Votre stage est tombé à l’eau ? 8 conseils pour ne pas plonger avec lui

14. 10. 2020

6 min.

Votre stage est tombé à l’eau ? 8 conseils pour ne pas plonger avec lui
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Stephanie Stapleton

Broadcast journalist

La fin des études et le stage qui va avec sont généralement synonymes de fiesta et de grand départ dans la vie active. Pas pour les promos 2020. Le coronavirus est passé par là, contraignant de nombreuses entreprises à annuler (ou reporter) l’arrivée de stagiaires au sein de leurs équipes. Pour le mois d’avril 2020, l’Apec a constaté une chute de 69% des offres d’emploi destinées aux jeunes diplômés par rapport à avril 2019. Emily Lowes, jeune diplômée, en a fait les frais. Deux stages lui sont passé sous le nez. Mais elle a décidé de ça n’allait pas se passer comme ça ! Nous lui avons donné la parole.

Ils ont été des milliers comme Emily Lowes, diplômée (avec mention) d’une licence d’Histoire, à avoir vu leur stage de fin d’études passer à la trappe : « J’étais hyper contente, je devais enchaîner deux stages. Mais au début du confinement, j’ai reçu un e-mail de chacune des entreprises m’annonçant que le manque de visibilité allait sûrement les contraindre à annuler ma venue. » Elle qui rêve de travailler dans l’industrie de la food avait décroché deux stages : trois semaines dans une agence RP à Londres et trois mois (rémunérés) auprès d’une start-up de conseil spécialisée dans la food, justement. Résultat : « Dans l’une des boîtes, ils m’ont dit que c’était reporté à une date ultérieure et qu’ils ne m’oubliaient pas. Pour l’autre, ça a été un non définitif : ils ont dû mettre une grosse partie de l’équipe en congé sans solde ou au chômage technique. Même s’ils m’avaient prise, je n’aurais eu personne avec qui travailler. »

En 2020, les annulations de contrats sont devenues légion, mais la nouvelle a tout de même pris Emily de court. Un vrai coup dur, comme pour tous ceux dans son cas. « Ça m’a déprimé. Je venais de terminer mon mémoire, de passer mes derniers exams, et je me préparais à partir pour Londres. J’avais hyper hâte. » À tel point qu’elle avait déjà tout prévu, pour rien : « J’étais tellement contente d’emménager à Londres que j’avais déjà trouvé un logement sur place. D’un coup j’ai flippé : j’allais avoir un loyer à payer, avec zéro plan B, tout ça parce que je pensais tout roulait ! » Comment aller de l’avant malgré tout et décrocher le Graal ? Vous vous reconnaissez dans ce témoignage ? Ne désespérez pas pour autant, croyez en vos projets et faites comme Emily Lowes qui était prête à tout, sauf à renoncer.

1. Ne lâchez rien

Pas question pour elle de tirer une croix sur son ambition (se faire un jour une place dans l’industrie concurrentielle de la food, ndlr) « J’ai plutôt un tempérament de fonceuse habituellement. Si j’ai déprimé un temps, j’ai finalement décidé de me bouger, je n’allais pas rester à tourner en rond toute la journée, et j’ai commencé à faire des recherches en ligne. »

2. Candidatez (encore, et puis encore)

À moins de faire partir des rares chanceux qui décrochent un super contrat en claquant des doigts, il faut apprendre à aller chercher les opportunités là où on les attend le moins et surtout, per-sé-vé-rer. Un principe qu’Emily a rapidement fait sien.

Quand elle a appris que ses stages n’auraient finalement pas lieu, elle a postulé à plus de 30 offres en ligne. « Je passais mes journées à envoyer des candidatures et à contacter des gens en lien avec les boîtes pour leur demander s’il y avait des postes à pourvoir. Ou à même de tendre l’oreille, au cas où. J’ai reçu un paquet de réponses… négatives, en mode incertitude générale. » Encore raté… Pour cette fois !

3. Usez et abusez des réseaux sociaux

Emily a donc décidé de s’adresser directement aux intéressés (les entreprises). Après avoir essuyé une bonne quantité de refus par e-mail, elle s’est tournée vers les réseaux sociaux et a sorti ses antennes. Un bon réflexe, à en juger par une enquête LinkedIn de 2017, 34% des recruteurs ont une stratégie social media pour trouver leurs futurs collaborateurs et qu’ils sont 64 % à placer LinkedIn sur la première marche podium.

