Comment réussir à prendre du recul sur son travail ?

10. 12. 2019

3 min.

Comment réussir à prendre du recul sur son travail ?
autor
Nora Léon

Communications & content manager

9h27. Ahmed scrute sa to-do. « C’est marrant, ironise-t-il : 27 items pour ce matin. » Il laisse échapper un gros soupir. Derrière ce soupir, son gros projet du mois. Un plan de communication pour une sortie produit sur lequel il n’a pas une minute pour se pencher. Derrière ce soupir pointent aussi le stress, l’inquiétude de ne pas y arriver et l’énervement de ne pas pouvoir prioriser l’important. Plus Ahmed y pense, plus il est désemparé et à cran. « Ça ne va pas le faire » ressasse la petite voix énervante dans sa tête.

Bon, on ne va pas laisser Ahmed comme ça, si ? Ça arrive à tout le monde de se sentir dépassé voire bloqué sur un sujet. C’est souvent le moment où l’on fonce tête baissée en épongeant des journées de 12 heures pour tout faire. Résultat ? Un travail moins qualitatif et surtout… moins créatif.

Or, lorsqu’on se sent coincé, pressé, découragé… C’est pile le moment où il faudrait tout stopper. Prendre du recul implique un pas de côté : voici quelques outils pour y parvenir et revenir d’autant plus inspiré.

Étape 1 - Élaguer et ralentir

L’objectif : créer l’espace propice à la prise de recul. Impossible ? Pas même pour un dirigeant du CAC40. Tout est fonction de décider comment on investit son temps au travail. Alors, quelles sont les clés pour faire diminuer sa to-do ?

  • Prioriser. Utiliser la matrice d’Eisenhower pour choisir ce qui est urgent et important, et stopper le reste un moment.

  • Déléguer. Solliciter par exemple l’aide d’un collègue sur un dossier chronophage pour se dégager du temps… à charge de revanche.

  • Refuser. Ne pas prendre de missions supplémentaires ni aider son collègue au pied levé, on est déjà en train de ramer pour se sortir de l’eau soi-même !

Puis, une fois un peu moins débordé, il faut ralentir. Prendre de la hauteur équivaut à rendre du temps disponible. Ne dit-on pas qu’il faut s’ennuyer pour être créatif ? L’objectif est donc de mettre à profit ces plages horaires libres pour prévoir des activités qui chasseront le stress le temps de s’inspirer et de nous remettre dans une dynamique positive.

Étape 2 - Solliciter l’autre

Avez-vous remarqué que souvent, on est tout seul dans sa spirale négative ? Or, l’avis de nos pairs nous débloque la plupart du temps en nous faisant voir les choses sous un jour nouveau. Comment ?

  • En sollicitant son équipe pour brainstormer. « Dis Lydia, je suis bloquée sur le projet XY. On peut en parler un quart d’heure ? » Même cette étape simple n’est pas toujours exploitée alors qu’elle peut amener des résultats probants.

  • En travaillant en binôme. En amenant une deuxième personne sur le projet, il peut décoller beaucoup plus facilement car bosser ensemble motive. Il est possible de travailler avec un membre de son équipe, ou au contraire un membre d’une autre équipe, qui apporte un regard neuf.

  • En organisant des sprints inter-équipes. Agathe est content manager. Elle roulait au ralenti sur la création de podcasts et a donc demandé de l’aide à ses rédacteurs et ses collègues non spécialistes en contenu. Des squads organisés autour de discussions thématiques lui ont insufflé une énergie créative nouvelle.

  • En déjeunant avec ses pairs d’autres entreprises. On ne pratique pas le même métier partout de la même façon : les bonnes pratiques de nos homologues nous nourrissent donc. Une autre pratique utile : les “shadower”, c’est-à-dire les regarder faire leur travail quelques heures pour apprendre de leur pratique et les imiter.

  • En posant la question à ses clients. Quand un produit patine, quoi de mieux que de se recentrer sur les avis des utilisateurs ? Pour cela, un focus groupe amène, dès 7-8 personnes, des retours qualitatifs exploitables et moteurs.

  • En discutant avec son mentor. Besoin d’un coup de motivation ou de bons conseils ? Une personne plus chevronnée dans sa spécialité, quelqu’un qui nous connaît bien et nous estime, peut aider à y voir beaucoup plus clair.

Étape 3 - Mettre en place son usine à créativité

Le temps dégagé peut aussi être mis à profit pour s’inspirer. Bien qu’un labo créatif soit quelque chose de très personnel, ces quelques pistes peuvent aider à le lancer.

  • Miser sur la culture. Chez Télérama, les employés ont longtemps eu un budget illimité pour aller au cinéma, au musée ou au théâtre. Et pour cause : c’est le premier réservoir à créativité qui rend les employés épanouis et innovants.

  • Sortir. Une conférence organisée par un fond d’investissement ou un journal ? Un atelier sur votre métier dans les locaux d’une entreprise ? Un Ted Talk que vous aviez envie de voir ? Tous les prétextes sont bons pour s’oxygéner l’esprit.

  • Lire. Articles de journal ou de blog, étude sur votre sujet ou encore livre professionnel ou de littérature, tous vous inspireront et feront progresser vos idées.

  • Apprendre. Peut-être que si vous êtes bloqué, c’est qu’il vous manque une compétence utile pour mener à bien ce projet ? Direction les moocs !

Nombre d’outils sont maintenant à votre disposition pour prendre du recul sur votre travail… Une chose est sûre : accéder à la “big picture”, vous déstresser et rendre votre projet plus innovant demande des efforts. Une fois fournis, ils décupleront votre bien-être en poste et la fierté devant votre boulot fait, et bien fait.

Photo d’illustration by WTTJ

Preberané témy