Premier salaire : ils racontent comment ils l'ont judicieusement dépensé (ou pas)

16 mars 2023

4min

Premier salaire : ils racontent comment ils l'ont judicieusement dépensé (ou pas)
auteur.e.s
Manuel Avenel

Journaliste chez Welcome to the Jungle

Aurélie Cerffond

Journaliste @Welcome to the jungle

Gabrielle Predko

Journaliste - Welcome to the Jungle

contributeur.e

Bonne ou mauvaise, on se rappelle toujours de ses premières fois. Alors la première fois qu’un vrai salaire est tombé sur notre compte en banque, on s’en souvient ! Qu’on ait claqué nos biffetons durement gagnés dans un achat essentiel ou complètement fantasque, il révèle toujours quelque chose de nous… Petit florilège.

J’ai dépensé mon premier salaire en achetant…

Pour la culture de l’âme :

  • « Le tableau d’un artiste urbain payé en trois fois et qui prenait un mur entier de mon 25m2 de l’époque. Oeuvre qui n’est plus de mon goût aujourd’hui mais que j’ai toujours et dont je ne me séparerai jamais. » Marie, 40 ans, avocate.

  • « Un morceau de partition de Mozart. J’ai toujours voulu faire du piano, sans que ma famille n’ait les moyens de me payer des cours, alors quand j’ai eu ma première paye de mon premier vrai travail et que je suis tombée sur cette feuille de partition chez un antiquaire j’ai craqué. Je n’avais plus de quoi manger, mais j’avais un petit bout de Mozart avec moi et il est resté dans mon bureau depuis. » Frédéric, 58 ans, gérant d’entreprises

  • « Trois albums CD. Cela peut paraître dérisoire aujourd’hui, mais à l’époque un disque coûtait cher et mon budget me permettait au mieux de m’offrir des CD deux titres, alors pour mon premier salaire, j’ai pris trois albums d’un coup… J’avais l’impression d’avoir braqué la Fnac ! » Aurélie, 37 ans, chargée de communication.

Viva la technologica :

  • « L’Iphone 1. Féru de technologie, j’avais envie de m’offrir le smartphone qui était à la pointe de l’innovation à l’époque ! J’avais même pris un job d’été pour financer cet achat. » Florian, 34 ans, responsable clients.

  • « Un épilateur à lumière pulsé. J’en rêvais depuis des mois alors quand le chèque est tombé je me suis dit qu’il était temps de dire ciao à mes poils. J’étais trop contente d’enfin pouvoir m’acheter un truc inutile (du moins, pas nécessaire à ma survie). Finalement je ne l’ai jamais utilisé mais je le regarde prendre la poussière avec une grande émotion. » Anaïs, 28 ans, journaliste.

  • « Premier salaire McDo, j’ai fait péter la Switch avec Zelda Breath of the Wild. Première fois que je goûtais aux joies de l’achat compulsif ! » Etienne, 23 ans, chargé de contenu.

  • « Une PS4 : la concrétisation de mon échappatoire à la condition de pauvre. J’ai enfin pu m’acheter un objet superflu que je voulais vraiment. » Samad, 28 ans, consultant.

La mode, la mode, la mode :

  • « Mon unique pièce de luxe : un sac de grande marque. Pourtant, ce n’est pas vraiment mon truc, je m’habille plutôt simplement. Mais là, j’avais vraiment voulu marquer le coup en m’offrant un bel objet du quotidien avec mon premier “vrai” salaire. Sa patine le rend vintage et je le porte encore de temps en temps. » Clémence, 31 ans, podologue.

  • « Un jean Diesel, soit l’équivalent de la classe internationale à l’époque et une folie pour mon budget d’alors. Aujourd’hui faudrait me payer pour que je le porte mais à l’époque c’était la pièce maîtresse de mon dressing, je l’ai d’ailleurs usé jusqu’à la corde. » Caroline, 33 ans, commerciale.

  • « Pour mon premier CDI, je me suis acheté une paire de Dr. Martens dont je rêvais, pour marcher sur le salariat ! » Léa, 27 ans, médiatrice culturelle.

  • « Un rouge à lèvres YSL d’un rouge vif. Si je parle au présent, c’est parce que ce rouge à lèvres acheté en 1981 se trouve toujours dans ma trousse à maquillage. J’étais si fière à l’époque de pouvoir mettre ce prix dans un produit de beauté qui incarnait pour moi la maturité et l’élégance. » Dany, 62 ans, retraitée.

