Friends, How I Met your Mother... On analyse 5 entretiens mythiques de séries

27 avr. 2022

7min

Friends, How I Met your Mother... On analyse 5 entretiens mythiques de séries
auteur.e.s
Romane Ganneval

Journaliste - Welcome to the Jungle

Gabrielle Predko

Journaliste - Welcome to the Jungle

Sami Prieto

Journaliste chez Welcome to the Jungle

Aurélie Cerffond

Journaliste @Welcome to the jungle

Vous avez passé des heures derrière vos écrans à suivre les aventures des personnages de Friends, How I met your mother, Sex & the City, The Big Bang Theory ou Seinfeld ? Nous aussi. Et il arrive parfois qu’ils passent des entretiens d’embauche, comme tout le monde. Mais contrairement au commun des mortels, nos héros préférés ne prennent pas toujours le temps de s’intéresser au poste convoité ni à la boîte qui les reçoit et on ne sait trop comment, ils arrivent souvent à s’en sortir par des pirouettes. Et s’ils avaient tout bon ? Pour en avoir le cœur net, on décrypte pour vous cinq postures de candidats spottés sur le petit écran.

Joey Tribbiani dans Friends : celui qui mentait sur son CV

image

Dur, dur de percer dans le milieu du spectacle, et ce n’est pas l’acteur (un poil raté) Joey de la série Friends qui viendra contredire cet adage. Voguant de castings en castings, au fil des épisodes, on le suit dans ses galères pour décrocher des jobs aussi exotiques qu’égérie d’une publicité pour les maladies vénériennes, doublure des fesses d’Al Pacino ou encore figurant réparateur de photocopieuse dans un film pornographique. Dans cette course aux cachets, quoi de plus humain que d’enjoliver un tantinet son CV pour décrocher plus d’opportunités ? D’ailleurs, on ne va se mentir, que celui ou celle qui n’a jamais pipoté sur le sien lève le doigt ! Entre nous, qui (à part les graphistes) maîtrise vraiment la suite Adobe by the way ?

Si on ne va pas lui jeter la pierre de s’être octroyé quelques compétences bonus pour pimper sa candidature, on s’interroge tout de même sur la pertinence de la démarche, notamment en cet épisode, où on le voit passer un casting pour un rôle en… français. Et là, malgré les nombreuses tentatives de son amie de toujours Phoebe, pour lui enseigner les rudiments de la langue de Molière, on le voit bien courir à sa perte, incapable de prononcer le moindre mot correctement. Une aventure qui se terminera par une audition épique et un recalage en bonne et due forme.

Morale de l’histoire : embellir son CV pour vendre un peu du rêve au recruteur, ok. Mais mentir éhontément sur son profil pour décrocher n’importe quel poste, définitivement non !

Carrie dans Sex & the city : celle qui n’acceptait pas la critique

image

Quand la New-Yorkaise aux Manolo Blahnik et au tutu rose passe son premier entretien pour travailler en freelance chez Vogue, elle tombe de haut : la rédactrice en chef estime que son premier article ne fait « pas assez “Vogue” ». Un coup dur pour la journaliste à qui tout le monde passe son temps à dire qu’elle est “fabuleuse” et “talentueuse”.Pour lui remonter le moral, un autre dirigeant du magazine lui propose de se saoûler au Dry Martini avec lui, trop sympa ! Tout au long de l’épisode, Carrie noue une relation proche du mentorat avec cet homme qui ne cesse de la flatter. Malheureusement, elle déchante aussi sec quand elle réalise qu’il souhaite uniquement coucher avec elle.

Elle décide alors de renouer avec la rédactrice en cheffe qui lui avait donné une petite leçon d’humilité mais qui, au moins, ne l’a pas attendue à moitié nue dans un showroom de Vogue pour la séduire. Même s’il n’est absolument pas certain que Carrie ait retenu une quelconque morale de cette péripétie (parce qu’elle est adorablement narcissique), elle était en réalité en tort depuis le début. Ok, la rédactrice en chef a l’air aussi aimable qu’une porte de prison, mais son mécontentement était totalement justifié : Carrie n’avait ni respecté le brief qui lui avait été donné, ni adapté sa ligne et son ton à ceux de Vogue. Pour nous, c’est réglo !

