Gêne et solitude : 7 histoires de grosses boulettes en entretien d'embauche

02. 2. 2021

6 min.

Gêne et solitude : 7 histoires de grosses boulettes en entretien d'embauche
autor
Gabrielle Predko

Journaliste - Welcome to the Jungle

Pour la plupart d’entre nous, l’entretien d’embauche est un moment terrifiant. On a bien souvent tendance à s’imaginer le pire : « Et si je posais une question idiote, répondais complètement à côté de la plaque, créais un énorme malaise ou encore lâchais une blague vaseuse ? » Alors pour vous prouver qu’il est possible de s’en sortir, même lorsque le pire se produit bel et bien, nous avons recueilli quelques histoires loufoques de solitude, de gêne ou de honte en entretien d’embauche. Lisez et soufflez !

« Un dessin de pénis s’est retrouvé dans mon book », Florian, 27 ans, en recherche d’emploi

J’avais décroché un entretien dans une agence de publicité pour un poste de directeur artistique. Le jour J, le rendez-vous se passait plutôt bien… Jusqu’au moment où j’ai décidé de montrer ma page Facebook de rap, pensant que le recruteur pourrait être intéressé par mon habillage graphique et mes créas. Avant même que la page n’ait fini de charger, j’ai tourné l’écran vers lui et là… il a rit. Surpris par sa réaction, j’y ai moi-même jeté un coup d’œil et me suis très rapidement rendu compte que la photo de profil de ma page avait été remplacée par le dessin d’un petit pénis qui courait en rigolant. J’ai compris presque immédiatement ce qu’il s’était passé et surtout, qui blâmer : mon meilleur ami, également administrateur de la page, était clairement l’unique suspect potentiel dans cette affaire !

Pour rectifier le tir, j’ai tout de suite expliqué au recruteur qu’un de mes proches avait dû me “troller” et, heureusement, il a bien réagi. D’ailleurs, j’ai même décroché le poste. J’ai finalement choisi une autre entreprise mais je ne remercierais jamais assez ce recruteur de l’avoir joué cool ! Quant à mon meilleur pote, même si on en rigole aujourd’hui, je dois bien admettre que sur le coup, j’étais plutôt furax. En fait, il avait voulu me punir de lui avoir “mal parlé” la veille, mais ignorait tout de cet entretien et ne se doutait absolument pas que j’allais montrer ma page Facebook à quelqu’un d’important. Je lui ai vite pardonné mais ne vous en faites pas, je me suis vengé quelques années plus tard…

« Stupide, stupide salade ! » Candice, 31 ans, responsable communication B2B

Lors d’un entretien, il y a certaines choses qui peuvent nous faire perdre absolument toute crédibilité en quelques secondes comme postillonner sur le recruteur ou bien raconter sa vie avec un “Tarzan” au bout du nez. Mais rassurez-vous, on n’en meurt pas. Comment je le sais ? J’ai fait tout un entretien avec un bout de salade vert fluo coincé entre les dents. Je n’ai pas été prise, mais franchement je vais bien et surtout, je n’ai aucun regret : entre nous, ils n’avaient pas l’air très fun dans cette boîte de toute façon ! Et puis s’ils ne me préviennent même pas pour un simple petit bout de salade, comment aurais-je pu compter sur eux pour me faire des feedbacks sincères sur mon travail… ?

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« Je suis la pire négociatrice de la Terre… » Alice, 26 ans, en recherche d’emploi

L’entretien d’embauche, c’est toujours un moment stressant. Il faut faire attention à ce que l’on dit et penser à ce qu’on ne doit pas oublier de mentionner, observer la réaction du recruteur mais aussi essayer de contrôler l’image que l’on renvoie… Bref, il faut être sur tous les fronts et une erreur est vite arrivée. Moi, je me suis plantée au pire moment : celui où l’on parle de rémunération. Quand le recruteur m’a demandé ce que je gagnais dans mon précédent job, je me suis complètement emmêlé les pinceaux entre le brut et le net. Résultat, j’ai annoncé un salaire mensuel 300 euros inférieurs à ce que ce que je touchais réellement.

Évidemment, ce n’est qu’une fois arrivée chez moi que j’ai réalisé mon erreur. Et ça a été la panique ! J’étais à la fois très gênée et énervée contre moi-même car à l’origine, je souhaitais justement demander plus ! Pour rattraper le coup, j’ai tout de suite avoué ma bourde. Et pour être plus crédible, j’ai même envoyé une photo de mon ancienne fiche de paie. Mais je me sentais quand même vraiment gourde. Contre toute attente, ils se sont tout de même alignés, mais ça a quand même fait l’effet d’un tue l’amour professionnel. Et la suite n’a rien arrangé : j’ai été prise mais j’ai filé le Covid à toute la boîte au bout d’une semaine. Finalement, ils ont mis la clé sous la porte en décembre. Je crois que je leur ai porté la poisse.

