Première expérience pro : l’industrie, un secteur d’avenir ?


16 sept. 2020

6min

Première expérience pro : l’industrie, un secteur d’avenir ?

auteur.e
Marlène Moreira

Journaliste indépendante.

Après quelques années sur les bancs de l’école, un diplôme en poche, voilà qu’une crise sanitaire met en péril votre recherche d’emploi ! Et si vous vous tourniez vers un secteur auquel vous n’aviez (peut-être) pas pensé ?
L’industrie est souvent boudée par les jeunes générations. Si comme beaucoup, elle vous évoque Charlie Chaplin, des blouses bleues ou une chaîne de montage vétuste, il va falloir revoir vos classiques. Car aujourd’hui, l’industrie c’est plus Matrix que Les Temps Modernes.
Plongez avec nous dans ce secteur méconnu, et découvrez 5 métiers d’avenir qui semblent tout droit sortis d’un film de science-fiction.

Vers une industrie plus régionale, plus digitale et plus verte

L’industrie, c’est l’ensemble des activités économiques qui produisent des biens matériels, par la transformation et la mise en œuvre de matières premières. Agroalimentaire, chimie, automobile, aéronautique… il y en a pour tous les goûts ! En France, elle représente près de 235 000 entreprises – dont 1 800 ETI et 50 000 PME – dans plus de 40 secteurs professionnels différents. Mais aussi, près de 2,7 millions de salariés.

Tandis que la crise sanitaire a particulièrement impacté certaines branches comme l’automobile ou l’aéronautique, d’autres – l’agroalimentaire ou le médical, par exemple – se sont maintenues à flot. La richesse du tissu industriel français lui permet d’équilibrer ses forces et d’envisager la reprise… une reprise qui se veut plus locale, plus innovante et plus responsable.

La crise est effectivement l’occasion pour le secteur de se réinventer et d’offrir de nouvelles opportunités aux jeunes générations. « La pandémie a fait prendre conscience de l’importance stratégique de nos actifs physiques industriels, et il est possible d’utiliser cette crise pour inverser la vague de désindustrialisation qui s’étend depuis des décennies », explique Olivier Scalabre, directeur associé senior du cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG). Parce qu’elle relance la question des frontières et de l’approvisionnement, mais aussi d’une production plus flexible et locale, la crise sanitaire est l’occasion de faire naître une industrie plus régionalisée, avec les TPE, PME et ETI en première ligne. Si vous avez toujours rêvé de travailler dans un bureau avec vue sur la mer ou sur les Alpes, c’est le moment !

“La pandémie a fait prendre conscience de l’importance stratégique de nos actifs physiques industriels, et il est possible d’utiliser cette crise pour inverser la vague de désindustrialisation qui s’étend depuis des décennies”, Olivier Scalabre, directeur associé senior de BCG

En parallèle, l’évolution des technologies transforme en profondeur l’activité industrielle dans son ensemble, ainsi que les métiers et les conditions de travail. Nanotechnologies, robotisation, data,… la deep tech rend l’industrie plus intelligente, modifie les modèles économiques existants. Mais surtout, les contraintes financières liées à la crise sanitaire conduisent l’industrie à revenir à l’essentiel : une innovation pragmatique et opérationnelle. « L’industrie a plus que jamais besoin de solutions fiables et immédiatement exploitables. Ce qui a d’ailleurs été récemment démontré avec l’adaptation, en quelques semaines, du masque EasyBreath de Décathlon pour l’oxygénation des patients et la protection du personnel soignant », explique Damien Convert, directeur ventes & marketing de Segula Technologies.

Enfin, la crise offre l’opportunité de se tourner vers des solutions plus vertes. Au-delà de la régionalisation, qui permet naturellement de réduire les impacts du transport, un récent rapport du BCG indique que les technologies existantes permettraient une réduction de 75 % des émissions de gaz à effet de serre.
Une innovation plus pragmatique, des cycles courts, des projets teintés de vert et de nouvelles opportunités en région,… les salariés du secteur de l’industrie vont connaître de nombreux bouleversements dans les années à venir. Il paraît justement que les Millennials sont en recherche de sens, non ?

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Un premier job dans l’industrie, le Graal ?

L’industrie est indéniablement un secteur d’avenir. En constante évolution, elle offre de nouvelles opportunités pour qui sait les saisir.

Chaque année, l’industrie recrute 250.000 personnes, du CAP au diplôme d’ingénieur. Car il faut à la fois compenser les départs à la retraite des babyboomers, et trouver les pépites, formées pour répondre aux enjeux technologiques actuels. L’alternance est d’ailleurs la voie royale pour y mettre un pied : 87% des apprentis trouvent un emploi dans les 6 mois suivants leur formation.

Une évolution de carrière rapide comme l’éclair. Au-delà des nombreuses branches industrielles existantes, les voies qui s’offrent aux jeunes collaborateurs sont infinies : de la conception au marketing, en passant par la gestion de projet, tous les métiers sont représentés… et les passerelles nombreuses. Mais surtout, il est possible d’y gravir les échelons très rapidement. Notamment grâce aux nombreux programmes de formation qui sont proposés par les entreprises du secteur.

Car l’industrie sait se donner les moyens d’avoir toujours un train d’avance. Votre robot aspirateur, le drone que vous avez emmené en vacances cet été ou encore le porte-clé imprimé en 3D que l’on vous a offert dernièrement ne sont que les fruits des travaux de l’industrie. Et ce sont déjà des technologies presque désuètes pour les professionnels du secteur, qui les utilisent depuis des années ! Travailler dans l’industrie, c’est être au cœur de l’innovation et évoluer dans un environnement qui s’adapte en permanence à la nouveauté.

