Natalophobie : comment survivre au travail à l’approche de Noël ?

20 déc. 2022

5min

Natalophobie : comment survivre au travail à l’approche de Noël ?

Vous êtes natalophobe (comprendre, vous détestez la période de Noël) ? Voici comment éviter les conversations embarrassantes avec vos collègues et traverser cette période plus sereinement au travail.

Lorsque nous étions enfants, certains commençaient leur liste au Père Noël six mois en avance. Bien sûr, les envies et les goûts changeaient avant que les températures affichent des valeurs négatives, mais qu’importe ! Dès le début des vacances, ces mêmes individus étaient prêts et excités à l’idée de retrouver leurs cousins pour célébrer les fêtes de fin d’année. Personnellement, - je suis peut-être une vieille grincheuse - , mais je n’ai jamais aimé cette période ! On y mange trop à l’occasion de repas qui s’éternisent et virent souvent aux règlements de compte. On se refile tout un tas de microbes avec ces personnes qu’on est obligé de voir une fois par an mais qu’on n’aime pas vraiment… Sans parler du côté “cheesy” sauce surconsommation de décorations/cadeaux/fausse bienveillance et de la charge mentale XXL que cette période induit. Bref, pour moi, ces fêtes sont tout sauf joyeuses. C’est plutôt l’heure des bilans pour ma part. Et malheureusement, cette auto-analyse est toujours déceptive : une année de plus s’achève sans que j’ai réussi à accomplir ce que j’avais fantasmé… Bam dans ma face !

À l’approche de Noël, je suis donc sensiblement dans le même état que Bridget Jones (dans le premier opus) lorsqu’elle arrive chez ses parents en gueule de bois avec son ensemble au motif tapisserie. Je fais bonne figure, mais ça me coûte ! En lisant des articles et des publications sur l’angoisse liée aux fêtes de fin d’année, j’ai découvert que je n’étais pas seule (une personne sur trois en France est concernée, selon une enquête Ipsos réalisée pour Qare en novembre 2022), et mieux, cette affliction porte un nom : la natalophobie. Du latin “natalis”, “relatif à la naissance” (celle de Jésus à Bethléem, en l’occurrence) et du grec “phobos”, pour “crainte”. Cette pathologie encore non-reconnue est caractérisée par une peur maladive ressentie à l’idée de célébrer les fêtes de Noël.

C’est là que vous vous posez certainement cette question : quel est le rapport avec le travail ? Eh bien, l’entreprise est désormais un lieu comme les autres où la “magie” de Noël infuse ! À l’approche des fêtes, les bureaux sont décorés de boules, de guirlandes, de petites lumières… On installe même un sapin géant dans le hall d’entrée pour bien vous rappeler que le compte à rebours pré-réveillon a débuté. Pire, depuis quelques années, il est de bon ton d’organiser des repas de fin d’année, ou un petit secret santa pour resserrer les liens entre collègues des différents services. Pas d’échappatoire possible : que ce soit dans les discussions familiales, dans les commerces ou au bureau, Noël est partout. À moins de s’enfermer dans son studio et de se faire livrer des courses sans jamais sortir de chez soi, personne ne peut y couper. Mais, si vous êtes comme moi, je vous rassure : il y a tout de même quelques techniques pour éviter les conversations gênantes à la machine à café. En exclusivité, je vous dévoile mon guide de survie pour tenir jusqu’au 3 janvier.

8 techniques (plus ou moins réalistes) pour survivre au bureau à l’approche des fêtes quand on n’aime pas Noël

1. Privilégiez le télétravail.

Le télétravail est une merveilleuse invention pour éviter toutes les célébrations de Noël et les pulls rigolos de vos collègues. Le mieux, dans la mesure du possible, est même de partir quelques semaines en remote loin du siège de votre entreprise pour éviter le dîner de fin d’année. Bref, à l’approche des fêtes, n’hésitez pas à user et abuser du télétravail si vous le pouvez ! Quitte à rééquilibrer votre temps de présence dans les locaux en revenant plus souvent, dès que les festivités seront passées.

2. Gardez le bureau quand les autres sont partis.

Cette tactique a de nombreux avantages : quand vos collègues sont sur le point de se battre pour caler leurs dates de congés à cette période, vous arrivez tel un Prince ou une gente dame qui se sacrifie pour les autres ! Car c’est vous qui garderez le service pendant qu’eux festoient. De quoi les faire ressentir redevables à votre égard… . Tout bénef !

