Réunions en visio : récits de petits et gros fails

15 oct. 2020

5min

Réunions en visio : récits de petits et gros fails
auteur.e
Marlène Moreira

Journaliste indépendante.

« Je crois que tu as oublié ton pantalon… », une phrase que vous pensiez ne jamais entendre en réunion, n’est-ce pas ? Et pourtant, depuis que les Français ont découvert les joies du télétravail et les visioconférences, les anecdotes cocasses et embarrassantes pleuvent sur le web. Nos lecteurs nous ont confié leurs petits et gros fails.

Boulette n°1 - Un livre embarrassant dans la bibliothèque

Ding Ding : « Tu sais qu’on voit un livre du Kamasutra derrière toi ? 😂 ». C’est le SMS que reçoit Alexandra de la part d’une collègue, pendant sa réunion d’équipe hebdomadaire. Après quelques secondes de flottement, elles tentent toutes les deux de cacher leur fou rire. Depuis le début du confinement, Alexandra travaille régulièrement depuis sa chambre… avec vue sur sa bibliothèque. « On est une équipe jeune et soudée, donc ça m’a surtout fait rigoler. Mais je l’ai quand même caché ailleurs dans l’appartement et je me suis demandée combien de personnes l’avaient remarqué sans rien me dire. Cela faisait presque deux mois que le confinement avait commencé et que l’on faisait des réunions plusieurs fois par semaine… », raconte-t-elle. En juin, alors qu’elle assiste au pot de départ d’un collègue, l’un d’eux aborde le sujet. « Il s’est vraiment demandé si j’avais fait ça de façon volontaire, raconte Alexandra. Finalement, on en a rigolé tous ensemble. J’ai découvert que quelques membres de l’équipe l’avaient vu et pensaient que c’était une blague. Ma manager n’avait rien remarqué, mais ça l’a beaucoup fait rire quand elle l’a appris. » Tout est bien, qui finit bien.

Boulette n°2 - Un coming-out inattendu

Faire son coming-out auprès de ses collègues, c’est une chose. Le faire auprès de sa famille, c’en est une autre. Les parents d’Alice ignorent qu’elle vit avec une femme. « Ils sont assez traditionnels. J’ai déjà échangé avec eux sur la PMA ou encore les droits des homosexuels, mais je n’ai jamais dit que j’étais directement concernée par le sujet ». C’était sans compter cette visioconférence avec son boss.

Sur sa terrasse, sans casque ni écouteurs, celui-ci l’appelle pour prendre de ses nouvelles. « Tous mes collègues étaient au courant que je m’étais pacsée avec mon amie quelques jours avant le confinement. Très content pour moi, il a directement entamé la conversation en me demandant : « Alors, ta femme est confinée avec toi ? ». Mon père était à quelques mètres. J’ai immédiatement coupé le son de mon ordinateur mais je savais très bien qu’il avait entendu. J’ai envoyé un message tchat à mon boss pour lui expliquer la situation. Il était tellement gêné ! »

Le soir, lors du dîner, son père aborde le sujet : « J’ai passé une heure assez terrible. Et malgré cette révélation, mes parents sont toujours dans le déni. Ils pensent sans doute que c’est une passade. Au fond, je sais que j’ai planté une graine et que c’est positif. » Alice n’en veut pas à son manager, qui était plein de bonnes intentions. Malgré tout, elle a prévenu ses collègues pour qu’ils évitent d’aborder le sujet lors des visioconférences suivantes. « Aujourd’hui, j’en rigole beaucoup. Qui aurait cru que mon boss ferait mon coming-out pour moi ? »

La boulette n°3 - Grillée en train de chercher un autre job

Le confinement ne remet pas en question les projets de Manon : elle est bien décidée à changer de job. En télétravail depuis la maison de ses parents, elle doit passer un premier entretien pour une start-up niçoise qui lui fait de l’œil. Pas de chance, son boss lui envoie une invitation pour une réunion de service sur le même créneau. « Je n’étais pas indispensable sur cette visio, alors je me suis dit que j’allais assister au début puis prétexter un problème de connexion pour m’éclipser discrètement et passer mon entretien. Vu l’état des réseaux au début du confinement, c’était crédible. » Un plan sans faille ? Presque. Son frère, qui passe à côté d’elle, lui fait remarquer qu’elle a l’air stressée. « J’étais persuadée que mon micro était coupé, alors je lui ai expliqué que j’étais tendue à cause de mon entretien qui commençait dans quelques minutes. » Son manager arrête de parler. Un silence gêné s’installe. Manon réalise que son micro n’était pas coupé.