  • « Après trois semaines à bosser dans les vignes, j’ai claqué 90 euros avec ma première paie pour un t-shirt Baby Milo. J’avais 16 ans. C’était par passion pour Pharrell Williams, N.E.R.D. et les rappeurs américains qui s’intéressaient à la mode japonaise. Bon… Je ne l’ai pas beaucoup porté. Des contrefaçons sont rapidement arrivées en France et c’était un peu devenu le t-shirt du marché que tout le monde avait. J’aurais pu acheter quelque chose de plus utile, mais je ne regrette pas, car ça m’a appris à mieux utiliser mon argent par la suite. Je crois que mon père l’a revendu lors d’un vide grenier. » Enzo, moniteur de golf, 30 ans.

Nos amis les bêtes :

  • « Mon rottweiler ! Grosse revanche sur une enfance privée de canidés, le premier chèque de salaire encaissé m’a permis d’adopter mon fidèle Kayser qui m’a accompagné 15 ans et que je porte à jamais dans mon cœur.» Emilie, agent horticole, 41 ans.

Moins sexy mais indispensable :

  • « Contrairement à tous mes amis qui ont passé leur permis au moment de souffler leurs dix-huit bougies, j’avais décidé que les heures de conduite pouvaient bien attendre. Résultat : mon premier salaire en a pris un sacré coup puisque tout est passé dans l’auto-école. Mais je ne regrette rien, vu comment je rentabilise cet investissement tous les jours ! » Paulin, 27 ans, architecte.

  • « Un four à micro-ondes dernier cri. Je sais, ce n’est pas super funky… J’imaginais plutôt dépenser mon premier salaire en voyages ou en sorties au cinéma… jusqu’à ce que mon ancien petit four micro-ondes acheté sur Le Bon Coin me lâche. Que voulez-vous, il fallait bien que je trouve un moyen de réchauffer mes plats Picard ! » Victor, 30 ans, monteur vidéo.

  • « Pendant mes études, j’avais dit à toute ma famille que j’achèterais un tailleur Yves-Saint Laurent avec mon premier salaire. Bon, le sens des priorités m’a rattrapée car j’ai finalement acheté un frigo. Comme quoi, j’étais vraiment déconnectée de la réalité avant de mettre un pied dans la vie d’adulte ! D’ailleurs, je n’ai toujours pas de tailleur Yves Saint Laurent. » Anna, 31 ans, coach succès client.

Tout pour les proches :

  • « Dès que mon premier salaire est tombé, je l’ai divisé par deux et fait un virement à la daronne. J’étais très fier mais j’avoue avoir un peu chialé quand j’ai vu l’opération sur mon compte », Ayoub, 27 ans, UI/UX designer.

  • « Avant de travailler, je me disais que j’allais enfin pouvoir remplacer mon vieux casque audio, m’offrir un nouveau vélo… Finalement, quand j’ai reçu mon premier salaire, je me suis rendu compte que ça n’allait pas me rendre plus heureux et qu’il fallait que je réfléchisse bien aux achats que je voulais faire. Alors j’ai juste offert une montre connectée à ma copine pour son anniversaire, gardé mon vieux casque et mis un an à me décider pour le vélo… Histoire de ne pas faire l’andouille avec mes sous ! » Benoît, 28 ans, ingénieur dans l’aéronautique.

La débauche :

  • « 28 grammes de Sativa (de l’herbe). Rassurez-vous, j’ai fait mes courses avant. Je ne suis pas un sauvage ! Mais disons que c’était le premier gros achat avec l’argent du charbon. Pas de regret. » Pierre, 28 ans, développeur.

  • « J’ai bu beaucoup d’alcool ! Il fallait bien que je paye ma tournée… D’ailleurs, ça n’a pas changé aujourd’hui. » Solène, 30 ans, chargée de projets.

Voyage voyage :

  • « J’ai bossé pendant des mois à l’Hippopotamus pour me payer un voyage au Canada avec mon chéri de l’époque. C’était vraiment une belle récompense et la meilleure manière d’investir mon premier salaire. » Paola, 34 ans, freelance en marketing digital.

Photographie de Thomas Decamps

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