemple d’Ikigaï complet pour vous inspirer :

  • Ce que j’aime : Échanger, Transmettre, Parler, Être avec les autres, Faire des recherches, Créer, Lire des magazines sur l’environnement et sur la pédagogie, Regarder des émissions de voyage, Me baigner, Me promener en forêt…

  • Ce en quoi vous êtes bon·ne : diplômée en géographie/géologie, Être à l’écoute, m’exprimer devant un public, Élaborer des contenus, Créer des présentations originales, Gérer un groupe, Convaincre…

  • Ce dont le monde a besoin : protéger l’environnement, connaître les méfaits de certains gestes ou attitudes sur la nature et connaître les gestes, actions et méthodes écologiques efficaces à adopter + Mes valeurs = Transmission, Protection de la nature, Respect (environnement)…

  • Ce pour quoi je peux être payé·e : animer des ateliers sur le changement climatique au sein d’associations d’éducation populaire, de collèges, lycées, grandes écoles et universités ou faire des conférences sur ces mêmes sujets au sein des entreprises ou institutions ou devenir formatrice en développement durable/transition climatique…

Mon Ikigaï : Animer des ateliers et des formations d’éducation sur la transition climatique auprès d’un public jeune en m’appuyant sur mon sens pédagogique et mon envie de transmettre et participer à la préservation de l’environnement.

Vous n’avez plus qu’à !