Smarcuts : la bible des créatifs et des entrepreneurs à la conquête du succès

01 juin 2018

6min

Smarcuts : la bible des créatifs et des entrepreneurs à la conquête du succès
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Le moyen de surfer la meilleure des vagues est de passer du temps dans l’eau.

Smartcuts - How Hackers, Innovators, and Icons Accelerate Success, publié en 2014, a été écrit par l’américain Shane Snow, journaliste, entrepreneur et l’un des fondateurs de Contently, une plateforme qui met en relation des journalistes et auteurs avec des marques qui sont à la recherche de producteurs de contenus. Cet ouvrage est à première vue provocateur. Il propose de nous donner les clés pour accélérer le chemin vers le succès. Pourquoi certains sont plus rapides que les autres à concrétiser leurs objectifs, aussi difficiles soient-ils à atteindre ? Et surtout, pourquoi la plupart n’y parviendra simplement jamais ?

Selon Shane Snow, il s’agit de voir au-delà des sentiers battus, des normes et des conventions car il existerait des chemins latéraux, des raccourcis que certains savent prendre et qui peuvent mener beaucoup plus efficacement là où on le souhaite. Avec tout de même un ingrédient irremplaçable : le travail…Shane Snow base tout son ouvrage sur de nombreux exemples et paraboles : de Jimmy Fallon aux meilleures surfeuses du monde, de Che Guevara à Skrillex en passant par la Youtubeuse Phan.

Voici les grands smartcuts ou “raccourcis intelligents” qu’établit Shane Snow dans son ouvrage.

Le rôle des mentors

Justin Bieber a commencé par chanter quelques chansons sur Youtube avant de devenir une super star en à peine une année. Ce succès fulgurant, il le doit à Usher et au producteur Scooter Braun qui se sont chargés de lui donner sa chance. Avec un mentor, on bénéficie bien sur d’un réseau, d’une expérience, d’une réputation, d’un carnet d’adresse aussi, ce qui permet d’atteindre le sommet de l’échelle beaucoup plus rapidement. Shane Snow prend également les exemples de Jimmy Fallon ou Louis CK qui ont percé grâce au coup de main d’une personne bienveillante. On constate la même chose du côté des entrepreneurs : ceux ayant des mentors obtiennent 7 fois plus de capital et évoluent 3,5 fois plus vite que les autres.

Pour réussir, Shane Snow nous dit qu’il est important de s’entourer des meilleurs et de les convaincre de nous coacher. Il faut accepter d’être vulnérable en exprimant ses doutes et peurs, en faisant confiance surtout, pour apprendre plus rapidement à percevoir les détails qui font la différence et que les autres ne voient pas en étant seuls.

Les superconnecteurs

Au-delà de l’expérience gagnée au contact de ceux qui sont plus avancés que nous, cela va sans dire que le rôle de notre réseau est primordial. En effet, est-il plus facile de se faire mille amis un par un ou de devenir ami avec quelqu’un qui a déjà mille amis ? C’est le principe de la « superconnexion ».

Imaginez vous seul à une soirée, timide à l’idée d’aller à la rencontre des gens que vous ne connaissez pas. Maintenant, imaginez que votre ami, qui connaît tout le monde à la soirée, vous fasse rencontrer tous ces gens : cet ami est un superconnecteur et il vous facilite énormément la tâche. Plus globalement, c’est l’idée d’établir une stratégie pour rallier un maximum de personnes à votre cause, votre service ou votre produit.

Les médias, et aujourd’hui les réseaux sociaux, sont aussi à leur façon des superconnecteurs car ils vous permettent de toucher des millions de personnes à la fois. En 1956 par exemple, Castro et ses hommes ne sont qu’une dizaine, repliés dans la jungle de Cuba et personne n’a connaissance de leurs revendications contre le gouvernement de Batista. Mais en 1958, Che Guevara met en place une transmission radio et surtout il parvient à créer une relation spéciale avec les auditeurs qui sont de plus en plus nombreux. Évidemment, la simple transmission radio ne suffit pas à convaincre les cubains de se soulever contre le gouvernement. Mais c’est un début pour mettre en place grâce à cette connexion, une relation de confiance avec les habitants fraîchement convertis à leur cause. Le Che leur apprend à lire, à se défendre, à cultiver pour parvenir à être auto-suffisant etc. Quelques temps après la première utilisation de la radio par Castro et les révolutionnaires, la moitié du pays se soulève contre le gouvernement. En ce sens, Le Che fut un superconnecteur.

