Et si demain, on faisait tous la sieste en entreprise ?

23. 7. 2017

5 min.

Et si demain, on faisait tous la sieste en entreprise ?

La sieste au travail. Deux mots que les générations précédentes n’auraient jamais imaginé utiliser dans une même phrase. Pourtant c’est un phénomène dont les médias parlent de plus en plus et qui inspire les experts. Parmi ces experts, on peut citer David Dinges, mandaté par la NASA, qui a prouvé que les siestes quotidiennes de moins de 30 minutes amélioraient la productivité de 34%. C’est pourquoi les astronautes la pratiquent chaque jour afin d’être le plus affuté possible mentalement et physiquement lors de leurs manœuvres. Richard Wiseman, psychologue et chercheur à l’université d’Edimbourg a quant à lui prouvé récemment que la sieste courte avait des répercussions sur le bonheur. Notre expert local, c’est Bruno Comby, auteur de l’éloge de la sieste, il nous explique que la sieste est avant tout un besoin naturel : le sommeil de l’homme est bi-phasique et doit comporter une phase longue et une phase courte toute aussi importante pour son équilibre.

Tout ça c’est bien beau, mais concrètement, intégrer la sieste dans son entreprise, comment on fait, et surtout qu’est-ce que ça donne ? Parce que finalement, que la sieste soit bénéfique, tout le monde le sait. Mais lui donner sa place dans un milieu professionnel, c’est moins évident. La Siestoune, la startup qui propose des solutions de sieste innovantes en entreprise, a mené pour Welcome to the Jungle l’enquête auprès d’entreprises ayant adopté la sieste au sein de leur quotidien. Décryptage !

Les véritables origines de la sieste en entreprise

Google nous a tous fait rêver avec des nap-pods futuristes disséminés dans leurs locaux californiens. Rapidement imité par Amazon ou encore Facebook, la sieste s’est très vite répandue dans l’ensemble de la Silicon Valley si bien que l’on imaginait les Américains précurseurs à ce niveau-là.

Pourtant ce n’est pas des Etats-Unis que nous vient ce phénomène de sieste au travail, mais d’Asie. Si dans la culture occidentale, la sieste a toujours eu sa place dans les milieux ruraux (les températures étant bien trop chaudes entre 13h et 15h pour travailler dans les champs), elle n’a jamais trouvé sa place dans les bureaux urbains car considérée comme un symptôme de fainéantise. Dans la culture asiatique, c’est le contraire. Faire la sieste au travail est un signe de performance : j’ai bien travaillé, donc je suis fatigué et j’ai besoin de me reposer pour rester efficace. Ce principe s’appelle l’inemuri au Japon et certains employés vont même jusqu’à feindre l’endormissement pour bien se faire voir de leur supérieur. En Chine, la sieste est inscrite dans la constitution : “les travailleurs de la République populaire de Chine ont droit au repos” (article 43). Depuis des milliers d’années, la sieste est considérée comme nécessaire pour atteindre l’équilibre et l’harmonie. Elle fait partie de la médecine préventive qu’exercent les asiatiques, différente de la médecine curative pratiquée en occident.

Le taux de turnover dans les entreprises de la Silicon Valley battant tous les records, elles se doivent de faire preuve de créativité pour attirer des nouveaux talents en provenance du monde entier… dont l’Asie ! Il a donc fallu faire un effort et accepter que les employés siestent dans les locaux quand le besoin s’en fait ressentir. C’est ensuite grâce à l’importante portée médiatique de la Silicon Valley que les occidentaux ont commencé à s’intéresser au sujet…

Les réelles répercussions de la sieste au travail

  • Kevin, responsable marketing chez Toucan Toco, nous explique : « Nous estimons que 20 minutes de sieste quand on se sent fatigué, c’est la clé de notre productivité. Nous refusons de piquer du nez et nous avons constaté que c’est aussi un super facteur de créativité quand on est bloqué sur un élément. Ce sont les fondateurs de Toucan Toco qui ont lancé la mode, ça a commencé par un canapé, puis un espace sieste jusqu’à la salle dédiée ». Toutes ces recherches ont donc vu juste : la sieste semble être l’outil idéal pour réaliser une pause efficiente dans un bureau et gagner en productivité tout comme en créativité. Pour Kevin, la sieste est un élément important de la politique d’une entreprise, devenant même un facilitateur de recrutement.
  • Lorsque nous questionnons Yann, Fondateur et CEO de NewQuest, sur les effets constatés suite à l’aménagement de leurs zones de sieste, il nous répond : « Nos espaces de repos ont un effet direct sur le niveau “d’appréciation” des locaux. En plus des zones de confort nous avons mis en place pas mal de services à disposition des collaborateurs qui se sentent chez eux et considèrent les locaux de NewQuest plus comme un lieu de vie qu’un simple lieu de travail ».

→ La sieste s’inscrit donc dans ce phénomène constaté de mutation des espaces de travail que l’on appelle aussi les sweet offices. Le principe est simple : afin d’améliorer la productivité des employés, il faut leur donner envie de venir au travail. Ce nouveau style de management permet de séduire les jeunes talents qui rejettent les méthodes traditionnelles de travail et recherchent un environnement agréable dans lequel évoluer.

NewQuest propose deux espaces confort pour siester en toute tranquillité

Briser les tabous pour réussir l’intégration de la sieste au travail

Si intégrer la sieste au sein de ses locaux est une initiative louable, on constate tout de même qu’il y a une façon de faire. De nombreuses entreprises ont échoué à faire dormir leurs employés entre midi et deux à cause de ce complexe lié à la sieste en entreprise qui demeure très présent dans l’esprit des Français.

  • Yann, toujours CEO chez NewQuest, nous livre la clé du succès de leur initiative : « Je pense que dès lors que l’équipe dirigeante était à l’initiative de cela, nous avons évité tout “tabou” ou préjugé potentiel. D’autant que notre équipe est très impliquée et laborieuse, les zones de conforts sont une réelle nécessité pour faire “refroidir” les cerveaux de chacun »
  • Pour Toucan Toco, la question ne se posait même pas : « Nous sommes une boite à majorité composée de jeunes, ce tabou n’a jamais existé pour nous. Et comme on ne savait pas que c’était tabou on l’a fait » nous confie Kevin.

Une salle de sieste haute en couleur chez Toucan Toco

Chez MakeSense, en complément de l’espace de sieste, ils ont choisi de sensibiliser leurs équipes grâce à l’intervention de spécialistes du sommeil. Suite à ces ateliers, plus aucun complexe ne subsistait : « Permettre à nos employés de faire la sieste témoigne d’un meilleur respect de leur état de fatigue, le repos n’étant pas vu comme de la paresse mais bien comme une manière d’être à l’écoute de son corps. Les employés sont fiers de la présenter aux clients et aux visiteurs qui parcourent notre espace de travail ».

La sieste au travail commence à trouver sa place au sein des entreprises occidentales en s’inscrivant dans cette nouvelle tendance qui vise à se concentrer sur le bien-être de ses équipes afin d’accroître leur performance. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut prendre la sieste à la légère. Pour réussir son intégration à l’entreprise, il ne faut pas négliger certains aspects comme l’appui de la direction et la sensibilisation des équipes !

Chronique by Gabriel Boccara - CEO @La Siestoune

Pour les entreprises désireuses d’intégrer la sieste à leur quotidien sans avoir forcément un espace dédié disponible, La Siestoune propose des solutions de sieste innovantes et 100% modulables pour se ressourcer rapidement. Pour découvrir notre solution de sieste, c’est par ici : www.lasiestoune.com.

Preberané témy