Comment recruter un Content Manager ?

05. 11. 2018

5 min.

Comment recruter un Content Manager ?
autor
Victor Gosselin

Rédacteur

Présentation

Pilier du marketing digital de la marque ou du média dont il a la charge, le content manager est le garant de la stratégie éditoriale de l’entreprise et de ses médias sociaux.

Il doit veiller à l’application de la charte éditoriale dans la conception de l’ensemble des contenus (articles de blog, créations graphiques, videos, emailing, newsletter) .

Il est chargé de rédiger et de transmettre les briefs créatifs (sujets, axes, mots clefs) aux intervenants, de gérer une équipe pluridisciplinaire (attribution de sujets, calendrier de publication, suivi des corrections), de diffuser le contenu sur différents supports, de gérer les différents partenariats et d’analyser la performance de chaque publication.

Dans des structures de type startup, il peut être amené à rédiger lui-même le contenu et à animer les réseaux sociaux.

Le métier s’articule autour de 3 axes: une partie gestion et coordination de la production (suivi du planning de publication), une partie suivi des indicateurs de performance et évaluation (retombées, posts, likes, personnes atteintes) et une partie (idées de sujets, angle pertinent, création de formats…)

Que recherche le candidat ?

Un content manager est quelqu’un qui recherche une certaine polyvalence, aussi veiller à proposer des tâches diversifiées autres que le simple reporting de webanalytics. N’hésitez pas à miser sur le transfert d’expérience afin de le faire monter en compétence avec des membres de l’équipe (pourquoi ne pas le former plus en profondeur sur le référencement SEO par exemple). La dimension créative peut être un besoin prenant aussi malgré les contraintes marketing, favorisez la force de proposition quant aux sujets, aux angles de sujets ou aux partenaires. Le candidat peut être attiré par la gestion de projet, ainsi le transfert de responsabilité ou bien la possibilité de développer un projet de A à Z peut faire la différence. Le candidat peut aussi être intéressé par le management d’équipe.

Comment attirer le candidat ?

Préférez parler de « content manager » « editorial manager » plutôt que de chargé éditorial pour le web ou responsable de contenu numérique.

Informez le candidat surla taille de votre audience(nombre de lecteurs, nombre de vues…)

Evoquez la diversité des tâches et la dimension stratégique de la fonction.

Renseignez-le sur les derniers projets de formats innovants

Précisez la taille de l’équipe dont il aura la responsabilité.

Les compétences à viser

Le candidat devra être rodé aux techniques du marketing digital (et notamment connaître les leviers d’acquisition de trafic sur internet) et à son corollaire, l’analyse et le reporting de données chiffrées (calcul de taux d’évolution).

Sa maîtrise de la langue française devra être irréprochable que ce soit en matière d’ orthographe mais aussi en conjugaison et en syntaxe.

Le niveau d’anglais sera apprécié en fonction du niveau d’internationalisation de la marque ou du média, toutefois sa maîtrise peut offrir une plus grande diversité de sources dans la tenue de l’activité de veille.

Storyteller dans l’âme, il doit être capable de moduler le langage (sens du rythme, tons et registres).

Idéalement, il devra posséder des notions en SEO (outils de référencements et d’analyse de trafic sur le web) afin d’optimiser la visibilité de ses contenus.

Il devra être à l’aise avec la communication sur les réseaux sociaux et connaître des outils de gestion de publication type CMS (Wordpress, Medium…) et des outils de veille (scoop.it, netvibes…).

Les formations

S’agissant d’un métier relativement récent, il n’existe pas, à proprement parlé, de formation. La plupart des content managers sont des autodidactes issus du journalisme, de la rédaction web, de la gestion de projet et du community management.

Les profils à privilégier sont donc issus du marketing, de la communication, des sciences humaines, des études littéraires (en particulier en narratologie) ou journalistiques.

Le prérequis est de disposer d’une formation en marketing.

Les 4 soft skills à privilégier seront :

  • Un sens detrès rigoureux (à même de traquer la moindre faute linguistique)
  • Un sens de l’organisation (être à même d’anticiper et de planifier, de structurer une idée)
  • Une curiosité sans borne (veille permanente)
  • Une force de proposition créative (être en mesure de proposer des formats toujours plus innovants)

Les process d’entretien

Le dispositif s’ouvre avec un entretien téléphonique exploratoire visant à connaître les motivations du candidat et son niveau d’anglais. S’en suivra un second entretien en face à face visant à connaître les méthodes d’organisation de travail du candidat et sa capacité à atteindre ses objectifs, chiffres à l’appui.