Morale de l’histoire : vous avez confiance en vous et en vos compétences est c’est une excellente chose, mais en entretien d’embauche, ou au début de n’importe quelle nouvelle relation professionnelle, faites preuve d’humilité et acceptez la critique constructive : on a toujours quelque chose à apprendre des autres.

Marshall dans How I met Your Mother : celui qui était corruptible

image

Dans la série How I Met Your Mother, Marshall est un avocat engagé, en quête de sens et passionné par l’environnement. Pourtant, lorsqu’il met un pied dans le monde du travail, un dilemme s’offre à lui : gagner de l’argent ou rester droit dans ses bottes ? Lorsqu’on lui propose simultanément un poste dans l’entreprise de ses rêves payé des clopinettes et un autre dans une grande firme aux projets immoraux, il ne sait plus où donner de la tête. D’autant que pour attirer le jeune avocat dans ses filets, la multinationale sort le grand jeu : dîner luxueux, salaire alléchant, et bonus, une sortie dans un parc d’attractions.

Comment refuser alors que Marshall et sa femme croulent sous les dettes et espèrent un jour fonder une famille ? Spoiler alert : Marshall finit par accepter le poste… bien payé. Mais heureusement pour lui, il finira par se faire embaucher dans une entreprise protectrice de l’environnement au cours de la série. Ouf.

Morale de l’histoire : que feriez-vous dans cette situation ? Rassurez-vous, si comme lui, vous choisissez l’argent, on ne vous jettera pas la pierre. Tant que vous savez pourquoi vous faites ce choix et que vous ne finissez pas par trahir totalement vos valeurs, faites-vous confiance ! En revanche, n’oubliez pas que seuls, un gros salaire et un gros package ne font pas forcément le bonheur…

Penny dans The Big Bang Theory : celle qui faisait ami-ami avec le recruteur

image

Après avoir essayé de percer comme actrice, puis s’être contentée d’un job de serveuse, pendant la saison 7, Penny se lance en quête de nouvelles opportunités professionnelles. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à aspirer à autre chose pour elle. Bernadette, chercheuse dans une firme pharmaceutique connue pour sa poigne de fer, s’est mise en tête de positionner son amie pour un job de vendeuse de médicaments en organisant un entretien avec son propre patron. Penny hésite : elle ne connaît pas ce milieu et ce n’est pas très “cool” : « Pourquoi ne pas vendre des joggings confortables à la place ? » Bon gré, mal gré, la jeune femme tirée à quatre épingles débarque dans le bureau du recruteur.

L’entretien est rapide. Comme souvent, Penny est complètement à côté de la plaque. Trois minutes plus tard, elle s’excuse pour le temps perdu et remet son manteau en se dirigeant vers la sortie. Mais alors qu’elle s’apprête à refermer la porte du bureau, elle lâche au recruteur qu’elle n’a pas su refuser l’entretien que lui avait organisé son amie parce que cette dernière l’effraie. Il n’en fallait pas plus pour créer un lien particulier avec lui. Lui aussi est mort de trouille face à Bernadette. Sa peur est d’ailleurs si prégnante que cela fait des mois qu’il n’arrive pas à lui dire qu’il souhaite abandonner son projet de recherche. Penny compatit sincèrement et… est engagée !

Morale de l’histoire : n’oubliez pas que derrière chaque patron, il y a un petit cœur fragile qui bat. Aussi, une bonne accroche personnelle peut parfois jouer en notre faveur quand on a pas toutes les compétences requises pour un poste !

