Comment réussir l’étude de cas (et autres exercices) en entretien d’embauche ?

29 avr. 2019

8min

Comment réussir l’étude de cas (et autres exercices) en entretien d’embauche ?

Lors d’un entretien d'embauche, les recruteurs peuvent vous demander de réaliser une étude de cas pour évaluer vos compétences réelles. Voici les types d’exercices auxquels vous pouvez être confrontés et comment vous y préparer.

Lorsque vous postulez pour un emploi et que vous avez survécu à l’étape de l’entretien, il n’est pas rare que le recruteur vous mette à l’épreuve en vous demandant de réaliser un cas pratique. Cet exercice prisé des entreprises est un moyen pour elles de vous tester en situation réelle et de voir ce dont vous êtes capable : après avoir abordé votre parcours et vos compétences, c’est le moment d’en faire la démonstration !

Quels exercices peuvent vous être demandés ? Que cherche-t-on à connaître de vous ? Comment réussir ce cas pratique et quelles sont les règles juridiques qui entourent ces exercices ? Voici tout ce qu’il faut savoir.

L’étude de cas en entretien, un incontournable

Il s’agit d’un grand classique des épreuves d’entretien. L’étude de cas en entretien consiste à résoudre une problématique en un temps limité, puis à présenter le fruit de votre réflexion au recruteur.

On vous confiera un brief comprenant des premiers éléments. Ensuite, ce sera à vous de vous lancer en effectuant des recherches complémentaires, à l’aide des outils qui seront mis à votre disposition (dossiers, accès à internet, rapports, etc.).

Vous pourriez être confronté aux sujets suivants :

  • Analyse d’un secteur, problème de rentabilité d’une entreprise ;

  • Lancement d’un nouveau produit/service ;

  • Lancement sur un nouveau marché ;

  • Stratégie pour une augmentation des ventes ;

  • Travail sur la notoriété et l’image…

Objectif : Le recruteur cherche à jauger votre façon de raisonner et votre intelligence situationnelle.

Conseils

  • Reformulez la demande avec vos propres mots : Ne reprenez pas la problématique telle qu’elle a été énoncée ; reformulez-la pour montrer que vous maîtrisez le sujet et employez un vocabulaire qui démontre votre expertise (retargeting, cibles, insight, positionnement…) Si vous voulez faire la différence, vous pouvez même tenter de challenger cette problématique en proposant un autre d’angle d’attaque. L’idée n’est pas de réfuter la problématique à tout prix, mais de l’adapter à une réflexion originale, à condition bien sûr que celle-ci soit pertinente. On ne vous reprochera jamais d’affirmer une conviction si cette dernière est bien argumentée.

  • Questionnez le recruteur : N’ayez pas peur de demander des clarifications si vous avez un doute. Mais posez également des questions qui montrent que vous connaissez la réalité du métier et que vous souhaitez aboutir à la stratégie opérationnelle la plus juste : « Quel est l’objectif assigné au digital par l’entreprise ? Quelle est la cible prioritaire de communication ? Quels sont les supports de communication existants ? »…

  • Montrez votre vision stratégique : Prenez de la hauteur sur le sujet et posez un socle de réflexion à l’aide d’un outil (SWOT, méthode des 5P…) ou d’un process de travail (workshop, design thinking, social room…) pour montrer comment vous procéderiez dans la « vraie vie ». Faites jouer votre bon sens, restez simple et clair. Présentez vos idées à l’aide de schémas pour une meilleure compréhension et donnez du rythme à votre présentation.

  • Proposez un fil conducteur, un plan de réflexion : Soyez structuré pour ne pas perdre votre interlocuteur et établissez dès la phase préparatoire un plan que vous pourrez énoncer au début de la soutenance orale : rappel de la problématique, diagnostic, analyse, pistes de recommandation, conclusion.

  • Soyez créatif : Si cela est possible, n’hésitez pas à privilégiez une approche créative tout en citant vos références et en indiquant qu’il s’agit du fruit de votre recherche. Vous prouverez ainsi que vous êtes au point sur les dernières campagnes et actions du secteur.

  • Démontrez l’efficacité de vos actions: Parlez d’objectifs et de KPI car on ne peut établir une stratégie opérationnelle sans se fixer un cap chiffré et des outils de mesure. Par exemple, si le sujet est une campagne de notoriété, établissez combien de points il est nécessaire de gagner et mesurez l’évolution de la notoriété à l’aide d’une étude avant-après.

Le market sizing, une technique de recrutement à la mode

Les tests market sizing, bien connus des cabinets de conseil en stratégie, ont fait une entrée fracassante dans les processus de recrutement. En partant d’une question simple, du type « combien de litres de jus d’oranges sont-ils consommés en France chaque année ? », le candidat doit faire appel à ses capacités logiques et ses compétences en calcul mental pour estimer rapidement la taille d’un marché.