Le paradoxe de l’échec

Les erreurs, les échecs sont traditionnellement plutôt encouragés. Aux État-Unis, l’échec est même perçu comme plus cool : « fail often ». Les échecs sont censés rendre plus sage, et bien sur, « tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Cependant, on constate que les entrepreneurs qui ont déjà échoué avant ne sont pas plus enclins à réussir par la suite que ceux qui essayent pour la première fois. En revanche, lorsqu’on a déjà réussi, on est deux fois plus aptes à rencontrer le succès à nouveau. Autrement dit, le succès appelle le succès. Mais alors comment parvient-on au succès si le meilleur moyen est d’avoir déjà réussi avant ?

Savoir interpréter ses propres échecs est justement une des clés pour entrer dans le cercle vertueux de la réussite. Or, les individus ont tendance à justifier leurs échecs par des causes extérieures, comme la chance, la météo ou autres. Donc leur motivation pour faire un effort afin de réussir la fois d’après se réduit. En revanche, on a tendance à attribuer nos succès à notre travail acharné, notre volonté, ce qui motive psychologiquement pour continuer à apprendre et progresser et donc continuer à réussir.

Savoir être au bon endroit, au bon moment

Chez Google, les employés allouent 20% de leur temps à se tenir au courant des nouvelles tendances, des nouvelles innovations, à faire des essais, pour que la compagnie ne se fasse ainsi jamais distancer. Car le moyen de surfer la meilleure des vagues est de passer du temps dans l’eau. Et puis, le premier à entrer sur un marché, à créer un nouveau produit ou service, bénéficie souvent de nombreux avantages sur ses concurrents…a priori. Mais le deuxième ou troisième set de vagues est parfois plus puissant que le premier.

En effet, les pionniers doivent faire face à de nombreuses données inconnues tandis que les suivants auront généralement le terrain déjà balisé. Les premiers à entrer sur un marché ou à le créer ont la difficile tache d’éduquer les consommateurs à leur produit, d’installer les infrastructures, d’obtenir les diverses autorisations, de faire des erreurs et de les réparer. Ainsi, le but est de se trouver dans le sillage du pionnier, pour tirer profit de ce qui marche et apprendre de leurs échecs. En bref, retenez la parabole du surf : la 1ère vague ouvre parfois la voie à des suivantes encore plus puissantes et lorsque vous êtes lancé sur la première vague, il est trop tard pour se désengager et prendre la deuxième qui vous mènerait plus loin.

Simplifier et penser en très grand : la synthèse efficace

Et si voir très grand, dix fois plus grand, obligeait à penser, créer, simplifier et travailler mieux et donc nous emmener plus loin justement ? La façon classique d’améliorer un produit ou d’en créer un, amènerait seulement 10% de progrès ou de valeur supplémentaire. Si vous cueillez des fruits au pied de l’arbre, vous serez en concurrence avec un tellement grand nombre d’autres personnes que vous n’aurez même pas l’envie de vous dépasser plus que ça. En revanche, si vous essayez d’atteindre les plus hautes branches, la concurrence est réduite, cela vous donnera davantage l’impression d’être challengé et vous fera donc exploiter tout votre potentiel. Autrement dit, penser dix fois plus grand oblige à user de “smartcuts”.

De plus, suggérer des objectifs énormes et rassembler les gens autour de votre cause, votre nouvelle façon de voir les choses, peut s’avérer plus simple que de tenter des petits changements de produits ou services qui existent déjà. Si vous offrez de changer la vie d’un grand nombre de personnes, vous produisez beaucoup de nouvelle valeur et l’argent viendra vous trouver avant même que vous n’en cherchiez.

Les grandes causes attirent plus de soutiens, plus d’investisseurs, plus de capital et plus de talents. Un des meilleurs exemples du « penser grand » est SpaceX, l’entreprise américaine dirigée par Elon Musk qui travaille à envoyer l’homme sur Mars. Après des essais infructueux puis des départs de fusées réussis, atteindre Mars ne semble plus si fou et évidemment supporters et investisseurs sont de plus en plus nombreux à croire au projet.

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Shane Snow souhaite que les exemples de cet ouvrage soient utiles à la création de super business. Il recommande d’agir comme des hackers, de s’entourer de ceux qui ont réussi, d’accepter les feedbacks et non les échecs, de travailler à choisir la bonne vague, de penser plus simplement et en dix fois plus grand. Mais pas seulement. Il suggère aussi l’utilisation de « smartcuts » à l’échelle macro. C’est-à-dire pour sortir les sociétés de la pauvreté et de l’oppression, pour rendre chaque génération meilleure que la précédente, pour créer simplement un monde meilleur : rejeter les conventions et travailler plus intelligemment pour arranger les choses plus rapidement. Les progrès sont longs et bancals lorsqu’on se contente d’utiliser les règles établies. Une seule solution donc pour faire de grandes choses en beaucoup moins de temps : OSER CASSER LES CODES.

Photos par WTTJ