3. Offrez un balai à chiotte pour le Secret Santa.

Depuis quelques années, il est presque devenu impossible de faire l’impasse sur cette tradition venue d’outre-atlantique au bureau, et qui veut que l’on tire le nom d’une personne au hasard pour lui offrir un petit présent. Si vous avez déjà en horreur les fêtes de fin d’année, réfléchir en plus à une idée de cadeau pour vos collègues pas toujours bien aimés ressemble à une punition… Alors, si vous voulez faire comprendre à votre hiérarchie, que Noël ce n’est pas votre truc sans le dire ouvertement, achetez quelque chose que vous pourriez offrir à votre pire ennemi (tout en feignant le second degré évidemment), le message devrait passer…

4. Passez maître en esquive du sujet : « Tu fais quoi pour les fêtes ? »

En parlant au choix du réchauffement climatique, des conflits armés, du féminisme… Vous pouvez également vous lancer dans une critique ouverte du capitalisme. Abordez des sujets aussi difficiles quand vos congénères ont juste envie de parler de recettes de bûches et d’idées de cadeaux pour leurs moitiés, vous permettra de couper court à ces conversations spéciales fêtes de fin d’année. C’est en plus l’occasion rêvée de faire culpabiliser vos collègues sur leur consommation excessive qui participe activement à la destruction de la planète… Un petit rappel qui pique (même si personne n’est parfait, hein !).

5. Feindre une maladie que personne ne veut choper juste avant les vacances de fin d’année.

Le pire cadeau que l’on puisse faire à une personne qui adore Noël : lui refiler un virus qui l’empêcherait de se réunir avec ses proches. Vous voulez qu’on vous fiche la paix ? Dites que vous vous sentez fébrile, que vous avez mal à la tête, que vous êtes cas contact, ou simplement que vous pensez couver quelque chose. Le risque de tomber malade en vous fréquentant peut suffire pour qu’on ne vous approche plus ! Ce n’est pas suffisant ? Racontez à vos collègues que vous avez vomi toute la nuit ou que votre enfant a la gastro. Radical.

6. Mentir sur sa religion.

Quoi de plus malaisant que de dire à son ou sa collègue que l’on ne fête pas Noël pour des raisons religieuses ? « Ah pardon, je ne savais pas… Mais du coup, tu ne vas pas chez des amis pour le faire quand même ? » Comment t’expliquer, si je suis devenue témoin de Jéhovah, c’est uniquement pour qu’on me fiche la paix avec Noël, donc non ! Vous pouvez ensuite embrayer sur un couplet éculé, mais toujours aussi efficace : « De toute façon, c’est une fête commerciale… »

7. Dire qu’on déteste Mariah Carey.

Mieux que de jouer au misanthrope toute l’année alors que (dans le fond) vous aimez vos collègues : dites que vous n’aimez pas Mariah Carey et plus particulièrement sa chanson « All I Want for Christmas Is You ». Généralement, ça suffit à faire passer le message que pour vous, l’esprit de Noël, c’est niet.

8. Tapez du poing sur la table à chaque fois que vous entendez un collègue dire « passe de belles fêtes ! ».

Ce à quoi vous mourrez d’envie de répondre, « va mourir avec ta dinde aux marrons, ton champagne bas de gamme et ta bûche en bois… » Mais même si vous le pensez très fort, ne dites jamais la phrase précédente à haute voix. Par contre, vous pouvez tenter une petite blague pour remettre à sa place tous les Christmas lovers : « Un petit conseil, n’oublie pas le citrate de bétaïne contre la crise de foie. » Allez, un partout !

Il existe sûrement des techniques moins abruptes que celles mentionnées ci-dessus, mais sont-elles aussi efficaces ? Je ne suis pas sûre. De toute façon, quand on est natalophobe, il est plus difficile de créer de nouveaux liens avec ses collègues pendant cette période de l’année (sauf si vous avez la chance de tomber sur une personne qui partage votre angoisse). Mais dites-vous que ça ne sert à rien de faire semblant : vous aurez plein d’autres occasions de vous rapprocher d’eux à la rentrée. Comme à l’occasion de la chandeleur. Une fête largement sous-cotée, alors que tout le monde aime les crêpes, bordel ! Sans parler des petits cocktails en terrasse, dès que les beaux jours arriveront… . Et cette fois-ci, il ne faudra pas vous le dire deux fois !

Article édité par Aurélie Cerffond ; Photo de Thomas Decamps

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