Mais surtout, c’est l’opportunité de voir le fruit de votre travail. L’industrie affecte tout ce que nous faisons. Elle permet de travailler, le plus souvent, sur des produits réels et tangibles : de la télévision que vous pouvez acheter au supermarché, aux phares de la voiture qui vous y a conduit. Le « ça, c’est moi qui l’ai fait » n’est pas une illusion.

Enfin, l’industrie offre généralement de meilleures conditions salariales. En moyenne, les salaires y sont 25% supérieurs au reste du secteur privé. Et contrairement à beaucoup de secteurs, de nombreuses opportunités existent dans les TPE et PME en région, offrant un cadre de vie intéressant pour toutes celles et ceux qui ne sont pas attiré(e)s par la capitale.

Comme preuve de leur engagement, de plus en plus d’entreprises de l’industrie offrent des postes en VTE (Volontariat Territorial en Entreprise). Le VTE est un programme de la BPI qui promet aux jeunes talents un poste à responsabilités, en contact direct avec le top management. Mais aussi la participation à un projet structurant pour la stratégie de l’entreprise. Ça paraît trop beau pour être vrai ? Et pourtant !

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Top 5 des métiers d’avenir

Data scientist, ingénieur en fabrication additive, spécialiste PLM, ingénieur en simulation numérique, BIM Manager,… et bientôt câlineur de robots ? Des métiers aux noms parfois farfelus, qui font leur apparition dans le secteur de l’industrie. Focus sur 5 métiers d’avenir.

Data scientist : le maître de la donnée

Il optimise la productivité dans une usine, prédit les opérations de maintenance des machines, anticipe le trafic routier des voyageurs,… Une version moderne de Madame Irma, avec une boule de cristal sous forme de tableau Excel. Son rôle ? Créer des modèles et des algorithmes pour traiter les informations récoltées par l’entreprise, puis les analyser. Un profil rare, généralement sorti d’école d’ingénieurs, que les entreprises s’arrachent déjà (et ce n’est pas fini) !

Le saviez-vous ? : LinkedIn a nommé ce métier comme la carrière la plus prometteuse de 2019.

Ingénieur en fabrication additive : l’artiste des matériaux

Il maîtrise l’imprimante 3D comme personne. De la conception à la production, il crée des pièces et des machines utiles à l’industrie. Il connaît les propriétés chimiques et mécaniques des matériaux, autant que les process de fabrication et l’usinage. Ici aussi, il sort d’une école d’ingénieurs avec une première expérience en bureau d’étude.

Le saviez-vous ? : Bugatti fabrique déjà, en un temps record et à moindre coût, certaines pièces détachées destinées à ses voitures.

Spécialiste PLM : au cœur de la performance industrielle

Le spécialiste PLM (pour Product Life Management) est responsable de la vie d’un produit, du cahier des charges à son retrait du marché. Concrètement, il gère toutes les informations que va générer le produit au cours de sa vie : conception, fabrication, distribution, maintenance, recyclage, etc. Un métier encore peu connu et qui séduit les architectes informatiques, les chefs de projets et les ingénieurs.

Le saviez-vous ? : le marché du PLM génère 25 et 30 milliards de dollars par an aux Etats-Unis, avec un taux de croissance d’environ 10%.

Ingénieur en simulation numérique : le matheux qui prévoit le futur

Il est particulièrement stratégique pour les secteurs industriels qui cherchent à réduire les erreurs, les délais et les coûts, puisqu’il permet de tester des produits avant leur fabrication. Au quotidien, il modélise des systèmes complexes pour mesurer l’impact de certains phénomènes, par exemple les conséquences des turbulences sur une aile d’avion. Il a généralement une formation d’ingénieur et/ou une spécialisation en mathématiques, en physique, voire en développement informatique.

Le saviez-vous ? : la simulation informatique est née pour les besoins du projet Manhattan, afin de modéliser le processus de détonation nucléaire.

BIM Manager : des constructions en allumettes… en version digitale

Le BIM Manager est le François Pignon du futur. Il propose des maquettes numériques, principalement pour le secteur du BTP, en couvrant toutes les étapes de la mise en œuvre au démantèlement. Son rôle est de donner de la visibilité, faire communiquer les différentes parties prenantes, et garantir le respect des coûts et la livraison. Il sort généralement d’une école d’ingénieurs spécialisée dans le bâtiment, ou d’une école d’architecture.

Le saviez-vous ? : si le métier est récent, le terme BIM a été inventé en 1962, par l’ingénieur Douglas Englbart, qui a également inventé la souris.

L’industrie couvre une variété de métiers, offre un contact quotidien avec des problématiques concrètes et innovantes, ainsi que des perspectives d’évolution de carrière et de salaire importantes. Peu de secteurs peuvent se vanter du même potentiel, notamment pour les jeunes diplômés !

Travailler dans l’industrie, c’est être capable de comprendre comment on produit un yaourt ou un médicament, pouvoir expliquer comment on parvient à envoyer des fusées dans l’espace, voire même, saisir enfin le scénario d’Interstellar. Tenté(e) par l’aventure ?

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Cet article a été réalisé en partenariat avec VTE France. Plus d’infos ici