George Costanza dans Seinfeld : celui qui disait tout haut ce qu’on est censé garder pour soi…

image

Si le télétravail s’était démocratisé plus tôt, en voilà un qui aurait vu cette organisation du travail comme la meilleure invention du siècle : George Costanza de la série Seinfeld. Partisan du moindre effort, ce personnage décrit comme « un homme petit, trapu, lent d’esprit et chauve » par ses amis ou « le roi des idiots » lors d’une célèbre autocritique, n’a jamais eu peur de mentir à ses interlocuteurs pour parler de son travail. Architecte ou spécialiste en biologie marine lorsqu’il s’agit de draguer, George Costanza est en réalité un feignant qui est passé maître dans l’art de faire semblant de travailler. Avec un tel CV, vous vous doutez bien que lorsqu’il s’agit de postuler à une offre d’emploi, il cherche un patron qui ne saura pas voir son vrai visage. Et heureusement pour lui, il n’en manque pas.

Après avoir perdu un emploi et passé plusieurs saisons à en rechercher un, le destin finit par lui sourire dans l’épisode où il décide de faire l’exact opposé de ce que lui dicte son instinct. George assume enfin d’être un bon à rien en entretien. Et devinez quoi ? Ça paye ! Il obtient un poste d’assistant du secrétaire des Yankees de New-York, auprès d’un patron soupe au lait et stupide. Une fois le Graal obtenu, il reste conforme à ce qu’il a toujours été : il s’organise un lit sous son bureau et n’hésite pas à laisser sa voiture (en panne) sur le parking pour passer pour un employé modèle. Outre son immaturité et sa lâcheté, ce personnage offre une critique piquante d’un monde du travail où les postes de middle management inutiles foisonnent et où il suffit souvent de faire bonne figure pour obtenir les faveurs de ses supérieurs.

Morale de l’histoire : à force de vouloir rester dans les clous, vous passez pour un énième candidat ennuyeux. Pour faire la différence et enfin obtenir ce que vous voulez (ou méritez), n’ayez pas peur de dire des choses qui pourraient fâcher votre interlocuteur. Concrètmeent, osez dire tout haut ce que les autres cachent derrière leurs sourires hypocrites. Comme toujours, il suffit de le faire avec un minimum de tact et enrober le tout avec une attitude spontanée qui fait souvent défaut en process de recrutement.

[Bonus cinématographique] Andy dans Le Diable s’habille en Prada : celle qui n’avait rien préparé

image

Chez Welcome to the Jungle, on en a lu et entendu des histoires d’entretien d’embauche foireuses, mais celle d’Andy du Diable s’habille en Prada arrive toujours dans le trio de tête (non, on exagère à peine). La jeune diplômée qui cherche un premier emploi en tant que journaliste (elle aussi), décroche un entretien d’embauche d’assistante de Miranda Presley, patronne du plus grand magazine de mode du monde, Runway. Andy qui n’a pas peur de débarquer en pull de mémé dans ce temple de la fashion, avoue carrément qu’elle n’avait jamais entendu parlé de son interlocutrice avant l’entretien (qui est un peu notre Anna Wintour, dans la vraie vie) et qu’elle ne connaît rien à la mode.

Gênée, elle déballe ensuite tout son studieux parcours sans poser aucune question à Miranda et s’étonne quand celle-ci lui fait signe de quitter son bureau. Dans quel monde est-ce qu’un entretien aussi mal géré donne lieu à une embauche ?! Pour le cinéma américain en tout cas, c’est ok : après avoir lâché un petit speech larmoyant et plein de franchise, Andy est gardée et finira par batailler pour faire ses preuves auprès de sa boss tyrannique. Perso, on ne comprend toujours pas la supercherie. #teamEmily

Morale de l’histoire : Son manque de préparation n’a pas empêché Andy d’obtenir le poste, mais c’est l’exception qui confirme la règle ! Contrairement à elle, vous devez bel et bien prendre le temps de préparer ces rencontres décisives en vous renseignant un minimum sur le secteur, la marque et la personne qui vous reçoit. On garde en revanche sa franchise qui lui a clairement sauvé la mise et on n’oublie pas que même si on a une marge de progression, montrer qu’on a de la volonté et qu’on a envie de bosser peut faire la différence !

Article édité par Eléa Foucher-Créteau
Photo de Thomas Decamps

Les thématiques abordées