« J’ai fait comme si de rien n’était, mes collègues ont fini par reprendre la conversation et j’ai suivi mon plan : je me suis déconnectée et j’ai passé mon entretien. Autant dire qu’après cet événement, j’étais loin d’être dans les meilleures conditions. Mais heureusement, tout s’est bien passé et j’ai été prise ! » Quelques semaines plus tard - et alors que ni ses collègues ni son boss ne sont revenus sur le sujet - elle leur annonce, sans surprise, qu’elle démissionne. « Au moins, ça m’a fait une bonne anecdote à raconter à mon pot d’arrivée dans mon nouveau boulot », ajoute-t-elle en rigolant.

La boulette n°4 - Quand le chien s’en mêle…

David fait partie des chanceux confinés avec une terrasse et un jardin. Il a pris l’habitude de travailler à l’extérieur, pour profiter du soleil et de l’air frais. Ce jour-là, il anime une réunion stratégique pour des clients. « Ma compagne travaillait sur la table en face de moi. Tout à coup, je la vois me faire des signes incompréhensibles, à moitié paniquée et à moitié en fou rire », raconte-t-il. Loin d’être un champion au Times Up, il n’a d’autre choix que de continuer sa présentation. Quelques secondes plus tard, il reçoit une notification WhatsApp. « Ma femme m’avait envoyé une photo de moi devant mon ordi… et du chien, en arrière-plan, en train de faire ses besoins dans le jardin… » David n’a jamais su si ses clients avaient eu l’occasion d’observer son chien dans ce moment d’intimité. « Au pire, je pense que ça les aura fait rire intérieurement, non ? En tout cas, ils n’en ont jamais parlé et ma femme et moi avons beaucoup ri après ma réunion », conclut-il.

La boulette n°5 - Un mari un peu trop impliqué dans son jeu vidéo

Depuis trois ans dans la même entreprise, Mathilde vient de changer de département et doit faire ses preuves auprès d’une nouvelle équipe. En chômage partiel, son mari ne travaille que la moitié de la semaine. L’occasion pour lui de retrouver ses passe-temps de jeunesse : les jeux vidéos. « Habituellement, il est plutôt silencieux, il suffit que je ferme la porte du salon pour ne pas l’entendre. Mais ce jour-là, il perdait et je l’entendais pester contre un autre joueur. » Sans possibilité de s’absenter de la réunion, Mathilde lui envoie discrètement un SMS… qu’il ne voit pas. Alors qu’elle doit prendre la parole pour présenter le projet sur lequel elle travaille depuis plusieurs semaines, son mari sort de ses gongs. « Il a commencé à jurer comme un ado. J’ai croisé les doigts pour que mes collègues n’entendent rien… Mais c’était peine perdue. » Son manager finit par l’interrompre en souriant, en lui proposant de reprendre sa présentation plus tard. « Heureusement, mes collègues l’ont pris à la rigolade. Mais sachant que je suis rentrée de congé maternité il y a peu de temps, je pense qu’ils s’attendaient davantage à entendre un bébé pleurer… que mon mari insulter des gens sur Call of Duty », partage-t-elle.

La boulette n°6 - Un moment un peu trop détendu

« J’ai commencé la visioconférence depuis mon salon, le temps d’accueillir mon client, d’échanger les banalités d’usage et d’introduire le sujet », commence Rémi. Il partage son écran, fait sa présentation de la façon la plus professionnelle possible puis laisse la main à son collègue pour les détails techniques. Persuadé que sa vidéo est coupée pendant un partage d’écran, il s’installe sur son balcon avec son arsenal de détente : café, clope, lunettes de soleil et une chaise supplémentaire pour étendre ses jambes. « J’écoutais d’une oreille et je jouais sur mon portable en fumant ma cigarette. » Lorsque la réunion se termine et que son client quitte la visio, Rémi réalise que sa vidéo tournait depuis le début de la réunion. « Le client ne nous a jamais rappelé, ni donné de nouvelles. J’imagine qu’il ne nous a pas vraiment pris au sérieux. Sur le coup, je l’avais vraiment mauvaise… Mais ça aurait pu être pire, j’aurais pu aller aux toilettes, non ? »

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