Exemple : Question posée : « Pouvez-vous me donner une estimation du nombre de paquets de cigarettes vendues chaque année en Allemagne ? »

Solution proposée

  • La population allemande (83 millions de personnes).

  • Le pourcentage de la population qui fume (estimation subjective du candidat, disons un tiers).

  • Le nombre moyen de cigarettes fumées chaque jour par cette population de fumeurs (admettons 20 cigarettes, soit un paquet).

  • Selon nos hypothèses, le nombre moyen de paquets de cigarettes vendus chaque année en Allemagne est le suivant : (83 x ⅓) x 20 x 365

Objectif : Le recruteur cherche à tester vos capacités de logique et de calcul mental.

Conseils

  • Utilisez des chiffres ronds : Justifiez les estimations à l’aide de chiffres ronds pour calculer le plus vite possible et éviter les erreurs ;
  • Gardez votre calme : Votre gestuelle est décryptée, vous devez inspirer confiance. Montrez-vous passionné et dynamique pour ne pas ennuyer votre interlocuteur ;
  • Raisonnez à voix haute : Il est important que le recruteur comprenne votre façon de réfléchir et cela vous évite de partir dans la mauvaise direction au besoin.

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In-Basket, dans la peau d’un employé

Les tests in-basket permettent à l’entreprise d’évaluer votre capacité à gérer plusieurs tâches et hiérarchiser votre travail. Ils sont principalement utilisés dans le management, les ressources humaines, la finance, la vente, la logistique et le marketing. Le recruteur vous confie un certain nombre de missions dont vous devez vous occuper durant un temps limité.

Exemple : vous pourriez trouver dans votre boîte email un certain nombre de requêtes à régler, pendant que vous recevez des appels téléphoniques et des messages urgents de la part des employés.

Objectif : Le recruteur cherche à juger vos compétences multitâches, votre aptitude à prendre des décisions et à prioriser les problèmes rencontrés.

Conseils

  • Prenez des notes synthétiques : Elles vous aideront à organiser les tâches par ordre de priorité et à établir votre to-do list ;
  • Argumentez vos choix : En toute humilité, parlez de situations que vous avez mal appréhendées dans le passé ou au contraire de défis que vous avez su relever et des leçons que vous en avez tirées ;
  • Montrer que vous savez déléguer : Intégrez la délégation dans votre process de travail pour gagner du temps et impulser une dynamique de travail en groupe.

Gestion du stress : avez-vous le sang-froid ?

Il est possible que l’on cherche à tester votre résistance au stress et votre capacité à ne pas vous laisser démonter face à une situation difficile ou inattendue, surtout si vous êtes candidat à un poste où la pression peut être forte (relation client, vente, poste managérial…). Vous serez ainsi confronté à des questions et/ou remarques du type : « Vous ne nous avez pas vraiment rassurés sur tel aspect », « Vous êtes assez jeune pour le poste… », « Qu’est-ce qui vous fait dire que vous serez à la hauteur ? »

Objectif : Le recruteur cherche à vous déstabiliser et à observer comment vous réagissez à la pression.

Conseils

  • Ayez confiance en vous : S’il vous a convoqué après avoir lu votre CV et votre lettre de motivation, c’est que votre profil l’intéresse ;
  • Renvoyez la balle : Posez des questions à votre interlocuteur pour chercher à comprendre les raisons de ses interrogations, tout en lui montrant que vous êtes à l’écoute ;
  • Répondez à ses craintes : Une fois que vous avez les réponses à vos questions, levez les craintes de votre interlocuteur en pointant dans votre CV les expériences et compétences qui assoient votre légitimité).

L’entretien collectif, un pour tous, tous pour un ?

Dans certains cas, vous devrez répondre à une problématique en équipe. Vous serez alors amené à démontrer non seulement votre savoir-faire, mais aussi vos savoir-être ! Il s’agit pour le recruteur de mettre en lumière votre manière d’interagir en groupe, d’analyser vos réactions et de mesurer votre capacité à faire avancer un groupe vers un objectif donné.

Objectif : à travers l’entretien collectif, le recruteur cherche à jauger votre capacité à prendre votre place dans un groupe de travail, ainsi que votre manière d’échanger et de prendre des initiatives.

Conseils

  • Divisez le groupe en sous-groupes : Si le cas suppose beaucoup d’aspects à traiter, diviser le groupe permet d’assigner une tâche à chaque sous-groupe et de gagner ainsi du temps pour pouvoir tout traiter ;
  • Devenez le coordinateur : En d’autres termes, soyez celui qui compile les informations et les organise, alerte le groupe si un sujet n’a pas été traité et garantit le respect du timing. L’idée est d’endosser le rôle de l’organisateur pour prouver votre rigueur et votre implication. Cependant, attention à ne pas trop vous mettre en avant. Prendre le lead signifie répartir les tâches et organiser le travail de groupe, mais les idées peuvent venir de tous et chacun doit se sentir valorisé pour s’impliquer ;
  • Soyez proactif : Proposez des synthèses, des solutions, des schémas en utilisant tous les outils et supports mis à votre disposition.

