Télétravel : et si vous envoyiez vos salariés travailler au soleil ?

03 août 2021

4min

Télétravel : et si vous envoyiez vos salariés travailler au soleil ?
auteur.e
Florence Abitbol

Journaliste indépendante et rédactrice de contenus

La crise sanitaire a rendu le sacro-saint bureau has been et le futur des entreprises passera sans aucun doute par le télétravail. Certaines boîtes n’ont pas voulu s’arrêter en si bon chemin. Désormais, elles envoient leurs collaborateur·rice·s bosser à l’étranger… Décryptage de ce phénomène qui promet de prendre de l’ampleur – et de reléguer pour de bon le présentéisme au placard.

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Quand certaines entreprises peinent encore à intégrer le télétravail dans leurs nouvelles habitudes post-confinement, d’autres ont anticipé le virage depuis un bon moment. Passées à la vitesse supérieure, elles organisent des séjours à l’étranger pour leurs collaborateur·rice·s… Et non, on ne parle pas du séminaire de quatre jours à Barcelone avec dîners-buffets obligatoires, mais d’une vraie escapade prolongée pour l’employé·e, tout·e seul·e (ou avec ses proches), sans attaches ni apéros imposés. De ceux / celles où le réveil sonne à 9h pour télétravailler dans une villa paradisiaque dégotée spécialement pour lui / elle, où la journée se termine par une baignade à la plage avant de découvrir les restaurants locaux… Ça vous fait rêver ? Ça s’appelle le télétravel, un mot-valise habile, à mi-chemin entre télétravail et travel (voyage en anglais), et il promet de changer la donne en alliant qualité de vie et télétravail 100% serein tout autour du globe.

Télétravel : et si c’était ça, le lundi au soleil ?

Après de nombreuses visio avec vue sur la cuisine d’un appartement exigu et travaux de la voirie en fond sonore, les fondateurs de FINOM, service financier en ligne à destination des TPE et indépendant·e·s, ont vite réalisé que leurs collaborateur·rice·s avaient besoin de prendre l’air, et pas seulement en bas de chez eux / elles. Fonctionnant en distanciel depuis le début, ils ont cherché à améliorer au maximum le quotidien de leurs employé·e·s : « On a voulu se différencier et permettre aux gens d’avoir de nouvelles perspectives avec une meilleure qualité de vie », explique Olivier Binet, DG de FINOM France. Dans les faits, ce sont des appartements à Chypre mis à disposition des collaborateur·rice·s pour une durée allant d’1 semaine à 1 mois, sans frais et surtout sans paperasse : « Le but, c’est que ce soit simple avec le moins de démarches possible : les employé·e·s remplissent une demande et sont ensuite sensibilisé·e·s sur leurs responsabilités et les politiques de voyages en cours. Notre équipe RH s’occupe du reste. » Sur place, on n’a plus qu’à ouvrir son laptop, les orteils en éventail.

Dépaysement garanti sans galères

Pour les entreprises qui n’ont pas le temps d’organiser ces voyages à l’étranger, d’autres peuvent les aider. Fondée par Gaël Brisson, la société Holiworking apporte des solutions quasi toutes prêtes pour envoyer ceux / celles qui le souhaitent à travers le monde, entre 6 mois et 1 an : Cape Town en Afrique du Sud, Bali, Mérida au Mexique ou encore l’île Maurice. « On s’occupe de l’accompagnement avant le départ : démarches administratives – VISA, assurance santé et prévoyance… –, recherches de logement et d’école pour les enfants au besoin. Les frais sur place sont à la charge de l’employé·e, mais souvent le coût de la vie locale leur permet un séjour confortable », indique Flora Desbois, chargée de communication chez Holiworking. Attention cependant à ne pas confondre périple digital nomad et congés payés avec petit-déj’ inclus. « Ce ne sont pas des vacances ! », insiste Flora. Prend-on alors le risque d’entraîner l’employé·e dans la spirale du mauvais télétravail, sans déconnexion et en gâchant un peu son voyage ? « Nous envoyons des salarié·e·s du secteur privé, dont le job est compatible avec du 100% télétravail. Leur employeur·e doit avoir confiance en eux / elles et valider leur projet en amont. Notre grain de sel, c’est de mettre à disposition un coach sur place ainsi qu’un espace de coworking pour garantir des conditions de travail optimales et faciliter l’intégration. » Tout est pensé pour atteindre l’équilibre entre mission pro et périple à l’étranger.

« Ces séjours permettent aux entreprises de booster leur marque employeur »

Résultat des courses ? « On s’est rendu compte que les employé·e·s étaient plus productif·ve·s en voyage, le décalage horaire facilitant la réalisation des tâches du jour pour le lendemain et permettant aux expatrié·e·s de travailler la nuit à heure française », avance Flora. Si le séjour comble celui / celle qui en bénéficie avec un meilleur cadre de vie et un enrichissement personnel indéniable, il aide in fine l’entreprise à conserver ses talents plus longtemps. « Dans nos derniers sondages, on constate une vraie augmentation du plaisir d’appartenir à la boîte. À moyen terme, ce serait intéressant de voir si ça a un effet sur la rétention des employé·e·s et sur le recrutement », souligne Olivier Binet de FINOM France. Même son de cloche du côté de Holiworking : « Ces séjours permettent aux entreprises de booster leur marque employeur. Les collaborateur·rice·s gardent leur job tout en élargissant leur projet professionnel via des rencontres et des compétences acquises sur place, comme la maîtrise d’une nouvelle langue. Pour d’autres, c’est réaliser le rêve d’une expatriation sans avoir à tout lâcher ». Du tout bénef donc, quand les process de départ ont été bien ficelés, sans surcoûts ni démarche administrative à rallonge.

Finalement, télétravailler à l’étranger n’est pas le genre d’acrobatie à exécuter sans filet de sécurité. À savoir : des salarié·e·s à l’aise avec le télétravail, une organisation bien rodée pour la boîte ou l’accompagnement d’un prestataire de service efficace, et surtout un management en confiance avec les employé·e·s qui travaillent sous le soleil des tropiques. Avec ces quelques prérogatives, on imagine sans mal de futures entreprises totalement décentralisées, avec des collaborateur·rice·s nomades et pleins de vitamine D.

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Photo par WTTJ

Article édité par Ariane Picoche

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