Quels outils CMS avez utilisé par le passé ? Comment trouvez-vous les mots clés de vos publications ? Quel serait le premier contenu premium que vous pourriez mettre en place ? Demandez au candidat ce qu’il pense de la qualité des contenus d’un site concurrent en lui posant une question du type pouvez-vous faire une petite analyse à chaud de ce site en terme de contenu ?

Un test de rédaction ou de synthèse suivant un brief précis (sujet, axe, ton, nombre de mots) assorti, ou non, d’un exercice de correction orthographique d’un article de presse pourra être organisé le jour même au sein des locaux de l’entreprise.

Ce dont il faut parler en entretien

Il faudra parler de l’identité de l’entreprise (positionnement, valeurs), de la spécificité de la ligne éditoriale (ton, registre), de l’audience cible (tranche d’âge, catégories socio professionnelles, goûts, nationalités et donc langue), de l’équipe dont il aura la charge et préciser s’il devra ou non constituer son propre pool de créatifs/rédacteurs freelance, des outils techniques utilisés, des objectifs visés (KPI’s prioritaires), du budget à disposition (pour les partenariats, les campagnes digitales sponsorisées, le SEA…), et des partenariats déjà en place.

Les mots incontournables

  • Charte éditoriale : document de référence dictant l’ensemble des règles qu’un contributeur doit respecter lors de la production d’un contenu. Elle est destinée à assurer la cohérence et la qualité d’une publication. Elle contient les objectifs éditoriaux, la ligne éditoriale, les règles d’illustration, le rubriquage, des indications SEO, le calendrier éditorial ainsi que les erreurs récurrentes à éviter…
  • CMS (content management system) : outil de gestion de contenu servant à créer et publier du contenu sur internet comme wordpress, medium, trello
  • Content marketing : stratégie consistant pour une entreprise à créer et diffuser des contenus afin d’acquérir de nouveaux clients. Les contenus informatifs ou ludiques peuvent prendre la forme de vidéos, de livres blancs, d’ebooks, d’infographies, d’études de cas, de guides pratiques, de quizz, photos, blog d’entreprise…
  • Contenu Premium : Contenu permettant de convertir ses visiteurs en lead. L’accès au contenu est conditionné par le remplissage d’un formulaire permettant de récolter de la data. Ces visiteurs deviennent des leads dès lors qu’ils complètent ledit formulaire.
  • CTA (call to action) : appel ou incitation à l’action. Il prends souvent la forme d’un bouton ou d’une bannière clickable.
  • Taux engagement : KPI correspondant au nombre total d’interactions relatives à une publication par rapport au nombre d’individus exposés à cette publication
  • Inbound Marketing : Marketing consistant à faire venir les clients à soi (pull) en diffusant des contenus correspondant à leurs besoins, en se rendant visible et accessible et en facilitant la conversion. Il s’oppose à l’outbound marketing, plus intrusive consistant à envoyer des messages push au client.
  • Lead : prospect ayant émis un signal d’intérêt plus ou moins fort pour les produits ou services d’une marque en fournissant ses coordonnées.
  • Levier d’acquisition de trafic sur le web : livre blanc, partenariat, blog
  • Ligne éditoriale : guide de style, thématique et rubriquage des publications
  • Livre blanc : guide pratique compris entre 30 et 100 pages consacré à un produit, une problématique ou une technique destiné au prospect
  • Netlinking : méthode consistant à faire en sorte que des sites internets tiers fassent référence ou renvoient aux contenus de l’entreprise.
  • Reach (social media) : nombre d’utilisateurs qu’une publication peut atteindre. On distingue l’organic reach du paid reach.
  • SEO (Search Engine Optimization) : référencement naturel
  • Ton/Registre : Nature particulière de l’émotion qu’un texte vise à communiquer (didactique, épique, burlesque, polémique, comique, ironique, merveilleux…)

Grille de salaire

La fourchette pour un profil débutant sera compris entre 2083 € et 2666 € mensuel pour atteindre jusqu’à 3750 € pour un profil plus expérimenté (à partir de 5 ans d’expérience).

Comment gérer la période d’essai

Il conviendra de demander l’avis du responsable marketing pour valider ou non la période.

Il s’agira d’apprécier la périodicité des publications, la progression constante de la performance (taux d’acquisition, taux d’engagement des contenus, nombre de nouveaux abonnés, …), en insistant sur les indicateurs jugés prioritaires aux yeux de l’entreprise.

Il faudra vérifier que les contenus produits sont qualitatifs (visuellement mais aussi linguistiquement) et respectent scrupuleusement la charte éditoriale.

Photo : WTTJ

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