Le test d’écriture

Pour décrocher un emploi qui nécessite des compétences rédactionnelles particulières, le recruteur peut tester vos qualités d’écriture. C’est un exercice classique, notamment dans le secrétariat, le journalisme ou le community management.

L’objectif du test peut être multiple. Le recruteur peut vouloir vérifier votre orthographe, juger votre style d’écriture sur un sujet imposé, évaluer votre capacité à rechercher des informations et à les synthétiser. Dans tous les cas, on vous confie un brief plus ou moins précis avec par exemple un angle à traiter, un nombre de mots à respecter pour l’article.

Conseils

  • Comprenez le sujet : Lisez attentivement les instructions et assurez-vous de bien comprendre ce qui est demandé. Analysez et identifiez les points clés sur lesquels vous devez vous concentrer ;

  • Élaborez un plan : Avant de commencer à écrire, organisez vos idées en établissant un plan clair et structuré. Identifiez les principales idées que vous souhaitez aborder et établissez une progression logique dans votre texte ;

  • Soyez clair et concis : Évitez les phrases. Utilisez des exemples pour étayer vos arguments et donnez des explications claires ;

  • Relisez et corrigez : Prenez le temps de relire attentivement votre texte une fois terminé. Vérifiez l’orthographe, la grammaire et la ponctuation. Assurez-vous que vos idées sont bien exprimées et que votre texte est fluide ;

  • Respectez les délais : Tenez compte du temps imparti pour le test d’écriture et gérez votre temps. Réservez quelques minutes à la fin pour relire et apporter d’éventuelles corrections.

Quel est le cadre légal des études de cas en entretien ?

Si on vous demande de plancher sur un cas pratique à l’issue d’un entretien d’embauche, sachez que, d’un point de vue juridique, l’exercice porte le nom d’« essai professionnel ». Cette pratique n’est pas encadrée par la loi. Néanmoins, elle répond à certaines règles pour ne pas être requalifiée en une prestation, qui imposerait, notamment, que vous soyez rémunéré.

Un essai professionnel peut-il être rémunéré ?

En principe, vous n’êtes donc pas payé lorsque vous passez un essai professionnel. Cependant, vous pouvez toucher une gratification dans certaines circonstances exceptionnelles, lorsque cela est prévu par une convention collective, un accord collectif, ou un accord de branche par exemple. Si vous répondez à une offre de Freelance, le recruteur peut aussi vous faire passer une première mission test qui peut être rémunérée. Cependant, il ne s’agit pas ici d’un essai professionnel, mais d’une véritable prestation.

Comment faire la différence entre un essai professionnel et une prestation ?

Pour qu’il ne soit pas requalifié en travail dissimulé ou considéré comme une prestation, le test ne peut être effectué dans des conditions réelles. Il se déroule donc en dehors du cadre habituel de travail des employés. Concrètement, si vous êtes journaliste et que le recruteur vous intègre à une rédaction et qu’il vous demande de rédiger un texte qui sera ensuite publié dans son journal ou sur son site Internet, vous êtes dans un cadre de travail. Vous n’êtes donc pas en train de réaliser un « essai », mais une « prestation » qu’il convient de rémunérer.

Quelle est la durée légale d’un essai professionnel ?

La durée d’un essai professionnel peut s’étendre sur plusieurs heures, voire sur une journée, mais elle reste toujours relativement courte. Gardez en tête que l’essai sert à évaluer vos compétences, mais il ne doit pas se transformer en mission.

Le recruteur peut-il utiliser votre test même s’il ne vous a pas payé ?

Un essai professionnel ne peut être utilisé à des fins productives, c’est-à-dire exploité ou intégré directement dans les activités de l’entreprise, sans rémunération appropriée. Si un recruteur souhaite utiliser le travail réalisé lors de l’essai, il doit clarifier les termes et conditions de cette utilisation avant l’essai lui-même. Cela peut être effectué par le biais d’un accord écrit ou d’un contrat spécifique.

Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour réussir les études de cas les plus courants et faire mouche auprès de l’entreprise de vos rêves. Il arrive parfois que le recruteur complète l’entretien par de petits tests de motivation, de logique, de personnalité ou encore de compétences (tester votre anglais, par exemple), mais n’oubliez pas, ce qui fera vraiment la différence ce sont votre personnalité et votre motivation ! Allez, on croit en vous !

Photos Thomas Decamp pour WTTJ

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