Les news pour briller à la machine à café (ou de son canapé) le 11 juin 2020

11. 6. 2020

3 min.

Les news pour briller à la machine à café (ou de son canapé) le 11 juin 2020
autor
Elise Assibat

Journaliste - Welcome to the Jungle

Parce qu’on sait à quel point la crise du coronavirus bouscule notre quotidien et qu’il est difficile de s’y retrouver dans toute l’information que nous consommons et les ouï-dire, la rédaction de Welcome to the Jungle vous livre chaque semaine les dernières actualités chaudes du monde du travail, quelque peu bouleversé. Et n’oubliez pas de prendre soin de vous !

Fraudes au chômage partiel : 50 000 contrôles de prévus

Avec près de 8,6 millions de français au chômage partiel fin avril, combien sont-elles, les entreprises qui ont fraudé et dissimulé du télétravail ? Pour sanctionner les abus, Muriel Pénicaud l’a en tout cas annoncé sur France Info ce lundi : plus de 50 000 contrôles sont prévus avant la fin de l’été. Après avoir alourdi les sanctions - qui peuvent maintenant aller jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 30 000€ d’amende - le ministère du travail passe désormais à la phase d’examen. Afin de relever les fraudes, ce sont donc des milliers de témoignages de salariés qui seront entendus, pour déterminer si oui ou non des aides ont été indûment perçues. Un chantier particulièrement compliqué, alors qu’un grand nombre de travailleurs ont parfois, de leur plein gré, bravé l’interdiction de travailler pendant leur activité partielle… En effet, une étude révélait au mois d’avril que sur 2 620 salariés en chômage partiel, 24% des salariés avaient continué de travailler normalement à la demande de leur employeur, tandis que 28% l’avaient fait… selon leur propre volonté. La ministre du Travail a profité de cette apparition télévisuelle pour mettre en garde les entreprises concernées : « Vous pouvez encore déclarer que c’était une erreur et que vous vous êtes trompés. Mais dans quelques semaines les sanctions vont tomber. C’est le moment d’être raisonnable. »

4 travailleurs sur 10 ont (encore) peur de perdre leur emploi

Un mois après le déconfinement, la peur de perdre son emploi baisse en France, même si les chiffres restent encore haut. Selon une enquête Odoxa-Dentsu consulting (1) publiée jeudi 4 juin, 41% des sondés seraient ainsi encore inquiets, avec des chiffres qui grimpent à 50% pour les ouvriers et jusqu’à 60% pour les travailleurs indépendants, dont les statuts précaires renforcent le sentiment d’insécurité. En avril, ils étaient 66% sur l’ensemble du panel.

Une angoisse donc, toujours présente malgré des chiffres en baisse ( - 25 points par rapport au mois précédent, ndlr). Il faut dire que malgré le déconfinement et la relance, les prévisions des économistes restent très pessimistes : 15% des entreprises, soit près de 58.000, pourraient faire faillite dans les prochains mois, d’après une projection de la Coface réalisée en avril (une compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur ndlr). Plus surprenant, l’étude révèle également que malgré l’inquiétude, 69% des sondés jugent inacceptable d’obtempérer à une baisse de salaire en échange d’un maintien de poste.

(1) Enquête réalisée pour franceinfo et Le Figaro, auprès de 10004 français âgés entre 18 ans et plus.

La fin du chômage partiel : vers un nouveau dispositif de remplacement ?

Après plusieurs mois de bons et loyaux services, c’est acté, le chômage partiel va diminuer. Loin de disparaître totalement il sera remplacé par un nouveau système : l’Activité réduite pour le maintien en emploi (ARME). Avec ce dispositif, les entreprises pourront maintenir l’activité partielle de certains de leurs employés, tout en recevant une aide jusqu’au 30 juin 2022. En contrepartie, elles devront s’engager à ne pas supprimer d’emplois tant que la compensation durera. Si le montant de l’aide versée par l’État n’a pas encore été annoncé, syndicats comme patronat approuvent la démarche.

Voilà maintenant près de 3 mois que le gouvernement a mis en place le dispositif de chômage partiel, accompagnant au total 8,6 millions face aux conséquences économiques de la pandémie. Mais ces mesures exceptionnelles ont un coût, estimé à 24 milliards d’euro. La ministre du Travail Muriel Pénicaud avait d’ailleurs déjà précisé en mai : « Aujourd’hui, les conditions de la reprise (sont) là. Donc, qu’il n’y a pas tellement de raison que ce soit l’État qui continue à payer l’intégralité des salaires de 8,6 millions de salariés en France. »

Le « bore out », un trouble psychologique enfin reconnu par la justice

C’est une première en France. Mardi 2 juin, la cour d’appel de Paris a pour la première fois condamné une entreprise pour ne pas avoir donné assez de travail à l’un de ses employés, ayant ainsi précipité son « bore out », une souffrance encore mal connue mais bien réelle. L’employé en question s’appelle Frederic Desnard et a enfin été reconnu comme une victime de harcèlement moral après six ans de procédures judiciaires. Il témoigne aujourd’hui et révèle au grand public les raisons à l’origine de sa détresse : n’ayant plus aucune activité à exécuter, il a peu à peu perdu le sens de son travail et s’est retrouvé réduit à un présentéisme aliénant qui l’a, par la suite, plongé dans une grave dépression. Si l’entreprise a finalement été condamnée à 5 000 euros de dommages et intérêts pour harcèlement, et 45 000 euros pour licenciement non valable, le chemin aura été long pour que la justice reconnaisse officiellement le « bore out » comme étant un véritable trouble psychologique… Une avancée importante, lorsqu’on sait que 6 français sur 10 déclaraient s’ennuyer au travail en 2019.

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Photo by WTTJ

Preberané témy