C’est grâce aux réseaux sociaux qu’Emily a fini par décrocher un nouveau stage. Elle a vu les posts d’autres jeunes diplômés sur LinkedIn et a décidé d’en faire autant. « Ils demandaient un coup de main à leur réseau. Je me suis lancée à mon tour, en expliquant que mes stages avaient été annulés, que je voulais absolument acquérir une expérience dans ce domaine, quitte à ne pas être payée, et que j’étais vraiment passionnée. J’ai listé les choses qui faisaient de moi une bonne candidate. Et là le PDG de RNS Meals (appli britannique de livraison de repas sur-mesure, ndlr), Simmy Dhillon, m’a contactée pour me dire que j’étais la bienvenue en stage chez eux, et que je serais payée. Génial, quoi. Et inespéré ! »

Sans ce post, elle n’y serait pas parvenue : « Si je n’avais pas fait ce post sur LinkedIn, l’opportunité de stage me serait clairement passée sous le nez. Le PDG de l’entreprise l’a lu et d’ailleurs, il m’a dit que ma démarche l’avait impressionné, tout comme ma passion et ma curiosité pour l’univers de la food. Comme quoi… »

4. Upgradez votre CV et votre profil LinkedIn

Mais il faut savoir que le stage d’Emily ne lui a pas exactement été apporté sur un plateau, ni par la magie d’un post sur LinkedIn. La jeune diplômée est passée par un vrai processus d’apprentissage. Analyser ce que les autres postaient, comment ils s’y prenaient, étudier le look et le contenu de leur profil, de leur CV lui a été très utile. « J’ai vu pas mal de CV passer sur LinkedIn. Dans mes contacts, il y a principalement des jeunes diplômés dans le même cas que moi. »

Au passage, Emily a mieux cerné ce que les recruteurs attendent d’une candidature : « Comme j’ai fait une fac d’Histoire, j’avais tendance à m’étendre un peu dans mon CV, à beaucoup développer mes idées. Je n’avais pas compris que les entreprises préfèrent en général que ce soit assez direct : j’ai fait ça, produit ceci, obtenu tel résultat… J’ai donc modifié mon profil LinkedIn dans ce sens. Et mes candidatures ont clairement pris du galon grâce à ça ! »

Elle a aussi découvert comment mettre en valeur son profil LinkedIn. « J’ai ajouté des puces pour qu’il soit plus parlant visuellement. J’ai aussi essayé de publier plus de posts, par exemple pour dire que j’avais fini mon mémoire, exposer ce que j’en avais tiré comme enseignements ou préciser que j’étais toujours en recherche de stage ou d’un CDD. Et hop, j’ai eu davantage de visites sur mon profil. Mes statistiques annoncent 1 500 vues au cours des trois derniers mois. Je trouve ça classe, car je ne pense pas connaître autant de monde. »

5. Pensez au job-dating en ligne

Emily s’est aussi servi des réseaux sociaux pour repérer de nouveaux postes à pourvoir et de nouvelles entreprises. Pot Noodle, une marque de nouilles instantanées, et Gradbay, une agence pour l’emploi des jeunes diplômés à fort potentiel, ont organisé un job-dating en ligne. « C’était vraiment bien. Ça s’adressait plus particulièrement aux étudiants et jeunes diplômés impactés par la crise sanitaire. Pas mal d’entreprises étaient présentes, toutes prêtes à donner leur chance à des étudiants, à leur permettre d’acquérir une première expérience. Pot Noodle a brandé l’événement en annonçant des “stages chelous et magiques”. Et c’était en réalité augmentée. On pouvait se balader dans la pièce, mais avec un avatar. Je leur tire mon chapeau. »

Grâce à ce job-dating en ligne, Emily a décroché non pas un, mais deux stages : le premier chez Unilever, pour la marque Pot Noodle justement, et l’autre chez Raptor London, une agence marketing spécialisée dans les publics jeunes et étudiants.

6. Ne vous démotivez pas

Ce premier barreau de l’échelle est pour beaucoup le plus difficile à atteindre. Ne pas se laisser miner par les refus successifs est un défi pour n’importe qui, et les futurs jeunes actifs n’échappent pas à la règle. « J’ai visé des grosses boîtes et toujours obtenu la même réponse. Ça m’a découragée de penser que j’avais terminé mon cursus d’Histoire avec mention pour me faire claquer la porte au nez au moment de chercher du travail. Je ne réclamais même pas un salaire ! En même temps, je sais que tous mes amis sont passés par là aussi… »

7. Ajoutez des cordes à votre arc

Malgré les épreuves, Emily est restée positive et déterminée. Parallèlement à sa recherche de travail, elle a suivi une formation en marketing digital en ligne pour étoffer son CV. « Je me suis dit que ça pouvait servir à double titre : avoir une certification reconnue et montrer aux recruteurs que je faisais quelque chose de mon temps libre. »

8. Les efforts paient

Ce long cheminement n’a pas toujours été facile, mais Emily Lowes est sûre d’une chose : cela en a valu le coup. Elle a obtenu trois stages courts (chez RNS, Unilever et Raptor). Elle va désormais mettre la barre encore plus haute en postulant à des Graduate Programs pour un démarrage en 2021. « Je me dis que rien n’arrive par hasard », conclut Emily.

Ne nous leurrons pas sur les obstacles que rencontrent les jeunes diplômés dans un contexte de crise sanitaire mondiale. Cependant, ne lâchez rien, gardez votre détermination intacte et la balance finira par pencher de votre côté. La démarche entreprise par Emily Lowes ne va peut-être pas sauver l’économie mondiale, mais on est convaincus qu’elle est idéale pour booster le moral des futurs jeunes actifs que vous êtes et vous aider à trouver, à votre tour, une petite place au soleil.

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Photo by WTTJ

Traduit de l’anglais par Sophie Lecoq