Anne-Sophie Pic : « L'erreur, c'est aussi une partie de la réussite »

05. 7. 2021

autori
Thomas Decamps

Photographe chez Welcome to the Jungle

Paulina Jonquères d'Oriola

Journalist & Content Manager

Auréolée de 8 étoiles au guide Michelin, Anne-Sophie Pic est la cheffe la plus récompensée au monde. A la tête d’un empire culinaire générant 25 millions de chiffre d’affaires chaque année, elle emploie près de 450 collaborateurs aux quatre coins du globe. Quelle est donc sa recette secrète pour manager avec créativité ? Retrouvez ici la substantifique moelle de son leadership dans ce menu en quatre services. Un contenu mitonné par l’équipe Welcome Originals, notre plateforme de développement professionnel à découvrir sans tarder !

Se donner le droit à l’erreur

Celui qui ne veut commettre aucune erreur va se mettre dans une situation d’échec. Car finalement, ne faire aucune erreur, c’est ne faire preuve d’aucune audace, c’est refuser de se mettre en danger”, lance Anne-Sophie Pic. Convaincue que l’erreur fait partie intégrante de la réussite, notre cheffe n’hésite donc pas à reconnaître quand elle a fait fausse route. En somme, son leadership consiste en un savant dosage entre l’écoute de ses collaborateurs, et sa capacité à les embarquer dans sa vision, quitte à rectifier le cap en chemin.

Apprendre à déléguer

Lorsqu’elle décroche sa troisième étoile en 2006, Anne-Sophie Pic admet être absolument incapable de déléguer ! Ne bénéficiant pas du don d’ubiquité, notre toquée a cependant dû apprendre à lâcher prise. Mais plus encore, déléguer s’est aussi avéré être fondamental pour tisser une relation de confiance avec ses employé.e.s. Et pour que cette confiance existe, la cheffe nous explique avoir peaufiné ses techniques de recrutement. Son autre ingrédient pour créer du liant ? “Les faire s’élever, leur inculquer (sa) vision de l’entreprise, (sa) culture et (sa) vision de la cuisine”.

Faire face à l’inconfort

Comme n’importe quel manager au monde, Anne-Sophie Pic tend vers la recherche d’un certain confort. Pourtant, elle est persuadée que lorsqu’il est maîtrisé et encadré, l’inconfort peut aussi être gage de réussite, d’audace et de révélation. “Lorsque l’on est trois étoiles, il faut absorber l’inconfort. Cela exige une régularité pour que l’inconfort ne soit pas perceptible par le client. (…) Mais l’inconfort, il est nécessaire. Moi-même, j’aime me mettre en situation d’inconfort par moment, parce que je sais que c’est là que je vais peut être me révéler meilleure, être force de proposition. A l’inverse, le confort total est gage d’endormissement ”, estime la cheffe.

Savoir prendre du recul

La cuisine est un art exigeant de faire preuve sans cesse de créativité. Pour autant, Anne-Sophie Pic en convient : on ne peut pas être intuitif tout le temps. Alors, quand l’inspiration s’évapore, la cheffe prend simplement du recul pour retrouver toute sa densité. “Il faut parfois accepter de stagner et chérir ce qu’on a créé en faisant en sorte que ce niveau-là ne baisse pas”. Pour se remettre en situation d’être inspirée, notre cheffe nous confie s’aérer régulièrement en se ménageant des quartiers libres. “Quand on me souffle : « Les chefs doivent être dans leur cuisine » (…) C’est faux selon moi de dire ça aujourd’hui. Si on veut garder une cuisine, la même et qu’elle ne bouge pas d’un iota, oui, il faut faire ça, bien évidemment. Mais si on veut évoluer, il faut partir, s’inspirer et voir autre chose ”.

Pour résumer le management à la sauce Pic, retenons cette citation : “ On peut naître leader, mais pour être un bon leader, c’est une transformation. Je crois qu’il faut apprendre sur soi, sur les autres. Il faut de l’expérience ”.

Preberané témy