« Je me suis pointée incognito en repérage la veille de l’entretien… et je me suis faite griller » Victoria, 30 ans, account manager

Je devais passer un entretien pour travailler dans une chaîne de co-working. La veille du rendez-vous, je me suis rendue sur un de leurs espaces pour faire un peu de repérage. Mais à peine avais-je passé le pas de la porte qu’une employée m’a abordé pour me demander si j’étais inscrite ou si je souhaitais visiter. Je n’ai pas réfléchi une seconde et lui ai rétorqué très naturellement que j’étais prof’ et que je cherchais un endroit calme pour préparer mes cours. Ok, je mentais sur toute la ligne, mais je ne voulais pas avoir l’air de “tricher” ou paraître trop envahissante, et en même temps, j’avais tellement envie d’arriver bien préparée à cet entretien ! J’ai profité de la visite pour poser toutes mes questions puis je l’ai remerciée. Avant de partir, elle m’a tendu sa carte de visite : « Si tu as besoin de plus de renseignements, tu peux appeler et demander à t’entretenir avec moi, je m’appelle Lisa. » Sympa !

Une fois dans le métro, je me suis repassé les mails échangés avec la personne qui devait me recevoir le lendemain… Vous voyez le drame venir ? « L’entretien se déroulera avec Lisa. » Soit la personne que je venais de baratiner pendant vingt minutes sous un faux nom et un faux métier. Oups. J’ai tout de suite avoué mon petit jeu à cette fameuse Lisa. Heureusement, elle l’a bien pris, elle en a même rigolé pendant l’entretien. Le pire, c’est que si je n’avais pas menti lors de la visite, je suis sûre maintenant qu’ils ne l’auraient pas mal pris, au contraire !

« Lapsus révélateur… » Cécile, 31 ans, community manager

J’avais postulé pour un poste de chargée de communication dans un grand groupe et, alors que je ne m’y attendais pas du tout, le recruteur s’est avéré carrément beau gosse ! Heureusement, j’ai réussi à rester concentrée pendant l’échange… Mais c’était sans compter la toute fin de l’entretien où mon inconscient s’est exprimé à ma place. Je lui ai serré la main et en voulant le remercier, ma langue a fourché : « Merci beau cul ». J’ai eu un fou rire pendant cinq minutes pendant que lui me regardait médusé. Quand l’entreprise m’a finalement fait une proposition d’embauche, j’avoue que je me suis posée pas mal de questions…

« Je me suis retrouvée à faire des figures de natation synchronisée », Chloé, chargée de communication, 19 ans

Je passais un entretien pour un stage en agence de communication quand, au bout d’une demi-heure, la recruteuse s’intéresse à mes loisirs : « Vous pratiquez un sport en particulier ? » Bingo, c’est le moment idéal pour vanter mes quelques années de natation synchronisée. Sauf qu’elle me rétorque du tac au tac « Vous pouvez me montrer quelques figures ? » Là ? Par terre ? Elle avait posé quelques questions plutôt “originales” mais là, ça devenait carrément étrange ! J’ai tout de même pris mon courage à deux mains : je me suis allongée sur le sol de la salle de réunion et hop, j’ai enchaîné deux, trois figures. Mon dieu, ça a été la minute la plus longue de toute ma vie ! La situation était tellement absurde que j’avais l’impression que, suite à une mini-rupture d’anévrisme, je venais de me réveiller dans cette position ridicule, condamnée à me demander : « Mais qu’est-ce que je fous là ? » Mon interlocutrice, quant à elle, avait l’air ravie de constater que j’avais osé… Ça ne l’a pas empêchée de ne pas me rappeler, mais bon. Aujourd’hui, même avec du recul, je ne sais toujours pas si c’était une question piège pour vérifier si j’étais “prête à tout” ou si c’était gratuit, par pur sadisme… au moins, personne ne pourra me dire que je n’ai pas tout donné pour ce poste !

« Ça passait ou ça cassait ! » Yohan, 25 ans, magasinier

En entretien d’embauche, il y a des grands classiques : « Pourriez-vous vous présenter rapidement ? », « Quels sont vos défauts et vos qualités ? », « Pourquoi devrions-nous vous embaucher ? »… Et il existe un tas de “réponses-types” pour y répondre facilement. Mais parfois, il n’y a rien de tel qu’un bon hors-piste pour se démarquer. C’est en tout cas ce que cette expérience m’a appris. Alors que je passais un entretien pour travailler dans une entreprise de e-commerce, mon potentiel futur manager m’a posé LA question inévitable : « Où vous voyez-vous dans cinq ans ? », et je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai pris un petit (gros ?) risque : « À votre place ? » Ça passait ou ça cassait, mais pendant les quelques secondes qui ont suivi, je n’en menais pas large… Et s’il me trouvait insolent ? En réalité, ce n’était pas méchant de ma part, plutôt joueur, taquin. En plus, je trouve que cette réponse reflète bien mon humour piquant et provoc’… Heureusement, il a bien réagi, il a ri (jaune ?) et m’a même lancé un : « Bien joué ! » à la fin de l’entretien. J’ai été embauché, mais je n’ai pas encore pris sa place. Je vous tiens au courant !

On espère que ces histoires vous aideront à relativiser et vous montreront que, même après une boulette monumentale, il est possible de se rattraper. Si vous la jouez fine, cela peut même être l’occasion de détendre l’atmosphère et de créer du lien avec votre interlocuteur… Et vous, quelles sont vos anecdotes d’entretien les plus croustillantes ? Racontez-nous en commentaire ou via l’adresse edito@wttj.co en spécifiant bien l’objet de l’email : « 3615 gênance » !

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Photo par WTTJ

Preberané témy